Un point de presse a été tenu, jeudi 3 février 2011, au siège social de la STEG pour éclaircir certaines rumeurs concernant la relation de la STEG avec le clan Ben Ali : traitement de faveur, factures impayées, etc. Mohamed Ammar, directeur central de la distribution d'électricité et de gaz, a tout d'abord commencé par expliquer le mode de traitement du fichier clientèle qui est basé sur une application informatique assurant une égalité de traitement entre tous les clients avec une mémorisation de toutes les opérations commerciales (facturation et encaissement) opérées sur les abonnements : une opération automatique, informatisée, qui ne tolère aucune exception ni aucun favoritisme et qui ne peut pas être effectuée manuellement. Donc pour déterminer tous les abonnements de tout le clan Ben Ali, les agents de la STEG ont été obligés de recenser tous les abonnements portant le nom des membres de la famille et de faire le tri. Jusqu'ici, leurs investigations ont permis de répertorier 273 abonnements appartenant aux familles proches et alliées de l'ancien régime entre domiciles, sociétés et hôtels. M. Ammar a indiqué qu'aucun traitement de faveur ne leur a été accordé et que les abonnements listés présentent une situation normale à l'exception de deux abonnements au nom de Soufiène Ben Ali et Naima Ben Ali. Le premier qui disposait de 4 abonnements demeure à ce jour, redevable à la STEG de 143 mille dinars, ce qui représente 1,5% du montant global de la facturation des familles concernées relatif à 2010. Quant à Naima Ben Ali, qui souscrivait 27 abonnements, le règlement se faisait souvent en retard et au bout de multiples relances. Le total des impayés à fin décembre 2010 s'élève à 41mille dinars dont 5 abonnements demeurant impayés depuis 2009 et 9 autres relatifs à 2010 non encore soldés Concernant le cas Hayet Ben Ali dont certaines de ses factures étaient à zéro dinar, M. Ammar a souligné qu'il s'agissait de résidences secondaires. Les encaissements des factures des concernés relatifs à l'année 2010 sont de l'ordre de 9,3 millions de dinars. Toutefois, pour assurer le recouvrement des factures de la STEG, les agents et leurs responsables des unités opérationnelles ont toujours déployé de multiples efforts pour les emmener à s'acquitter de leurs dus, mais des insultes, menaces, intimidations, humiliations et injures été proférées à leur égard de la part des concernés directement ou par l'intermédiaire de leurs milices qui étaient parfois armés. Même les huissiers engagés par la STEG n'étaient pas épargnés ! (des agents de la STEG étaient présents sur place pour témoigner de ce qu'ils ont subi de la part de quelques membres de la famille). En outre, Mohamed Ammar a précisé que le système de gestion et les archives de l'entreprise offrent la possibilité de procéder à toutes les vérifications qui s'imposent concernant les abonnements répertoriés sachant que la liste peut ne pas être exhaustive vu que certains abonnements sont souscrits sous des noms autres que ceux des familles de l'ancien régime. La STEG met ses archives ainsi que l'historique des abonnements à la disposition des instances compétentes en la matière. Concernant le recouvrement des impayés, la société a indiqué qu'elle aura recours à la justice. Hamadi Ben Abdallah, directeur de la communication et de la coopération internationale a précisé que selon les chiffres qui lui sont parvenus le 31 janvier 2011, la demande en électricité est revenue à la normale (2.090 mégawatts alors qu'elle a baissé pendant les événements à moins de 1.000 mégawatts) Notons que la STEG compte à fin 2010, 3.150.000 clients basse tension et émet quotidiennement plus de 85 mille factures soit 18 millions de factures annuellement à raison d'une facture, pour chaque abonné, tous les deux mois. I.N.