Libérés après quarante-huit heures passées au centre de rétention du Canet, les quarante-cinq jeunes tunisiens ont repris leur chemin, selon le site La Provence.com. Les Tunisiens ont comparu, mardi 26 avril 2011, devant le juge des libertés et de la détention de Marseille avant d'être tous libérés en raison d'une procédure d'interpellation jugée irrégulière : le délai de presque six heures entre la notification, à la gare de Menton, d'un arrêté de placement en rétention et la notification de leurs droits, au centre de rétention à Marseille est jugé "excessif". Tous ont en poche un carnet vert type passeport baptisé titre de voyage de la République italienne et une carte plastifiée d'autorisation provisoire de séjour de six mois, accordée par la mairie de Rome pour motifs humanitaires. Depuis le début de l'arrivée des Tunisiens sur les côtes de l'île de Lampedusa, six cent d'entre eux ont été interpellés et placés en rétention en France dont quatre cent cinquante environ à Nice. Le nombre des arrestations a contraint la police aux frontières à utiliser également les centres de rétention de Marseille, Lyon et Nîmes. Depuis jeudi, ce sont quarante-cinq Tunisiens de Lampedusa placés en rétention à Marseille qui ont été libérés et treize autres devraient l'être encore aujourd'hui (mercredi 27 avril 2011). A Nice, tout au long du week-end pascal, les juges des libertés et de la détention ont eu une appréciation divergente de leurs collègues marseillais; ils ont maintenu les Tunisiens de Lampedusa en rétention le temps que le préfet organise leur réadmission en Italie. A Marseille, la Ligue des droits de l'Homme se préoccupe du sort de quelque deux cent Tunisiens qui «se retrouvent autour de la porte d'Aix... sans eau, sans alimentation, sans toit et dans une stratégie d'évitement par rapport à la police». I.N.