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Les forces non occultes d'Ennahdha
Publié dans Business News le 26 - 07 - 2011

A regarder, à froid, les événements de la Kasbah 3 et ce qui s'est passé, ensuite, à Menzel Bourguiba et Sidi Bouzid ont de quoi inquiéter. Il suffit que 300-400 personnes sèment quelque part le grabuge pour que toute une ville s'enflamme, que la situation sécuritaire dérape et que l'on soit obligé d'instaurer le couvre-feu.
Pendant cinq jours, la Tunisie a donné l'impression d'être une pétaudière dont les responsables sont, au choix, en fonction de la conviction de l'accusateur, les RCDistes, les flics, les salafistes, les islamistes, les voyous, les évadés de prison. Signal troublant pour tous les patriotes sincères, inquiétant pour les investisseurs et les touristes, réconfortant pour tous les ennemis de la Révolution tunisienne, notamment les « frères » arabes.
La situation s'est envenimée en quelques heures. Mais elle s'est calmée également en quelques heures. Selon les témoignages recueillis sur terrain dans le reportage réalisé à Menzel Bourguiba, des « barbus » seraient derrière les voyous qui ont enflammé la ville. C'est là un premier fait.
Le lendemain, Rached Ghannouchi déclare que son parti n'a pas été derrière l'appel de la Kasbah 3, mais avoue qu'il a laissé faire les jeunes Nahdhaouis qui y ont participé. C'est là un deuxième fait.
Le leader d'Ennahdha lance un appel au calme et rappelle les urgences du moment. Miracle, le calme est revenu et c'est là un troisième fait. Et ce n'est pas une première.
De là à dire que les leaders d'Ennahdha ont la latitude de faire la pluie et le beau temps dans le pays, il n'y a qu'un pas. Si l'événement échoue, il va dire « ah non, je n'en suis pas responsable, je n'y étais pas et je n'ai pas lancé d'appel ». Si l'événement réussit, il va dire : « Nos jeunes y étaient et voici les vidéos qui le prouvent. »
Ramadan approche et les observateurs craignent le pire. Une peur bien exploitée par les Islamistes qui anticipent.
« Attention, il y a risques de grabuges et on va nous accuser d'être derrière », préviennent-ils, accusant, à mots à peine couverts, les anciens RCDistes et la police.
Comment savoir, durant le ramadan, si celui qui a violenté une femme non voilée est un proche ou un adversaire d'Ennahdha ? Comment savoir si le groupe qui a pénétré et saccagé un restaurant ouvert durant la journée est un proche ou un adversaire d'Ennahdha ?
Sans leur faire un procès d'intention, mais en se remémorant leur position lors de l'affaire Afric'Art, ils vont dire : « Ce n'est pas nous, mais nous ne pouvons cautionner cette provocation de cafés ouverts et de femmes dénudées durant le mois saint ».
Après le grabuge, spectaculaire, il y aura un retour au calme et un recul des libertés, juste après. Les rideaux seront fermés et les femmes seront moins dénudées.
Il est évident aujourd'hui que le parti islamiste est en train de réaliser un travail de fond, sous nos yeux, et qu'il commence, déjà !, à en récolter les fruits.
Les adeptes des calculs politiques ont rapidement compris les enjeux et les bénéfices que l'on peut tirer en s'approchant d'Ennahdha.
La coalition des six partis, dont le CPR de Moncef Marzouki, en est une preuve.
Mustapha Ben Jâafar, d'Ettakatol, donne l'impression de suivre ce chemin et il n'est pas étonnant qu'il se ligue, un jour, avec le parti islamiste. Il a tout fait, la semaine dernière, pour qu'Ennahdha participe à la Marche de la liberté à laquelle a appelé le PDP. Dans une certaine mesure, le pas est assez significatif.
Iyadh Ben Achour a quitté son « Parlement imaginaire» pour courir les voir dans leurs locaux.
Les diplomates étrangers, arabes, européens et américains, ne voient plus d'un mauvais œil le(s) parti(s) islamiste(s) et n'hésitent plus à inviter ses leaders dans les chancelleries.
Tout ce beau monde est bien conscient de la force et du poids politiques et populaires de ce parti et, là aussi, ce sont des faits.
De jour en jour, d'un sondage à un autre, le parti islamiste est en train de prouver qu'il est fort. Qu'il est le plus fort, aussi bien sur terrain que sur Internet et Facebook. Sa capacité de mobilisation est inégalable. Samedi dernier, le parti a réussi à faire le plein à la Coupole d'El Menzah et il y avait plus de gens dehors qu'à l'intérieur de l'enceinte. Le discours est rassembleur et unificateur (cliquer ici pour voir une des vidéos mise sur leur page Facebook).
La communication est moderne et les leaders et militants de premier rang maîtrisent à merveille les outils de la communication. Toujours souriants, toujours conciliants, y compris avec leurs adversaires.
A leurs éternels contradicteurs, l'un des militants nahdhaouis déclare : « Vous êtes étonnants, si l'on vous tend la main, vous dites que nous voulons nous montrer et si l'on s'abstient, vous dites qu'on est lâches. Si l'on parle, vous nous dites que c'est du n'importe quoi et si l'on se tait, vous dites que nous ne voulons pas voir la réalité en face. Si l'on fait ce que vous voulez, vous dites qu'on est hypocrites et si l'on refuse, vous dites qu'on n'est pas consensuels. Si l'on vient vers vous, vous dites qu'on est des intrus et si l'on vous quitte, vous dites qu'on est narcissiques et prétentieux. »
Le discours a le mérite d'user du bon sens et a de quoi interpeller. On a beau rejeter l'ingérence du religieux dans la politique, on ne peut refuser le dialogue et l'opinion contraire quand on parle de démocratie.
On a beau militer pour les libertés individuelles, on ne peut pas occulter le fait que les Tunisiens ne veulent plus de ce qui est désormais appelé provocation. Un café ouvert durant le ramadan, un bikini ou le film de Nadia El Féni étaient toujours inaperçus (aussi bien sous Bourguiba que sous Ben Ali) et sont considérés aujourd'hui comme de la provocation.
On a beau voir la main d'Ennahdha partout, on ne peut l'accuser sans preuves, en dépit de tous les indices accablants.
Avec autant de moyens matériels et humains et un discours qui séduit les sympathisants et désarme les adversaires, Ennahdha gagne du terrain et du galon. Et il finira par gagner les élections, celles-ci ou celles d'après, parce qu'il représentera systématiquement l'alternative.
C'est une donne avec laquelle il faudra composer. Ceux qui veulent battre Ennahdha se doivent, impérativement et au plus vite, de privilégier le travail de fond et de conquérir le terrain profond en jouant dès maintenant les coalitions. L'objectif étant de créer une union majoritaire populaire et barrer la route à une force islamique solidaire.


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