Dans une lettre ouverte qu'il nous a envoyée mercredi 3 août tard dans la soirée, Moncef Marzouki, leader du CPR s'est adressé aux militants et leaders d'Ennahdha, d'Ettakatol et du PDP, afin de dénoncer leurs agissements et les conséquences de leurs politiques sur le pays. Moncef Marzouki a entamé sa lettre par rappeler à ces partis la précarité de la situation dans le pays, les sacrifices donnés par les martyrs et les horreurs commises par l'ancien régime. Il s'est indigné à ce propos face aux agissements de ces partis qui, au lieu de se concentrer sur la réussite de la transition démocratique, s'acharnent à exhiber leurs moyens matériels gigantesques. M. Marzouki a accusé ces partis de manipuler le peuple, d'essayer d'acheter ses voix et de profiter de sa misère, le tout, dans un seul but : le pouvoir. Il trouve « moche » les dépenses faramineuses des partis en spots publicitaires basés sur la manipulation marketing et la tromperie assimilant les partis en des sociétés politiques qui commercialisent leurs programmes comme si l'on commercialisait le parfum et le yaourt, alors que le pays et le peuple souffrent de cette mauvaise conjoncture économique. Il a qualifié de « honteux » le fait que les soi-disant « œuvres de charité » ou bien encore les offres d'emploi, octroyés par ces partis, soient des contreparties à des adhésions ou des promesses de vote des citoyens nécessiteux. Il a cité le cas à Kasserine où l'on offre un emploi dans un chantier en contrepartie de l'adhésion à un parti déterminé. Ennahdha devrait, selon lui, faire don de ses richesses, dans la discrétion, telle que recommandée par nos principes arabo-musulmans, et non pas le crier sur les toits. Le comportement de ces partis pourrait d'après Moncef Marzouki servir leurs intérêts à court terme, mais ne peut que nuire au pays et à son aspiration à l'instauration de la démocratie. Afin d'éviter toute mise en cause ou suspicion, Moncef Marzouki pense que ces partis devraient divulguer leurs sources de financement et opter pour la transparence dans leurs gestions, à l'instar du CPR. Le leader du CPR a terminé sa lettre, en disant sur un ton menaçant et ironique que quelles que soient les décisions futures de ces partis par rapport à leurs stratégies, le CPR défiera les difficultés, persistera sur son engagement et ne touchera jamais à de l'argent douteux. D.M.