Trois facteurs fondamentaux constituent, selon les hommes d'affaires tunisiens, les leviers de l'investissement. Il s'agit de la sécurité, de la paix sociale et de la gestion du risque. Participant mercredi à une table ronde, organisée au siège de l'UTICA sur le thème : "Situation et perspectives des entreprises après la révolution", ils ont estimé que la situation actuelle du pays nécessite une réactivité rapide, afin d'assurer la pérennité des entreprises. En plus du contexte économique et social instable qui prévaut dans le pays, les indicateurs économiques sont sans exception inquiétants: croissance négative (-3%), augmentation du chômage (700 mille sans emplois), baisse des investissements locaux et étrangers, inflation galopante, baisse des réserves en devises, tourisme en situation chaotique... Face à cette situation, les hommes d'affaires ont mis l'accent sur la nécessité de traiter en urgence les problèmes liés au commerce parallèle, lequel présente un risque pour la sécurité et la survie des entreprises. Ils ont appelé à la restructuration de petites et moyennes entreprises (PME) et la réalisation d'une réforme fiscale et du système financier. Le problème des entreprises sinistrées depuis le 14 janvier et jusqu'à nos jours -au nombre de 300- a été, de nouveau soulevé, surtout que 22 entreprises seulement ont reçu des indemnisations. Intervenant à cette table ronde, Jalloul Ayed, ministre des Finances, a souligné l'importance de mettre en place des mesures courageuses afin de soutenir les entreprises sinistrées notamment, en cette période délicate, en vue d'assurer la relance économique du pays. Le ministre a rappelé les mesures prises par son département pour renforcer l'investissement privé dont, notamment la création de deux structures d'investissements. C'est ainsi que la caisse des dépôts et des consignations (CDC), dont la création a été décidée le 2 août, par un conseil des ministres, financera des projets d'infrastructure et assurera le développement et l'accompagnement des PME/PMI dans les régions défavorisées de l'intérieur. Elle contribuera à la résorption du chômage. Quant à la seconde structure, il s'agit du "Fonds générationnel" pour soutenir les investisseurs privés. M. Ayed a indiqué que ce dossier sera soumis au gouvernement dans trois semaines. Dans la perspective d'une relance de l'économie, le ministre a indiqué qu'une refonte complète de la micro-finance a été réalisée. TAP