Les soulèvements populaires ont coûté plus de 55 milliards de dollars aux pays les plus touchés, selon une analyse statistique des chiffres du FMI par le cabinet de consultants Geopolicity, rapporté par l'agence Reuters. Six pays ont été les plus touchés : la Libye et la Syrie qui portent la plus lourde part du fardeau suivis par l'Egypte, la Tunisie, Bahreïn et le Yémen. A eux six, ces pays ont vu leur PIB (produit intérieur brut) perdre au total 20,6 milliards de dollars et leurs finances publiques 35,3 milliards en raison de la baisse des recettes et de la hausse des dépenses. La Tunisie a perdu deux milliards de dollars, soit 5,2% du PIB, avec l'impact négatif des troubles politiques sur presque tous les secteurs de l'économie, notamment le tourisme, les mines, les phosphates et la pêche. Les dépenses publiques ont augmenté de 746 millions de dollars, ce qui a entraîné un déficit budgétaire de 489 millions de dollars. En Libye, la guerre civile a coûté 7,7 milliards de dollars, soit plus de 28% du PIB, et les comptes publics devraient être obérés de 6,5 milliards de dollars. En Egypte, neuf mois de troubles ont fait baisser le PIB de 4,2%. Les dépenses publiques sont passées à 5,5 milliards de dollars, les recettes ont chuté de 75 millions de dollars. En Syrie, le bilan est difficile à tirer mais les violences pourraient coûter à l'économie 6 milliards de dollars, soit 4,5% du PIB. Au Yémen, le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté devrait passer au-dessus de 15% de la population. Le coût total des troubles politiques devrait représenter 6,3% du PIB. Cependant, Geopolicity explique que le coût du printemps arabe ne peut pas être calculé de façon précise. Elle a juste estimé l'impact des pertes de productivité sur le PIB, et les baisses des revenus du gouvernement. Les coûts humains et matériaux n'ont pas été pris en compte. Le cabinet de consultants note également que les grands pays producteurs de pétrole comme les Emirats Arabes Unis, l'Arabie saoudite et le Koweït n'ont pas connu, eux, de crise grave et bénéficient d'une croissance de leur PIB. I.N.