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Tunisie - Le baroud d'honneur de Béji Caïd Essebsi et Foued Mebazaâ
Publié dans Business News le 24 - 11 - 2011

La démission collective du gouvernement présentée mercredi 23 novembre a soulevé moult interrogations.
La logique politique et les règles protocolaires établissent que ce type de démission soit présenté au nouveau président de la République et non à l'ancien.
Quelle mouche a donc piqué le Premier ministre Béji Caïd Essebsi pour présenter maintenant sa démission ? Pourquoi le président de transition, Foued Mebazaâ, l'a-t-il acceptée ? Quel sens peut avoir la décoration collective ?
Autant de questions qui se résument en une seule : mais que se passe-t-il à la tête de l'Etat ?
Et une réponse générique : le message est un acte politique de haute classe mené par le duo Caïd Essebsi – Mebazaâ.
Au vu de l'état dans lequel ils ont trouvé le pays et dans lequel ils l'ont laissé, Foued Mebazaâ, Béji Caïd Essebsi et leurs ministres méritent une décoration républicaine et bien davantage. On ne les remerciera jamais assez. Leur nom sera à jamais inscrit dans l'Histoire de la Tunisie. Pour beaucoup d'entre eux, ils ont laissé des salaires mirobolants à l'étranger pour venir « sauver » la révolution et un pays au bord du gouffre.
Contrairement à ce qu'ont dit un certain Farhat Rajhi et plusieurs « analystes », aucun plan n'était concocté pour couper l'herbe sous le pied des islamistes et la marche démocratique en Tunisie. Ni scénario à l'algérienne, ni coup d'Etat militaire, ni fraude électorale. Tout a été élaboré pour qu'une démocratie véritable naisse en Tunisie.
Tout a été fait, durant des mois, pour assurer la sécurité, limiter les mouvements de grève, envoyer des signaux positifs aux partenaires étrangers, réduire l'impact négatif de la crise libyenne et de l'afflux massif des réfugiés… Le tout en toute transparence avec, notamment, ce rendez-vous bihebdomadaire à la cellule de communication du Premier ministère (tradition créée par Moez Sinaoui que l'on espère voir perdurer).
En parallèle, la Haute instance d'Iyadh Ben Achour et l'Instance pour les élections de Kamel Jendoubi ont eu toutes les facilités requises et les moyens nécessaires pour mener à bien leur mission. Et ils ont réussi.
Que faisaient les partis vainqueurs des élections en ces moments des plus délicats de l'Histoire de la Tunisie entre mars et octobre ? Entre ceux qui soufflaient sur les braises (appels aux grèves ou à la Kasbah 3 entre autres), ceux occupés par leur campagne avec l'organisation de mariages collectifs et le remplacement des imams de mosquées ou encore ceux qui regardaient sans réagir, il y a l'embarras du choix. Quasiment aucun soutien de leur part, lorsque le gouvernement transitoire se débattait avec ces problèmes.
Une fois les élections remportées, on s'attendait à la poursuite de cette marche démocratique de la Tunisie. Surprise ! Comme au tout début de l'ère Ben Ali, la démocratie on en parle dans les journaux et sur les plateaux télé, mais dans la pratique les choses sont différentes.
Les élus ont été mandatés par le peuple pour l'élaboration de la Constitution. Cela fait un mois (et un jour) que les élections ont eu lieu et on n'a toujours pas commencé à rédiger un mot de cette Constitution. Un mois perdu à faire des tractations sur le choix de celui qui va occuper le poste de président de la République, celui de l'Assemblée, celui de chef du gouvernement. Bref, comme on l'a dit dimanche dernier (voir notre article à ce sujet), et comme l'a dit Béji Caïd Essebsi hier mercredi, les élus étaient occupés par le partage du gâteau.
Mustapha Ben Jaâfar a beau dire que ces tractations ont fait gagner du temps à la Constituante, les initiés à la chose politique ne le croiront pas un instant.
Et si les initiés ne le croient pas, c'est en raison de ce qui se passe dans les coulisses.
Depuis quelques semaines, quelques indiscrétions sont publiées dans les médias sur l'octroi de portefeuilles ministériels. Et les connaisseurs savent parfaitement comment ces indiscrétions nous sont filtrées, nous autres médias.
Malgré toutes les dénégations, les élus étaient bel et bien occupés par « qui va occuper quoi », « je te cède ceci, tu me cèdes cela ». Selon une de ces indiscrétions (encore une !) on en était carrément à la distribution des postes d'ambassadeurs et de PDG, à la veille de la séance inaugurale le 22 novembre.
Autant de signaux inquiétants qui n'ont pas échappé à Foued Mebazaâ et Béji Caïd Essebsi.
Mais la goutte qui a fait déborder le vase est la multiplication des appels des futurs gouvernants aux actuels ministres. Selon différents témoignages, Hamadi Jebali (et d'autres leaders politiques) auraient contacté des ministres de Caïd Essebsi et se sont ingérés dans leur travail.
Au point que l'un de ces ministres a dit, à son entourage, « cela ne peut pas continuer comme ça, on ne peut pas avoir deux Premiers ministres, je ne reçois les ordres que de si El Béji ! ».
A ces agissements, contraires aux principes protocolaires et à une véritable démocratie, Béji Caïd Essebsi a tenu à lancer un message politique fort. Un dernier pour la route. D'où cette démission collective en totale complicité avec Foued Mebazaâ. Tous ont démissionné, y compris Mustapha Kamel Nabli, « mandaté » pour six ans en théorie.
Conscient que ces nouveaux venus ne sont pas vraiment respectueux des règles protocolaires (par inexpérience ou par calcul), Foued Mebazaâ a tenu, lui aussi, à faire un dernier geste et ce en décorant l'ensemble des ministres des insignes de l'Ordre de la République.
Il y avait un risque, en effet, que ces ministres qui ont travaillé 10-14 heures par jour durant une période de grande crise, soient oubliés par les nouveaux gouvernants.
Un hommage solennel et républicain des plus mérités qu'il fallait leur rendre.
Est-ce suffisant pour autant ? Le parti Ennahdha est déjà fort, mais il a de surcroit réussi à obtenir un appui de taille de la part du CPR et d'Ettakatol affaiblissant ainsi drastiquement toute opposition à ce fœtus d'un nouveau parti hégémonique.
Selon des informations non vérifiées, Caïd Essebsi entend créer un parti. Nos propres sources démentent cependant, mais ajoutent une précision.
Plusieurs ministres de ce gouvernement de transition entendent rejoindre la politique, maintenant que leur mission est achevée. Des réunions informelles ont déjà eu lieu pour la création d'une coalition politique regroupant des partis démocrates et républicains. Des noms sont cités dans les coulisses, mais il y a fort à parier que les ministres de Caïd Essebsi tiennent à ne pas laisser Ennahdha (et ses alliés) faire main basse sur le pays. Il faut une opposition forte et ce n'est pas avec Hachemi El Hamdi ou Kamel Morjane que cette opposition peut se constituer.
Caïd Essebsi part à la retraite ? Pas si sûr…. Il tient à rester sur la scène politique et servir encore la Tunisie. Même depuis les coulisses. Surtout depuis les coulisses. Nizar Bahloul


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