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Sihem Ben Sedrine réplique à Lazhar Akremi et l'accuse à son tour
Publié dans Business News le 08 - 02 - 2012

Suite à notre article publié hier, Sihem Ben Sedrine a envoyé à Business News un droit de réponse aux accusations de Lazhar Akremi, que nous publions en intégralité :
La piteuse sortie de Lazhar Akremi :
Une rhétorique usée au service de l'impunité
Lazhar Akremi, ci-devant sous-ministre du défunt gouvernement BCE, s'est autorisé un droit de diffamation et d'insultes qu'il a confondu avec un droit de réponse et où il a repris la rhétorique usée des services de Ben Ali.
Mon commentaire du vendredi 04 Février sur Shems FM était un bilan de son action à la réforme de la police ;il n'a concerné en aucune façon sa personne. Dans ce qu'il a appelé « son droit de réponse » il s'est fendu d'attaques personnelles et d'accusations infondées, en n'abordant à aucun moment le cœur du sujet, à savoir son incapacité à proposer une réforme de l'appareil sécuritaire digne de ce nom. M. Akremi n'a encore pas intégré le principe de la libre opinion et du libre commentaire propres à toute démocratie, et considère qu'une critique de son action publique est intolérable comme tout non démocrate qui ne se respecte pas.
Nous avons été nombreux à penser que la diffamation des opposants et des militants des droits de l'homme allait se résorber avec la disparition du dictateur. M. Akremi nous apporte la preuve du contraire. Je retrouve dans son discours, la même rhétorique, la même haine, la même misogynie des thuriféraires de Ben Ali. Ce faisant, il signe son forfait et révèle sa vraie appartenance au lobby de l'ancien régime, ces nostalgiques effrayés par l'idée même que l'impunité qui les couvre puisse être remise en cause.
M. Akremi m'a dénié toute qualification à intervenir sur la question de la réforme de la police, stigmatisant mon « inconsistance » et l'absence d'ouvrages publiés sur le sujet. Au moment de sa nomination, tout le monde s'est interrogé sur les compétences de M. Akremi qui le qualifieraient à superviser une réforme de la police alors qu'il n'a jamais travaillé sur la question et que personne ne lui connaît d'écrits sur le sujet. Est-ce sa connexion étroite avec le complexe médiatico-sécuritaire qui a commandé sa « miraculeuse » propulsionà ce poste ?
En revanche, je voudrais lui rappeler que la réforme du secteur de la sécurité implique avant tout de s'assurer du démantèlement de l'appareil répressif dictatorial et la restructuration du ministère de l'Intérieur : la protection des archives et leur accessibilité ; la lutte contre l'impunité ; l'instauration de mécanisme de prévention ; une purge débarrassant les services des agents les plus impliqués dans les exactions…etc.
La documentationde milliers de cas de tortures, emprisonnements arbitraires, spoliations… effectuée sur deux décennies par les ONG de droits humains habilite ces dernières à être au cœur du débat sur cette réforme. Au-delà de l'implication de ma personne (qui n'a qu'une incidence somme toute relative), il s'agit avant tout d'associer institutionnellement ces ONG qui se sont illustrées dans la traque aux violations.
Je lui rappellerai notamment que l'association dans laquelle je travaille, le CNLT a été l'une des rares à travailler sur la réforme de la police dès le lendemain de la révolution, qu'elle a organisé sur le sujet des ateliers et séminaires y invitant des experts internationaux qui ont aidé le CNLT à formuler une vision de la réforme de la police. Plus encore, tous les experts en la matière sont unanimes : la réforme de la police ne peut être menée entre quatre murs ; elle doit être conduite en collaboration avec la société civile ; encore un paramètre que n'a pu intégrer notre ministre déchu, formé à l'école de la dictature.
L'essentiel des attaques personnelles que m'a adressées M.Akremi pour atteindre à mon honneur, tourne autour de la question des fonds et de l'argent que j'aurai soustrait, selon ses dires, au ministère de l'Intérieur pour en bénéficier personnellement !
M.Akremi fait preuve là d'une ignorance lamentable concernant les mécanismes de la Commission européenne, malgré son passage dans le gouvernement et les contacts qu'il a eus avec les institutions européennes. Le b.a.-ba de ces mécanismes impose qu'en aucune façon le budget alloué à une institution ne peut être réaffecté à une autre ligne budgétaire, en l'occurrence, le budget qui aurait été destiné aux dires de Akremi, au ministère de I' Intérieur ne pourrait en aucune façon être réaffecté à la société civile. Ce sont en outre des budgets délimités dans le temps, s'ils n'ont pas été utilisés durant leur période (il parle de 2006 !), ils sont automatiquement renvoyés dans les caisses de l'Union Européenne.
Mr Akremi semble avoir été attristé par le fait que, durant la dictature, les défenseurs de droits humains se soient mobilisés pour que des fonds destinés à renforcer la répression ne soient pas débloqués par l'UE. Pour ma part, je suis fière d'avoir été parmi ces défenseurs qui ont plaidé pour cette cause et qui ont été sanctionnés par la loi de la honte, le fameux article 61bis relatif à l'intelligence avec l'ennemi,adopté par le parlement de Ben Ali en 2010.
Si M. Akremi avait pris soin de se renseigner auprès des institutions de l'U.E, il aurait su que ni moi, ni les associations auxquelles j'appartiens n'ont jamais pu bénéficier d'un seul centime provenant de l'UE, et aurait également su, que l'UE sous la pression de Ben Ali, s'est abstenue de soutenir les ONG tunisiennes non reconnues par son régime.
M.Akremi est incapable de concevoir l'existence du bénévolat, de rigueur dans les ONG de droits humains ; à sa place je m'abstiendrai de parler de vénalités et d'argent : ses propres motivations paraissent désormais sérieusement entachées depuis que des documents le concernant, révélés par la commission d'investigation sur la corruption, attestent qu'il émargeait aux services de Ben Ali.
Il serait vain de revenir sur le reste des accusations de M. Akremi, comme la référence à une fausse information diffusée en août 2011 sur Radio Kalima le mettant en cause et dont la direction de Kalima s'est excusée publiquement à l'époque, en prenant les mesures internes qui s'imposaient ; cet amalgame relève tout simplement de la mauvaise foi.
Si sous l'ancien régime, les nombreuses plaintes pour diffamation ont été classées sans suite, aujourd'hui M. Akremi doit savoir qu'il aura à s'expliquer devant la Justice de ses calomnies et apporter la preuve de ce qu'il avance.


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