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Tunisie - Le ministre de l'Intérieur serait-il saboté par ses troupes ?
Publié dans Business News le 10 - 04 - 2012

Les forces de l'ordre, et à leur tête le ministre de l'Intérieur Ali Laârayedh, se trouvent sous une pluie de critiques. La presse nationale et internationale ne mâche pas ses mots après les violences policières observées lundi 9 avril 2012.
Le ministre défend sa position de faire respecter la loi et l'Etat de droit. Un point sur lequel tout le monde est d'accord : faire respecter la loi que plusieurs agents des forces de l'ordre n'ont pas respectée. Et faire respecter l'Etat de droit que le ministre n'a pas respecté en interdisant une manifestation sur une artère symbolique en un jour très symbolique.
Il est peut-être inexpérimenté, mais il est loin d'être politiquement idiot. Ali Laârayedh, militant de première heure et ancien prisonnier politique de longue durée, a une idée exacte de ce que les exactions policières veulent dire.
Classé par un sondage Le Maghreb - Sigma Conseil et par les députés de l'ANC (selon un sondage d'Attounissia TV) comme étant le meilleur ministre des cent premiers jours du gouvernement, il paraît fort étrange que le ministre puisse être derrière les violences policières du 9 avril 2012. Il est certainement responsable de ce qui s'est passé, mais il est fort à parier qu'il ne soit pas coupable.
En quelques jours, ce ministère a multiplié les erreurs. A commencer par celles du 25 mars lorsqu'il a autorisé deux manifestations de camps dits opposés sur la même principale artère de la capitale.
Ce même jour, il n'a pas montré de réaction particulière lorsque les hommes de théâtre fêtant la journée mondiale du 4ème Art furent agressés par des salafistes.
Les mêmes salafistes qui, le jour même, ont pu troubler l'ordre public à satiété sans que personne ne les dérange. Escalade spectaculaire de l'horloge de la place 14 Janvier, appels à tuer des juifs, appels à la mort de l'ancien Premier ministre… Violations flagrantes de la loi, devant la police et les caméras, en toute impunité. Et, jusqu'à ce jour, on n'enregistre aucune arrestation.
Pourquoi la police n'a-t-elle pas réagi face à ces violations ? Doit-elle recevoir des ordres pour imposer l'ordre ou, plutôt, a-t-elle reçu des ordres pour laisser faire et ne pas réagir ? Dans un cas comme dans l'autre, le doute plane sur une intervention ministérielle en ce dimanche 25 mars.
Trois jours plus tard, le ministère de l'Intérieur décide d'interdire toute manifestation sur l'avenue Habib Bourguiba. Décision jugée arbitraire et politiquement aberrante vu la symbolique de cette artère.
Des militants de la société civile et des partis de l'opposition décident de braver l'interdit et appellent à une manifestation le 9 avril sur cette même avenue, en commémoration de la Fête des martyrs du 9 avril 1938. Auparavant, et par médias interposés, ils ont demandé en vain au ministre de les autoriser à manifester.
Le ministère de l'Intérieur aurait pu prendre en considération le caractère exceptionnel de l'événement et revenir sur sa décision d'interdiction. Il ne l'a pas fait. Une autre erreur que l'on imputera, sans aucun doute, au ministre lui-même. Mais pas seulement. Car la décision est politique et on doute qu'il n'y ait pas eu de concertation avec ses troupes d'Ennahdha à ce propos.
Le jour fatidique arriva, les manifestants ont afflué par milliers sur l'avenue Habib Bourguiba. La police a décidé de faire respecter la loi en usant de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. C'est son plein droit et tout pays démocratique aurait agi ainsi.
Mais il se trouve que les choses ne se sont pas arrêtées là. Car, en plus des gaz lacrymogènes, des vidéos montrent qu'il y a eu un abus de violence de la part de la police, mais aussi de la part d'individus que certains témoins ont assimilé (à tort ou à raison) à des milices d'Ennahdha.
Qui sont-ils ? Des troupes d'Ennahdha ou des troupes en civil du ministère de l'Intérieur ? Une enquête du ministère de l'Intérieur devrait permettre de le savoir. Mais on doute que les résultats de cette enquête voient le jour, si elle est menée par ce ministère. Elle devrait, pour avoir une crédibilité, être élaborée par une commission ad hoc de l'Assemblée constituante.
Autres abus enregistrés, l'interdiction de manifester portait sur l'avenue Habib Bourguiba. Or, les violences policières ont été enregistrées sur plusieurs artères environnantes. Parfois, à plusieurs centaines de mètres, comme à l'avenue Mohamed V (au niveau de la Banque Centrale), à l'avenue Jean Jaurès et même au Passage.
Les vidéos circulant sur le net laissent montrer clairement ces abus de la police et le caractère répressif, identique à celui pratiqué par la police de Ben Ali. Plusieurs témoins affirment que les tirs de gaz lacrymogènes ont été exécutés à bout portant et non en l'air, comme l'exige la réglementation nationale et internationale. Des photos montrent clairement des personnes en civil portant des fusils. En violation flagrante des lois en vigueur.
Le 9 avril, au soir, le ministre dit ne pas être au courant de ces débordements qui seront sanctionnés, s'ils s'avèrent vrais.
Un aveu de taille qui montre que le ministre semble avoir été dépassé par les événements et par ses propres troupes. Il n'est pas au courant de l'existence des milices, alors qu'il y a des vidéos qui le prouvent, et il n'est pas au courant de la répression policière, alors qu'il y a des images et des témoins.
De là à dire qu'il a été saboté par ses premières troupes (militants ou sympathisants du parti) et par ses troupes de l'Intérieur, il n'y a qu'un pas.
Car ce qui s'est passé hier ne sert en rien le ministre, le gouvernement et le parti au pouvoir.
Ali Laârayedh, aussi inexpérimenté soit-il, est un renard politique. Il est inimaginable qu'il ait donné l'ordre, comme sous Ben Ali, de réprimer par la brutalité les manifestations.
Il est pourtant clair que les forces de l'ordre, inactives le 25 mars, ont donné l'impression que quelqu'un couvrait leurs violences. Tout comme ces « civils barbus» qui agressaient les manifestants.
Qui a insufflé ce sentiment d'impunité à ces agents qui tiraient les gaz lacrymogènes à bout portant et usaient à volonté de la matraque ? Qui a insufflé ce sentiment de liberté totale à ces « barbus » ?
On doute que ce soit Ali Laârayedh qui veut donner l'image d'un ministre fort, mais juste et légaliste.


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