Les discussions autours du choix du texte relatif au type de régime à adopter font encore l'objet de débats tumultueux entre les élus du CPR et d'Ennahdha. Omar Chetoui, président du comité législatif et exécutif de l'Assemblée constituante, accuse Ennahdha de vouloir s'accaparer l'ensemble des pouvoirs et dénonce « le piège électoral » tendu par les députés du mouvement islamiste à travers « le vote d'un texte d'une grande importance en l'absence de nombreux députés ». Présent sur les ondes de Mosaïque Fm, aujourd'hui mercredi 11 juillet, Omar Chetoui fustige la manière avec laquelle s'est déroulé le vote de l'article 45 concernant la procédure de l'élection du président et le choix du régime politique, en l'absence de nombreux députés. Le député du CPR, qui prône un régime semi-présidentiel, met en garde contre ce qu'il voit comme une volonté d'instaurer le régime du « Guide général », un régime parlementaire absolu instauré par les Frères Musulmans, et affirme que « la Tunisie n'a pas l'expérience politique nécessaire pour mettre en place un régime parlementaire, à l'instar d'autres expériences internationales, et qu'il n'existe aucun parti politique capable d'assurer l'alternance pacifique du pouvoir ». Et d'ajouter « une réelle campagne est en train d'être orchestrée par Ennahdha pour faire passer les idées d'une minorité pour celles de la majorité ». Egalement présent à cette émission, Zied Lâadhari, député du bloc parlementaire d'Ennahdha et vice-président de la commission des pouvoirs législatifs et exécutifs, dément les accusations de M. Chetoui qu'il qualifie de « diffamatoires » et affirme qu'Ennahdha « n'a pas l'intention de s'accaparer tous les pouvoirs, mais que le régime parlementaire a prouvé son efficacité dans de nombreux pays». M Lâadhari certifie également que « les travaux du comité se sont déroulés comme il était convenu, selon un agenda fixé d'avance » et que « le CPR est en train de donner une ampleur démesurée à un vote qui ne servira que de brouillon lors de la session principale ». S.T.