Deux communiqués du parti El Massar, datés du 29 juillet 2012, nous sont parvenus, l'un du bureau de Sfax, l'autre du bureau de La Manouba. Dans le premier, El Massar fait allusion aux évènements de l'hôpital Hédi Chaker en affirmant qu'il s'agit de prémisses de la domination d'Ennahdha sur le gouvernement et que la nomination du directeur général de l'hôpital en question rappelle les pratiques de l'ancien régime. L'arrestation des syndicalistes est perçue comme étant un signe de répression des libertés syndicales, notamment avec le recours aux milices d'Ennahdha. El Massar a également déploré l'usage de la torture contre les personnes arrêtées. Il a critiqué, en outre, l'immixtion d'Ennahdha dans les prérogatives du pouvoir judiciaire compte tenu de la rapidité de l'arrestation et de l'incarcération. El Massar a, d'autre part, évoqué la nonchalance d'Ennahdha face aux multiples menaces et provocations perpétrées par les salafistes contre les citoyens. En ce qui concerne le deuxième communiqué, le parti s'est penché sur la question des indemnisations des anciens détenus politiques. Il considère que ces indemnisations ne sont légitimes que si elles sont octroyées aux personnes emprisonnées injustement et qui ont été poursuivies pour leurs idées et principes et non pour des actes de violence. Il s'agit donc de prisonniers d'opinion et non de personnes accusées de terrorisme. El Massar affirme, par ailleurs, que la priorité consiste à indemniser les blessés et martyrs de la révolution et appelle au rééchelonnement des priorités en favorisant l'accès à l'eau potable pour tous les citoyens et l'accélération de l'instauration de projets de développement régionaux et la diminution des écarts entre les régions. El Massar conclut par la réaffirmation de son soutien à l'appel de l'UGTT consistant à œuvrer pour sauver le pays en dehors des calculs partisans.