La commission spéciale chargée d'enquêter sur les perturbations dans la distribution des eaux, au cours de l'été de 2012, a révélé le manquement de trois directions centrales relevant de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) à leurs devoirs, a déclaré le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem. Tenant une conférence de presse, jeudi 2 août 2012, pour présenter le rapport de cette commission, le ministre a précisé qu'il s'agit des directions centrales des études, de la production et de l'exploitation. Il a appelé à démettre les responsables de ces directions de leurs fonctions. La direction générale des études (SONEDE), a-t-il ajouté, n'a pas élaboré les études dans leurs délais prévus et l'intérêt nécessaire n'a pas été accordé à certains projets stratégiques pour l'approvisionnement en eau à court et à moyen termes. Il a souligné que la direction centrale de la production n'a pas suffisamment anticipé l'accroissement de la consommation nationale en eau potable et, donc, n'a pas préparé les réserves nécessaires dans les citernes pour faire face à ce manque. Par ailleurs, la direction centrale de l'exploitation, relevant de la SONEDE, a maintenu près de 74 mille compteurs qui ne sont pas contrôlés, dont 19 mille dans le gouvernorat de Sfax, ce qui a contribué au gaspillage de grandes quantités d'eau potable. M. Ben Salem a indiqué que l'ancien directeur général de la SONEDE a manqué à certains de ses devoirs, comme il ressort des travaux de la commission, relevant que la justice est en train d'enquêter sur cette affaire. Il a avancé que les résultats de l'enquête ont permis de conclure que la coupure de l'eau dans des régions telles que Mahdia et Sfax, est due à un déficit dans le réseau de pompage et de transfert de l'eau à partir de Sbeïtla. Il a fait savoir que ce réseau est en train d'être renforcé à travers le pompage des eaux de certains puits privés, au moment où le réseau du transfert des eaux de nord a atteint sa capacité maximale. Il a relevé que la commission a recommandé de considérer les stations de production d'eau, telles que la station Belli, comme des «ouvrages vitaux» où aucune coupure d'électricité ne doit être enregistrée en aucune circonstance. Il ne s'agit pas d'une question de générateurs mais plutôt de l'absence de réserves d'eau dans le Centre et le Sud du pays», a-t-il dit. M. Ben Salem a estimé que la révision des prix de la consommation d'eau, une des recommandations de la commission, est une solution qui pourrait aider à réduire la consommation d'autant plus que les prix de l'eau en Tunisie sont, d'après lui, parmi les moins chers en Méditerranée.