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En Tunisie, la chariâa s'injecte à petites doses
Publié dans Business News le 05 - 08 - 2012

Jeudi 26 juillet, un tremblement de terre est survenu dans les locaux de la présidence du gouvernement à la Kasbah et d'Ennahdha à Montplaisir. Houcine Dimassi, ministre des Finances claque la porte en évoquant des raisons que la majorité des médias et des partis de l'opposition ne cessent de répéter depuis des mois : la mauvaise gestion du pays par un gouvernement qui pense davantage aux élections et au parti qu'à son pays.
La messe est dite, tout le reste n'est que de la littérature.
De deux choses l'une, soit on est aveugle, sourd et doté d'une terrible mauvaise foi. Auquel cas, on rejette l'ensemble des déclarations de M. Dimassi, des observateurs et analystes politiques et du gouverneur limogé de la Banque centrale de Tunisie pour ne croire que les belles paroles de Samir Dilou and co.
Soit, on écoute ces différentes critiques et on essaie d'y répondre en apportant les solutions adéquates dans l'objectif de sauver le pays du marasme certain dans lequel « on » l'a engouffré.
Visiblement, c'est la première option qu'ont choisie Ennahdha et le gouvernement avec la stratégie de la fuite en avant et la tactique de la diversion.
Au lieu de parler de la dégradation de la note souveraine, du limogeage du gouverneur de la BCT, des motifs de la démission du ministre des Finances et de la question de l'indemnisation, Ennahdha a mis sur le tapis un projet de loi relatif à l'atteinte au sacré et un texte constitutionnel remettant en cause (dans la forme du moins) l'égalité de la femme avec l'homme. Diversion réussie.
En parallèle, la scène médiatique assiste (choquée) à la descente spectaculaire d'agents de la Douane sur les studios de la chaîne Ettounssia et les locaux de leurs clients, annonceurs publicitaires.
La scène syndicaliste assiste, pour sa part, à l'arrestation de quelques uns de ses dirigeants qui auraient été, selon la centrale syndicale de l'UGTT, torturés.
Et tout cela se passe en plein mois de ramadan, en pleines vacances, sous une chaleur estivale torride et dans des rues terriblement infectes. On parle carrément de choléra.
Avec cet ambitieux programme nahdhaoui, on était d'accord que la Tunisie allait reculer de quelques siècles, mais même le meilleur expert en prospective n'aurait parié que le retour en arrière s'accompagnerait par des retrouvailles avec des maladies officiellement et mondialement éradiquées.
Ce qui s'est passé la semaine dernière s'explique-t-il par une tentative de diversion de nos gouvernants aux événements chaotiques de la semaine d'avant, ou par une réelle politique (à moyen et court terme) du parti islamiste ?
Quelle que soit la réponse, les Tunisiens sont appelés à lutter sur plusieurs fronts simultanément. Le front économique, le front de la liberté d'expression, le front de la liberté de création, le front de la justice, le front du droit syndical, etc.
En sept mois, le pouvoir essaie d'injecter des lois et de prendre des décisions visant à mettre la main sur l'économie, à attirer les faveurs des extrémistes et à limiter des libertés acquises depuis des décennies.
- Gouverneur de la BCT limogé.
- On parle de l'indemnisation des anciens prisonniers politiques, sans préciser que ceux qui étaient accusés de terrorisme ou de tentatives de coups d'Etat sanglants en seront exclus.
- On s'apprête à criminaliser toute atteinte au sacré fermant ainsi le bec à toute critique de la religion, à toute recherche religieuse (dont le processus passe inévitablement par le déni), à tout prosélytisme. Tel qu'il a été soumis, le projet de loi criminalisant l'atteinte au sacré est si élastique que de simples articles journalistiques, dessins, caricatures, sketches ou films pourraient être considérés comme blasphématoires et sanctionnés de deux ans de prison.
- On propose un texte où l'on écrit que la femme est le complément de l'homme et il s'agit là de la première pierre ôtéesud mur de l'égalité hommes-femmes non encore construit entièrement.
Nos femmes (mères, sœurs, épouses et filles) qui aspiraient, il y a quelques années, à obtenir l'égalité de l'héritage se trouvent acculées à revenir en arrière pour défendre des points acquis depuis longtemps. Qui d'entre-elles « oserait » encore parler d'égalité de l'héritage maintenant ?
- Point angulaire de tous les droits, la justice. Celle-ci était aux ordres et, visiblement, on tient à ce qu'elle y demeure.
Sans justice indépendante, il est impossible de faire valoir ses droits. Que dire alors quand cette justice se trouve "pendante" à Dieu ?!
Naturellement, l'ensemble de ces arguments seront balayés d'un revers par le gouvernement. Naturellement, quelqu'un comme Samir Dilou jouera les vierges effarouchées et dira que ce ne sont que des diatribes et surenchères.
Naturellement, quelqu'un comme Mustapha Ben Jaâfar dira « mouch s'hih » (ce n'est pas vrai), les gens d'Ennahdha sont respectueux des libertés et des Droits de l'Homme. Soit. Qu'ils disent ce qu'ils veulent, on pensera ce qu'on voudra.
Mais quelles que soient les réponses mielleuses que donnent Samir Dilou, Ennahdha, le gouvernement et ses alliés en carton (CPR + Ettakatol), quels que soient les arguments que donnent leurs toutous (de plus en plus nombreux), les Tunisiens sont appelés à ne JAMAIS oublier les deux lapsus révélateurs de Hamadi Jebali : le premier en parlant du « califat », le second en parlant de « dictature naissante ».
Si l'on est de mauvaise foi, on pourrait même dire que ces deux lapsus sont les véritables lignes directrices du parti au pouvoir.
Tout ce que l'on observe là, ce ne sont que les premières marches d'un long escalier (descendant) vers l'objectif final : le califat islamique.
Abdelfattah Mourou, membre fondateur d'Ennahdha, l'a avoué, il y a un moment, lorsqu'il a dit que la génération actuelle est fichue, il faut tabler sur leurs enfants.
Ridha Belhadj, du parti extrémiste Ettahrir, l'a annoncé, il n'y a pas longtemps sur Mosaïque FM, en disant que ce que fait le gouvernement actuellement n'a rien à voir avec l'Islam. Ennahdha ne fait qu'observer la politique du pas à pas, dit-il, estimant que cette politique est trop lente et trop souple.
Les faits sont là. Les signaux avant-coureurs sont là. La Tunisie de demain risque de ressembler à l'Arabie Saoudite d'aujourd'hui et à la Libye d'hier.
Aux Tunisiens de choisir laquelle des versions retenir, celle que lui chantent les Marzouki, Ben Jaâfar et Dilou ou celle que lui crient l'opposition des zéro virgule et les médias de la honte.
Nota Bene : Constat amer après l'arrestation de mon confrère et ami Sofiane Chourabi pour avoir consommé de l'alcool sur une plage déserte à 5 heures du matin : Au lieu de s'occuper de ceux qui appellent au meurtre, au nom de l'Islam, ou de ceux qui n'ont pas de quoi boire ou manger, ce pouvoir s'occupe de ceux qui boivent et ne pratiquent pas une religion dont ils n'ont cure. Cela en dit long sur l'ordre des priorités dans la Tunisie de la révolution.


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