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Répression systématique et pratiques mafieuses du pouvoir à Sidi Bouzid, selon Ayoub Massoudi
Publié dans Business News le 13 - 08 - 2012

La première étincelle de la révolution, ayant conduit à la délivrance du 14 janvier 2011, est partie de Sidi Bouzid qui aspire, à l'instar d'autres régions défavorisées, à la liberté, à la dignité, au développement et à l'emploi, ce qui en fait, théoriquement et logiquement, une zone prioritaire pour les nouveaux gouvernants.
Or, le gouvernement qui se dit légitime et celui de la révolution, en l'occurrence la Troïka outrageusement dominée par le parti d'Ennahdha, a, de l'avis des habitants de cette région, continué à les délaisser, d'où la poursuite des protestations et la multiplication des manifestations populaires qualifiées par Ennahdha, d'abord, comme étant manipulées par «les partisans de Nidaa Tounes, des alcooliques et des symboles du régime déchu ».
Puis ce fut au tour du gouvernement d'accuser officiellement les forces démocratiques de gauche, plus précisément le parti Watad de Chokri Belaïd.
Mais voilà qu'un témoignage de l'ancien conseiller du président Moncef Marzouki, Ayoub Massoudi, est venu faire plus de lumière sur les derniers événements de ce fief de la rébellion et donner une version, à la fois, émouvante, grave et, surtout, accablante pour le pouvoir en place.
S'étant rendu sur les lieux en cette nuit du 11 août 2012, M. Massoudi décrit ce qu'il a vu et entendu comme scènes et témoignages qui donnent froid au dos.
Il commence par faire remarquer que l'Etat et ses structures semblent totalement absents de cette région où seule la présence policière est remarquable. Résultat : les habitants des différentes délégations du gouvernorat se retrouvent pris en tenaille entre la répression exercée par l'appareil sécuritaire de l'Etat et les groupes mafieux, connus pour leurs liens étroits avec l'ancien RCD qui veulent dominer la dynamique économique dans la région.
D'un côté, donc, la police procède à des arrestations massives (85 personnes sont détenues), selon des témoins sur place, pour des accusations infondées dont le vol, le trafic et la consommation de drogue, comme si le pouvoir islamiste tente d'anticiper et de discréditer toute nouvelle « Intifadha »
En effet, tout porte à étayer cette thèse au vue de la synchronisation des arrestations dans différentes régions du pays.
Pour revenir à Sidi Bouzid, Ayoub Massoudi parle d'un cas concret auquel il a assisté en personne : dans la Cité El Khadhra, plus connue sous l'appellation de la Cité « Basqui, tout près du poste de police, un attroupement avait lieu autour d'un nouveau-né d'à peine cinq jours. Renseignement pris, il s'agissait du petit enfant du jeune Achraf Chelbaoui, arrêté le même jour sans en informer sa famille.
Et c'est sa mère qui l'a déposé sur la voie publique, malgré les grands risques encourus pour la vie du bébé, afin de fermer la rue menant au poste de police et ameuter l'opinion publique sur cette arrestation arbitraire de son mari, transféré, par la suite, à Kairouan.
M. Massoudi déplore que des histoires pareilles, à savoir des arrestations arbitraires, secrètes et mafieuses, continuent à être enregistrées et constituer une monnaie courante après le 14 janvier, sachant que les policiers, eux-mêmes, sont dépités par le comportement de l'Etat qui les livre à leur propre sort face aux citoyens.
Il est vrai que le ministère de l'Intérieur leur a fourni des équipements modernes de répression plus « efficaces »et sans risque de faire des tués, tels les balles en caoutchouc (à croire que les autorités actuelles ont finalisé le marché qu'avait proposé l'ancienne ministre française de l'Intérieur, MAM, à Ben Ali !).
Et d'après les témoignages des membres des familles des personnes arrêtées, la police procède, presque systématiquement, au transfert des détenus hors de Sidi Bouzid, à Kairouan et à Sfax, notamment, afin d'éviter les marches de contestation et les tentatives de leurs proches pour les libérer.
Sans oublier les tabassages de cette femme âgée à Remiliya qui manifestait contre les coupures d'eau ou de ces jeunes de Regueb, arrêtés et roués de coups pour avoir filmé le jeune Saddam touché par une balle en caoutchouc.
« La démission de l'Etat est telle que nos amis à Sidi Bouzid nous ont empêché de rentrer à Tunis par ce que la route n'est pas sécurisée, la nuit », affirme Ayoub Massoudi en substance.
Mais la démission de l'Etat est nette aussi devant les pratiques de certaines grandes sociétés de transformations des tomates qui détiennent le monopole en la matière. En effet, elles fixent, désormais, le prix du kilo à 70 millimes de chez les producteurs alors qu'il était à 150 millimes.
Mécontents, les agriculteurs se sont adressés au gouverneur nahdhaoui qui a refusé d'intervenir en leur faveur et même de recevoir les représentants de leurs syndicats. Ce qui a conduit à des manifestations de colère et de protestations.
L'ancien conseiller du président Marzouki cite, également, les dizaines de milliers de cas des chômeurs qui ne trouvent plus rien que les chantiers pour y travailler en contrepartie de 200 dinars par mois.
Or, il s'agit là de solutions précaires à une situation explosive dans la mesure où ces emplois ne créent aucune source de richesse et, donc, de développement et de croissance.
En conclusion de son article, Ayoub Massoudi, assure que les jeunes n'ont aucunement besoin de meneurs ou d'instigateurs comme le prétend le pouvoir, pour s'insurger et manifester leur mécontentement, puisque tous les ingrédients sont là pour le déclenchement d'une nouvelle révolution, non seulement à Sidi Bouzid, mais à une plus large échelle et à travers les différentes régions de la Tunisie, afin de faire chuter le gouvernement.
En effet, en optant pour les méthodes répressives et les humiliations de toutes sortes, morales, physiques, économiques et sociales, le pouvoir de la Troïka est en train de faire accélérer, d'une manière indirecte, l'émergence des forces révolutionnaires qui surprendront le régime en place par leur organisation, leur maturité et leur efficacité.


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