Interrogé lors de la conférence de presse périodique au sujet de l'affaire Ayoub Massoudi, conseiller démissionnaire auprès de Moncef Marzouki, Adnane Mansar, porte-parole de la présidence de la République, a affirmé que cette affaire n'avait « aucun lien » avec la démission de l'intéressé. M. Mansar ne se limitera pas, cependant, à démentir tout lien entre la présidence et la convocation de M. Massoudi au Tribunal militaire, avec interdiction de voyager. Il affirmera, en effet, qu'il y a « une différence entre la liberté d'expression et la diffamation », faisant implicitement référence aux propos de l'ancien conseiller, tout en précisant que le rôle de la justice est d'établir cette différence. Par ailleurs, alors que l'avocat d'Ayoub Massoudi a affirmé que les procédures judiciaires dataient des révélations de son client sur la chaîne Ettounsia, suite à sa démission (sans que le principal intéressé en ait été informé), Adnane Mansar nie cette information, déclarant que la procédure date de deux jours (soit le lendemain de la publication au JORT de la démission de M. Massoudi). Après s'être lavé les mains de toute responsabilité, Adnane Manser trouvera tout de même le moyen d'accabler Ayoub Massoudi en évoquant le fait que ce dernier n'ait pas rendu son passeport diplomatique, alors qu'il était tenu de le faire juste après sa démission. Un manquement aux procédures qui, a priori, n'a aucun rapport avec l'interdiction de voyage lancée par le Tribunal militaire. Une interdiction de voyage qui n'est pas comparable avec les anciennes pratiques de même nature, sous Ben Ali, s'entête à dire le porte-parole de la présidence. Rappelons enfin que, suite aux déclarations de Ayoub Massoudi au sujet de hauts responsables de l'armée qui auraient sciemment caché l'extradition de Baghdadi Mahmoudi à Moncef Marzouki, alors qu'ils se trouvaient à ses côté au moment des faits, aucun démenti n'a été communiqué par la présidence de la République sur la question. Ainsi, soit Moncef Marzouki a laissé son ancien conseiller diffamer l'institution militaire, en attendant que celle-ci ne réagisse, soit il a lui-même menti et était au courant de l'extradition de l'ancien ministre libyen.