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Tunisie : Ni hégémonie d'Ennahdha, ni esprit revanchard du CPR, place au consensus national
Publié dans Business News le 28 - 09 - 2012

La Tunisie vit, depuis la rentrée, une surcharge d'événements politiques, sociaux et sécuritaires, alors que sur le plan économique, et malgré les hausses des prix ainsi que la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens, le gouvernement, par le biais de ses départements ministériels et l'INS, nous gave de chiffres très positifs, tels ces 100 mille postes créés en l'espace du seul premier semestre 2012 !
La semaine a été marquée, donc, par la poursuite de la polémique sur l'après 23 octobre 2012, par ce fameux projet de loi proposé par le CPR portant « interdiction de participer à la vie politique pour tous les membres des gouvernements en place entre le 7 novembre 1987 et le 14 janvier 2011 et à tous ceux qui ont eu des responsabilités importantes au sein de l'ex- RCD » et par l'affaire du viol de la jeune fille par deux policiers en service.
L'Assemblée nationale constituante (ANC) sera-t-elle légitime après cette date du 23 octobre ? La question n'a pas eu de réponse tranchée. Les avis des juristes, eux-mêmes, sont partagés, mais toutes les parties s'accordent à dire qu'il y a un engagement moral, pris le 15 septembre par 11 partis en signant le document fixant un délai d'un an à la Constituante pour s'acquitter de sa mission.
Or, les débats concernant l'élaboration de la mini-constitution, outrageusement dominés et par le parti islamiste et par Habib Khedher, ont été une occasion mettant au grand jour la volte-face de la Troïka qui a rejeté la proposition prônant le principe de limitation du mandat de la Constituante. A rappeler, toutefois, que le CPR était, dès le départ, pour un mandat d'au moins trois ans.
Le ton était, donc, donné pour qu'Ennahdha et ses deux petits « alliés satellites », CPR et Ettakatol, aient les coudées franches. Ce qui a été confirmé par le cours des événements qui a suivi.
Ce que nous constatons, est que le pouvoir en place fait croire à l'opinion publique que l'opposition appelle au vide politique pour ce 23 octobre. Ce qui est incorrect dans la mesure où toutes les forces de l'opposition et d'une grande partie de la société civile, mettent, certes l'accent sur le manquement de respect de ladite date, mais appellent, plutôt, à un débat autour d'une table ronde organisée avant ce délai.
Un débat destiné à faire émerger un consensus autour d'un agenda clair fixant les différentes échéances et établissant les modalités de constitution des différentes instances des élections, de la magistrature et de l'information. Et quand on dit consensus, cela implique la prise en considération des avis de toutes les partis et de ne plus se soumettre, comme c'est le cas actuellement, à l'hégémonie de la Troïka, donc d'Ennahdha, sous couvert de la « dictature » du vote.
En effet, en suivant cette logique de démocratie par le vote, il y a un grand risque qu'on nous taille une Constitution et autres projets de loi selon les desiderata des partis au pouvoir.
Parlons-en de cette manie de procéder. Pas plus tard que jeudi 27 septembre 2012, le CPR, par le biais de son secrétaire général, Mohamed Abbou, a présenté 5 projets de loi qu'il a soumis à l'ANC dont le plus controversé est celui prônant l'exclusion politique de dizaines de milliers de Tunisiens qui n'ont rien à se reprocher, sur le plan juridique.
Ce projet, qualifié par les juristes de discriminatoire sans raison juridique sauf celle du bon vouloir du CPR qui veut, ainsi, rendre service à son maître Ennahdha, en éliminant d'éventuels rivaux de taille puisque, selon les observateurs avertis, un tel projet serait destiné à mettre des bâtons dans les roues de Nidaa Tounes qui comprendrait bon nombre d'anciens RCDistes et autres membres de gouvernement sous le régime de Ben Ali, dont en premier lieu Béji Caïd Essebsi en personne.
Les partisans d'un tel projet citent le cas de l'Allemagne post-nazie qui aurait agi de la sorte. Or, ils oublient qu'il s'agissait d'un cas exceptionnel dans l'Histoire du monde entier. Et encore, cela n'a touché que les personnes jugées et condamnées pour implication avérée dans des crimes de guerre et de crimes contre l'humanité tristement illustrés par l'extermination des Juifs, plus connue sous l'appellation de l'Holocauste ou de la Shoah.
Et en tout état de cause, on revient à la règle consistant à ce que seules les personnes ayant maille avec la justice puissent être, légalement, exclues. A moins que le CPR et les Abbou n'aient une conception particulière de l'organisation de la vie politique et des partis. Une conception que d'aucuns soupçonnent d'être mue par un esprit revanchard puisqu'elle transgresse les droits civiques des citoyens.
La question qui se pose est la suivante : Le trio majoritaire à l'ANC franchira-t-il le pas pour voter un tel projet de loi, logiquement, anticonstitutionnel malgré l'absence d'une Constitution, qui va priver des citoyens de leurs droits les plus élémentaires sans motifs judiciaire? Cela créerait une tension nouvelle et amènerait une escalade inutile entre les différents acteurs politiques et ternirait l'image de la Tunisie en tant que pays où les dépassements en matière de respect des droits de l'Homme prennent, relativement, de l'ampleur.
Quant à l'affaire du viol de la jeune fille par deux policiers, elle ne fait que confirmer cette tendance, dans la mesure où le chargé de mission au cabinet du ministre de la Justice a été très clair en indiquant que la « victime » est, elle-même, accusée d'outrage à la pudeur et d'atteinte aux bonnes mœurs.
Or, le même responsable n'a pas précisé sur quelle foi, la jeune violée a été accusée. Si c'est sur la base de témoignages des trois policiers mis en cause, ce serait le comble ! Car, comment peut-on prendre en considérations les paroles d'auteurs d'un crime aussi abject que celui de viol.
Toujours est-il que la fuite en avant des responsables au ministère de la Justice n'est pas de nature à arranger les choses, puisque l'image de la Tunisie a déjà pris un sérieux coup avec une médiatisation très large de ce drame à travers le monde entier.
Autant dire que le pouvoir, et partant, tout le pays, est empêtré dans de sérieux imbroglios et qu'il ne peut avoir son salut que dans l'établissement d'un débat national consensuel et d'une clarification des perspectives d'avenir, l'objectif étant de gagner la confiance des citoyens afin de pouvoir avancer dans un climat de sérénité.


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