Lors du dernier congrès du Congrès pour la République (CPR), l'intervention du président provisoire de la République et fondateur du parti lue par Slim Haddoug mettant en cause les tentatives d'Ennahdha de mettre la main sur les rouages de l'Etat, a incité beaucoup d'observateurs à se demander si la Troïka pouvait résister à cette onde de choc, mettant en doute sa capacité de survie politique ? Quel est l'avenir du CPR ? Mohamed Abbou, secrétaire général du CPR a déclaré hier sur les ondes d'Express FM, qu'il n'y a pas de rupture au sein de la Troïka qui a la lourde tâche de présider aux destinées du pays. Jusqu'où va durer cette alliance ? « Elle durera tant que le Gouvernement est au pouvoir », dit-il. Il faut au préalable terminer l'élaboration de la Constitution et organiser les prochaines élections. Après les prochaines échéances électorales et en fonction des résultats obtenus par chaque parti, des discussions seront engagées. « Pour le moment nous sommes encore solidaires. Il est trop tôt de parler des alliances futures ». Lors du de son deuxième congrès le CPR a passé en revu son règlement intérieur. Les décisions ne seront plus prises dans un cadre restreint comme le bureau politique ou le secrétariat général du parti. C'est au Conseil national que revient la tâche de prendre les décisions. Le bureau politique se chargera de les appliquer. Le conseil national avec plus de cent membres est formé de représentants des régions, des membres de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) et des membres du Gouvernement. Pour certaines questions, on peut recourir à la convocation d'un congrès.
De nouvelles figures ont intégré la direction du parti. Le nouveau règlement intérieur consolide la participation.
La motion consacrée à la Troïka, appuie ce choix, avec néanmoins des conditions de participation réelles. Mohamed Abbou en cite la prise de mesures contre les symboles de la malversation et la corruption de l'ancien régime. « Cet élément faisait partie de l'accord conclu au sein de la Troïka. Il faut le respecter », rappelle le secrétaire général.
Il espère qu'avec la pression du CPR et des bases d'Ennahdha, les réformes seront engagées. « Toutes les réformes sont réalisables car la Révolution est engagée à combattre les malversations », dit-il.
Mohamed Abbou rappelle que le parti avait fait sa percée lors des élections du 23 octobre parce qu'il refusait l'argent politique. Par la suite il y a eu une scission au sein du parti. Il considère que la reconstruction a commencé avec le Conseil national tenu le 13 mai à Tataouine. « Nous vivons une nouvelle étape avec des programmes clairs », précise-t-il.
Concernant Tahar H'mila, il rappelle que son appartenance au parti a été suspendue.
Quant à Ayoub Messaoûdi, l'ancien conseiller à la présidence, il n'a pas présenté sa démission du parti. Le CPR lui apporte son soutien à l'occasion de ses démêlées l'opposant à la justice militaire. «Au cas où il serait condamné, Moncef Marzouki n'hésitera pas à le gracier immédiatement », affirme-t-il, tout en rappelant qu'il est contre toute intervention dans la justice et confirmant qu'Ayoub Messaoûdi avait révélé « des certitudes pour lesquelles il passe en procès».
Pour certains observateurs, le fait que Samir Ben Amor n'ait pu passer lors des élections internes au congrès, est une surprise. Le règlement intérieur venait d'être adopté. L'accord consistait à appliquer l'ancien règlement. « Il fallait être prêt à assumer et accepter le verdict des urnes. Dans les coulisses je n'ai soutenu aucune candidature. 53 congressistes ont voté contre ma candidature au poste de secrétaire général.
C'est les règles de la démocratie. Elle est la règle dans la gestion de l'Etat. Il faut l'accepter au sein du parti», dit-il.
Sur les dix membres élus du Bureau politique, quatre sont proches de Moncef Marzouki et exercent dans le palais présidentiel. L'un d'eux, Tahar Kahlaoui, avait adhéré au parti le jour même. Comme il n'y avait pas de condition pour se porter candidat au bureau politique, sa candidature avait été acceptée. « Désormais, il y aura des critères pour la présentation des candidatures aux différents structures du parti », promet Mohamed Abbou. Le secrétaire général tient à ce qu'il y ait plusieurs compétences et cadres qui émergent. Il appuie l'idée que les responsables du parti doivent chercher les compétences et les encourager à intégrer les rangs du parti et à être propulsés sur l'échiquier politique.
Comment agira Mohamed Abbou avec Abderraouf Ayadi dont il a loué les qualités lors du congrès ?
Assisterons-nous à une réconciliation qui renforcera les rangs du parti ? Abderraouf Ayadi avait déclaré que son parti Wafa pourra collaborer avec le CPR lors de prochaines actions communes.