Dans une interview accordée à la radio Express Fm, aujourd'hui mercredi 31 octobre 2012, le gouverneur de la Banque Centrale Chedly Ayari a affirmé que des mesures ont été entreprises par la BCT avec une circulaire mentionnant la réduction des financements liés à la consommation, contre une augmentation des financements destinés à l'investissement. Il a rappelé que le secteur bancaire dans notre pays souffre de plusieurs imperfections et que la situation économique est précaire faute de liquidités. M. Ayari a précisé que les produits de consommations visés par la réduction sont majoritairement importés et représentent des produits superflus ou accessoires tels que les voitures, les lunettes ou même des produits cosmétiques. Ces importations, selon le gouverneur de la BCT sont de nature à alourdir la balance commerciale du pays. Il a ajouté que le déficit national a atteint un record de 9 milliards de dinars dépassant ainsi même le budget national et risque de s'alourdir encore. M. Ayari a précisé, encore, que les mesures décidées par la BCT visent à rééquilibrer la balance commerciale notamment en imposant une réserve obligataire de 50% sur les crédits que supporteront les banques. Rappelant que les banques tunisiennes «se remplissent les poches toutes les semaines de liquidités auprès de la BCT», M. Ayari a précisé que de toutes les manières, les banques réalisent de gros bénéfices. Evoquant la possibilité de diminuer les découverts, M. Ayari a formellement démenti cette information, la qualifiant d'intox et affirmant ne jamais avoir l'intention de prendre de telle décision. «Il faut qu'il y ait un pilote dans l'avion, et c'est le gouvernement qui "pilote" le pays et je ne suis que copilote!» a-t-il déclaré. Il a ajouté : «Je suis obligé de protéger l'économie nationale face au surendettement. Mais la décision de réduction des crédits à la consommation n'est que temporaire et sera probablement abandonnée dès que les indices économiques s'amélioreront». Il a conclu par une note d'optimisme, invitant les Tunisiens à s'armer de patience et affirmant disposer de données qui prouvent que la situation va s'améliorer dans les quelques mois à venir avec notamment l'injection de liquidités grâce à des crédits étrangers considérables.
