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Spectre d'une récession généralisée
Limitation des crédits à la consommation
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 10 - 2012

Taux d'endettement des ménages tunisiens: 50% en 2011
25% des crédits bancaires destinés à la simple consommation
Les voitures de luxe en point de mire
Personne ne conteste la conjoncture difficile que traverse l'économie nationale, même si l'on entend par-ci par-là quelques commentaires optimistes évoquant des améliorations sensibles dans tel ou tel secteur économique comme la légère reprise de l'industrie et le dynamisme relatif du tourisme. La relativité est dans le contexte politique, économique et social actuel une mesure à prendre en considération eu égard à l'instabilité de la situation sécuritaire et à l'agitation continue qui prévaut sur la scène politique. Donc, s'il y a reprise, c'est tant mieux mais pourvu que ça dure, dirions-nous.
Entre-temps, beaucoup de dossiers restent en suspens comme celui du chômage, et les demandeurs d'emploi, qui se comptent par centaines de milliers, s'impatientent après plus de 18 mois de révolution et d'attente. Et ce n'est pas tout. Les caisses de l'Etat se vident, les liquidités manquent dans les banques et on parle à présent de niveau critique des réserves en devises (moins de 100 jours en septembre 2012) qu'il convient de renflouer au plus vite pour éviter le chaos.
Le Gouverneur de la Banque centrale s'est prononcé sur cette question, il y a quelques jours, lors d'un débat télévisé, attirant l'attention sur l'aspect inquiétant de la situation et suggérant quelques solutions ou pistes à explorer afin de sortir le pays de l'impasse. Parmi ces suggestions, la réduction, ou limitation, du nombre de crédits à la consommation accordés aux ménages par les banques. Le Gouverneur de la BCT sait certainement de quoi il parle, il s'agit bien de rééquilibrer l'état financier des banques, mais la question qui se pose et s'impose : quel en sera l'impact sur la consommation des ménages, sachant que les Tunisiens s'endettent pour acheter la maison, la voiture, les meubles, les équipements ménagers, s'habiller, voyager, partir en vacances, se marier, etc. C'est connu, le Tunisien est endetté, parfois même surendetté, car c'est le seul moyen pour lui de subvenir à ses besoins dont l'éventail, il faut le reconnaître, s'élargit de plus en plus en adaptation au nouveau mode de vie basé sur la consommation à outrance. Autre question, fondamentale : en limitant la manne des crédits à la consommation, ne court-on pas le risque de provoquer une récession économique plus grave ?
Des mesures contre le surendettement ?
En termes plus techniques, et selon les concepts et les normes de la comptabilité nationale, tels qu'ils sont recommandés par les Nations unies, le taux d'endettement des ménages tunisiens auprès des banques est de 50% en 2011, dont 25% sont des crédits non professionnels accordés aux ménages pour la simple consommation et les autres 25% sont des crédits professionnels accordés aux entrepreneurs individuels (médecins, avocats, menuisiers, agriculteurs...). Une lecture plus profonde de ce taux révèle que les prêts-logement correspondent à 70% des crédits non professionnels, les prêts-voitures à 5% de ces crédits et les prêts-consommation à 25%.
Pour le directeur central de la comptabilité nationale à l'Institut national de la statistique, M. Adel Souiden, contrairement à ce que l'on peut croire, ce taux n'est relativement pas élevé caomparé aux taux en vigueur dans d'autres pays : 115% aux USA, 110% en europe et 200% au Canada. Par tête d'habitant, l'endettement des ménages correspond à l'équivalent d'environ 1.000 Euros en Tunisie, contre 20 mille euros en Europe et l'équivalent de 50 mille euros aux USA. Cette comparaison démontre, selon le responsable à l'INS, que l'endettement n'est pas un problème en soi, qu'il existe partout dans le monde, même dans les pays développés, que c'est un moyen d'améliorer la qualité de vie et qu'il ne signifie pas toujours la faillite ou la pauvreté. C'est pareil à l'échelle d'une nation, quand un pays emprunte, cela veut souvent dire qu'il est solvable, qu'il a la capacité de rembourser. M. Adel Souiden étaye son analyse en indiquant que «la limitation de l'octroi des crédits aux ménages ne résout pas le problème et qu'elle risque d'entraîner une récession généralisée et plus grave». En revanche, l'expert propose que «des mesures soient prises contre le surendettement des ménages qu'il faut nécessairement empêcher afin de protéger le pouvoir d'achat de ces ménages». De fait, nul n'ignore qu'outre les crédits bancaires, les ménages tunisiens ont également recours aux crédits auprès des caisses (Cnss, Cnrps...) et aux crédits commerciaux qu'ils obtiennent auprès des fournisseurs de services ou de divers produits et articles.
Du côté de la Banque centrale de Tunisie, aucune décision n'a été encore prise officiellement. Ce n'est là, nous indique-t-on, qu'une annonce de projet, une suggestion faite par le Gouverneur de la BCT, qui sera étudiée par les partenaires concernés, un consortium composé de l'Association professionnelle des banques, des banques commerciales et de la BCT. Par ailleurs, dans une interview accordée à une radio privée, vendredi dernier, M. Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire, a jeté un peu plus de lumière sur le sujet en déclarant que les limitations concerneront les produits de consommation considérés non essentiels et/ou de luxe. Ainsi, l'on saura, à titre d'exemple, que le domaine de l'importation des voitures sera touché au niveau de la gamme voitures de luxe, grosses cylindrées. Affaire à suivre.


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