40% d'Autofinancement pour les crédits autos dont la puissance fiscale est supérieure à 4 Chevaux, plus de contrôle et moins de facilités L'économie nationale est en pleine tourmente politique. Une situation alarmante à plus d'un titre nécessitant des mesures d'urgence. Le patronat s'inquiète vivement alors que les chefs d'entreprises pourraient user de la grève et ce serait une première pour la couche patronale en Tunisie. Le secteur bancaire s'essouffle, le déficit commercial poursuit sa descente aux enfers l'inflation monte crescendo tandis que le pouvoir d'achat du consommateur ne ce cesse de se détériorer. Donc sur le plan monétaire, la situation mérite une sérieuse reprise en main. La sous-liquidité bancaire est loin d'être un faux problème, le contexte est lancinant et exige une prise de décisions immédiates. Certains observateurs et notamment particuliers iront jusqu'à craindre la faillite des banques de la place. Lesquelles vivotent le jour au jour grâce aux injections quotidiennes pratiquées par la BCT. Et pourtant ça dure quand verrat-ton la fin ?
Et pour sortir de l'embarras, Chedly Ayari, Gouverneur de la BCT annonce des mesures draconiennes traduite en austérité permettant de pallier la sous-liquidité bancaire et au déficit commercial. Rappelons que le déficit commercial a atteint 7425 MDT à fin août 2012, soit un taux de couverture des importations par les exportations en nette baisse atteignant le seuil de 70,1% contre 77,4% enregistrés une année auparavant. Par ailleurs la BCT poursuit la politique à maintenir en survie les institutions de crédits en injectant au cours du mois de septembre et pour la troisième année consécutive le seuil de 5.000MDT.
Du fait, la BCT annonce dans une circulaire un certains nombre de mesures destinées à réguler un tant soit peu le marché bancaire. Ces mesures concernent notamment la modification des réserves obligatoires constituées par les banques auprès de l'institution de contrôle mais aussi modalités d'octroi, de contrôle et de refinancement des crédits. Et les crédits de consommation, terrain de prédilection des banques tunisiennes, deviennent indéniables pour les banques désormais peu enclines à s'engager dans un circuit devenu trop risqué. En ce sens, la nouvelle circulaire entend apporter plus de rigueur aux modalités d'octroi des crédits de consommation et donc améliorer le ratio de liquidité et réduire les risques d'impayés.
Les voitures populaires non concernées
Parmi les mesures annoncées on retiendra le cas le plus simple et le plus explicite et qui porte un sacré coup au consommateur tunisien. Une décision relative à l'augmentation du pourcentage d'autofinancement requis pour un crédit auto (dont la puissance fiscale du véhicule est supérieure à 4 chevaux). Le taux d'autofinancement est ainsi relevé de 20% à 40%. Pour se taper une bagnole qui vaut 25 millions, le client devra se procurer un autofinancement de 10 millions. Ce qui revient à dire, le consommateur doit toujours supporter les contrecoups et essuyer les échecs du système bancaire. Rappelons que 3000 MDT est le portefeuille des crédits accordés par le système bancaire à la famille Ben Ali. Aujourd'hui et pour faire face à l'éclatement du ratio de créances classées chez les banques, le chemin le plus court à emprunter est celui qui mène au contribuable réel qui subit la saignée de l'endettement voire du surendettement.
Il va sans dire que la mesure sus-indiquée vise selon le gouverneur de la BCT l'allégement du rythme des importations notamment des produits d'équipements afin d'atténuer le déficit commercial qui atteint un niveau faramineux. Mais pourquoi choisir les crédits auto et les crédits de consommation qui sont le moteur de la croissance et la première source d'accroissement du Produit net bancaire ? A noter que le volume d'importation des biens d'équipement a atteint au terme des huit premiers mois de l'année le seuil de 6729,6 MDT contre 5820,6 MDT une année auparavant, soit en hausse de 15,6%. Il faut dire que le volume d'importation du Matériel du Transport a augmenté de 45,9% à la fin des 8 premiers mois de l'année en cours contre une baisse de 25,1%une année auparavant.
Reste à savoir si ces mesures permettront d'atténuer le déficit commercial qui s'est creusé de plus de 50% (8 mois 2012) par rapport à la même période de l'année antérieure