Invité sur le plateau de Hannibal TV, dans la soirée du mercredi 31 octobre 2012, le ministre de l'Intérieur Ali Lâarayedh a tenu à saluer « les efforts de toutes les parties qui ont participé au rétablissement du calme et de la sécurité en Tunisie » et plus particulièrement « le travail et les sacrifices des agents des forces de l'ordre et de l'armée » et ce, malgré « la propagande et la campagne de peur qui a entouré le 23 octobre et qui a participé à la déstabilisation du pays ». Faisant suite aux derniers événements de violences qui ont eu lieu à Douar Hicher, Ali Lâarayedh a tiré sur les « propagandes de certains médias » et a fustigé « les surenchères politiques et les amalgames faits par des parties qui privilégient la critique stérile et font porter le chapeau au ministère de l'Intérieur ». Selon M. Laârayedh, « de telles violences sont courantes dans touts les pays du monde et le ministère de l'Intérieur n'en viendra pas à bout du jour au lendemain », appelant ainsi à plus de patience et de clémence envers le travail des forces de l'ordre. Et d'ajouter « il existe cependant une violence défendue et justifiée par des partis politiques, des médias et des personnalités nationales ».
Ali Laârayedh a également profité de cet entretien afin de répondre aux accusations formulées par certaines parties, dont notamment, les syndicats des forces de l'ordre, concernant l'absence d'instructions pour intervenir et agir lors d'événements de violences. Il a affirmé, notes de services à l'appui, que des instructions ont été données aux responsables sécuritaires leur autorisant l'intervention et l'action qui s'imposent dans les cas extrêmes, tout en signalant que « chaque situation est laissée à l'appréciation des agents et des responsables déployés sur le terrain ».
Laârayedh est revenu sur les récentes déclarations de Ahmed Néjib Chebbi, accusant des membres d'Ennahdha de tirer les ficelles au sein ministère de l'Intérieur, et a affirmé que les propos de ce dernier « n'avaient aucun fondement » exprimant son étonnement « qu'une personnalité telle que Chebbi tombe aussi bas dans les diffamations ». « Ali Laarayedh n'accepterait jamais de telles pratiques et le ministère de l'intérieur est composé de mécanismes complexes qui ne tolèrent aucune ingérence », a-t-il affirmé.
Au sujet de l'assassinat de Lotfi Nagdh, Laârayedh a déclaré que le porte parole du ministère de l'Intérieur s'était prononcé « sur une affaire aussi délicate » à partir de conversations téléphoniques avec le médecin légiste qui avait établi, suite à une première autopsie, qu' « un arrêt cardiaque était derrière le décès de la victime qui n'a souffert d'aucune violence physique », mais que des autopsies suivantes ont permis de mettre la lumière sur les violences subies par M. Nagdh.
Lors de cet entretien, ont également été évoquées les questions sur l'existence de camps d'entrainement jihadistes en Tunisie, dont le ministre a affirmé « ne pas avoir d'informations dessus», ainsi que l'ampleur et l'importance des comités de protection de la Révolution « qui ne concernent plus le ministère de l'Intérieur, mais le Premier ministère ». Même réponse également sur l'affaire Kamel Ltaïef, au sujet de laquelle, Ali Lâarayedh a tenu à préciser « ne pas détenir d'informations précises ». De nombreuses questions ont été détournées et occultées des réponses de M. Laârayedh qui a préféré se montrer évasif sur certaines affaires, jugées « non du ressort du ministère de l'Intérieur », selon ses dires. Il a toutefois affirmé au sujet du leader salafiste Abou Yadh que « le ministère de l'Intérieur l'avait à l'œil et qu'il serait bientôt arrêté, inchallah ».