Dans "La matinale" d'aujourd'hui, mardi 6 novembre 2012 sur Shems Fm, le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, est intervenu pour répondre à plusieurs interrogations liées à l'actualité, notamment à la justice tunisienne. Il a commencé par dire : «Décidément, c'est la saison des rumeurs!». Il a enchaîné en présentant une série de démentis. Faisant allusion aux propos du salafiste présent sur un plateau d'Ettounsiya, hier soir, et qui a affirmé que 900 salafistes ont été arrêtés, M. Bhiri a indiqué : « D'abord, le ministère ne parle pas d'arrestation de salafistes mais d'arrestations d'individus ayant enfreint la loi, et ce, indépendamment de leurs appartenances. Ensuite, les arrestations sont détaillées comme suit : 50 suspects arrêtés dans l'affaire d'El Abdelliya auxquels s'ajoutent 123 personnes arrêtées dans l'attaque de l'ambassade et de l'école américaines, dont 15 ont déjà été libérés, sachant que 3 sont en état de fuite». M. Bhiri s'interroge comment il peut libérer les 900 salafistes réclamés lors d'un sit-in ce matin, alors qu'ils n'y en a pas autant et que le nombre de salafistes détenus ne dépasse pas les 140 personnes. Le ministre de la Justice a, également, affirmé que concernant le Tunisien suspecté d'être impliqué dans l'attentat de Benghazi, les autorités américaines et, notamment, le FBI n'ont pas participé à l'action judiciaire et que l'accusé a été auditionné par le juge d'instruction tunisien en charge de l'affaire. Il a précisé que « la Tunisie s'est engagée par des conventions internationales en matière de collaboration judiciaire, mais en aucun cas on n'accepte les interventions de tierces personnes ou institutions, en dépit des chantages et pressions que pourraient exercer ces parties». «Dans l'affaire de l'accusé Harzi, il y a eu commission rogatoire originelle et une autre complémentaire et seul le juge d'instruction est habilité à agir et à décider». Pour le ministre, toutes ces rumeurs sont des mensonges et le mensonge est un péché, rappelle-t-il. A propos des salafistes, nous nous sommes interrogés sur l'origine de la rumeur du chiffre des 900 détenus. Nous avons réussi à la trouver (cliquer ici pour voir la vidéo) et c'est Samir Dilou, porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice transitionnelle, qui a indiqué le 21 octobre dernier sur le plateau de Hannibal TV qu'il y a plus de huit cents (800) salafistes détenus. On remarquera que M. Dilou a bien parlé de salafistes et non de citoyens. Un amalgame que rejette pourtant Noureddine Bhiri.