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Les Droits de l'Homme sous l'égide de la Troïka
Publié dans Business News le 10 - 12 - 2012

Le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH) fut adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies à Paris.
En cette journée anniversaire du 10 décembre de chaque année, les pays du monde célèbrent les droits de l'Homme, plaidant "pour que chaque individu, où qu'il se trouve, puisse exercer pleinement tous ses droits fondamentaux".
Selon le texte de cette Déclaration universelle des droits de l'Homme, l'idéal commun à atteindre est que "tous les individus et tous les organes de la société s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives".
En Tunisie, nous accueillons cette fête symbolique un peu plus d'une année après l'ascension au pouvoir du nouveau gouvernement de la Troïka, premier gouvernement "légitime" après la révolution. A son actif, un bilan plutôt modeste en matière de droits de l'Homme, bien que les leaders du pays aient été d'anciens militants et défenseurs de ces mêmes droits et qu'on ait même instauré un des plus rares ministères des droits de l'Homme au monde, après le Pakistan!
Pourquoi avons-nous le sentiment que nous avons encore un long chemin à parcourir avant de parvenir à garantir ces droits fondamentaux ?
Il serait utile de rappeler que le souci de sauvegarder les droits humains élémentaires en Tunisie a commencé dès l'époque de Bourguiba. En effet, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), association fondée en 1976 et visant à l'observation et la défense des droits de l'Homme en Tunisie a été la doyenne des ligues des droits de l'Homme en Afrique et dans le monde arabe. Sauf que cette ligue était fictive et sans grand impact puisque les régimes interdisaient toute activité sur le territoire national.
Ensuite après la chute de Ben Ali, le 17 janvier 2011, le "gouvernement d'union nationale" mené par Mohamed Ghannouchi a instauré la levée définitive de l'interdiction de l'ensemble des activités de la ligue.
Par ailleurs il est également utile de rappeler l'historique du parcours de l'actuel président de la République Moncef Marzouki en tant que militant pour les droits de l'Homme. Il a, en effet, été de 1989 à 1997, membre du comité directeur de l'Organisation arabe des droits de l'Homme basée au Caire et membre actif de la section tunisienne d'Amnesty International. Il a été ensuite désigné président de la commission arabe des droits de l'Homme en 1996. Enfin, en 1998, il a cofondé le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) dont il devient le premier porte-parole, jusqu'à 2001.
De son côté, Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante, avait lui aussi à son actif des actions en faveur des droits de l'Homme, à l'époque où il militait dans l'opposition. En 1970, il a participé à la fondation de l'hebdomadaire Erraï (L'Opinion) et en 1976, du Conseil des libertés.
Ces militants des droits de l'Homme et fervents défenseurs des opprimés et victimes d'injustices, occupant aujourd'hui des postes clés au sein du gouvernement, qu'ont-ils fait pour défendre leur cause?
En cet anniversaire du 10 décembre, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme a organisé une série d'activités. Placé sous le signe «Pour une République civile et démocratique», le programme des festivités prévoit des sessions de sensibilisation et plusieurs activités à caractère intellectuel, culturel et sportif.
Sauf que hormis le côté officiel des festivités, de nos jours, on constate encore des dépassements et des atteintes graves aux droits de l'Homme.
Commençons par le milieu carcéral et les décisions de justice. On notera des arrestations et détentions qui durent et perdurent sans qu'ils y aient des traductions en justice ou verdicts. Certaines figures de l'ancien régime sont en état d'arrestation depuis près de deux années en attendant leurs procès, qui tardent à venir ; Sami Fehri, lui, est toujours détenu en dépit de la décision de le relâcher prise par le tribunal ; en outre, des jeunes ont été arrêtés dans plusieurs régions suite à leur participation à des manifestations ou sit-in et attendent encore et toujours d'être traduits en justice... Depuis leurs lieux de détention, nombreux sont ceux qui alertent également de leurs conditions lamentables. Tout ceci a poussé plusieurs détenus à entrer en grève de la faim, notamment parmi les salafistes arrêtés. Ces grèves de la faim ont même coûté la vie à deux personnes parmi ces jeunes salafistes !
Y a-t-il eu vraiment respect des droits humains fondamentaux dans nos prisons ? Les faits prouvent le contraire.
Par ailleurs, dans le paysage géopolitique, des pratiques condamnables apparaissent et sont même parfois cautionnées par certains "responsables" politiques. Des bandes qui se font appeler "Les Ligues de Protection de la révolution" (LPR) sont en train de sévir en toute liberté afin de "faire le ménage" dans le pays et de le débarrasser des "résidus du RCD". Ces mêmes LPR n'ont pas hésité à assassiner Lotfi Naghadh, militant du parti Nidaa Tounes à Tataouine. Ces mêmes LPR n'ont pas hésité non plus à attaquer la plus grande institution syndicale du pays, l'UGTT, dans une action "d'assainissement", le 4 décembre dernier. Ces ligues agissent-elles en conformité avec les droits de l'Homme ?
Et pourtant Rached Ghannouchi leader du parti au pouvoir Ennahdha, s'obstine à les défendre et les considère comme étant "la conscience du peuple", simplement parce qu'elles défendent les acquis et les intérêts de son parti.
Ironie du sort, face aux appels multipartites réclamant la dissolution de ces ligues à cause des infractions et injustices qu'elles commettent, Mohamed Abbou, président du CPR, considère que «leur dissolution constituerait une atteinte aux principes des droits de l'Homme et à la loi». Il aurait même ajouté que cela est contraire au principe de l'égalité de tous devant la loi. Et pourtant, ce même Mohamed Abbou avocat auprès de la cour d'appel de Tunis, se faisait bien connaître par son militantisme en faveur des droits de l'Homme, en étant le fondateur de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques et membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie.
Sur un plan plus institutionnel, l'Etat a également porté atteinte aux droits humains fondamentaux notamment à travers le ministère de l'Intérieur, qui n'a pas trouvé mieux pour affronter les manifestants de Siliana que de leur tirer dessus à coups de chevrotine, une nouvelle arme qui occasionne entre autres des blessures graves aux yeux engendrant même la cécité.
Répondre aux foules en colère contre leur gouverneur et revendiquant le développement régional, par des tirs de chevrotine, une arme dédiée à la base pour la chasse d'animaux, n'est-ce pas une infraction grave aux droits de l'Homme?
Les droits de l'Homme ne se limitent pas à des slogans creux qu'on lance de temps à autre pour séduire l'électorat ou pour sauver les apparences face à la communauté internationale. Ce sont avant tout des pratiques concrètes avec des réglementations claires qui les protègent. A présent au pouvoir, c'est l'occasion inespérée pour ces anciens militants des droits de l'Homme de se mettre à l'œuvre et de traduire leurs mots par des actions.


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