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La « guerre sainte » des milices électroniques d'Ennahdha
Publié dans Business News le 01 - 03 - 2013

C'est de « bonne guerre » que les partisans du mouvement islamiste Ennahdha mènent leur « guerre sainte ». Mais à la guerre comme à la guerre, toutes les armes de « destruction massive » font guise de moyens bons à utiliser. Et, ce ne sera sûrement pas d'aussi tôt que les pro-Ennahdha seront de « guerre lasse ». Alors que, généralement, l'on s'étripe à coups d'armes à feu de tous genres, lorsqu'il s'agit d'un conflit entre deux pays, l'on s'amuse, plutôt, à se bouffer le nez à coups de pages Facebook s'agissant d'un conflit interpartis.
Ennahdha et ses militants ont connu, par le passé, les « pires » supplices physiques et moraux, et ils se sont, trop longtemps, battus et rêvé de prendre le pouvoir, de jouir des délices du pouvoir, de profiter des prestiges du pouvoir et,…pourquoi pas, vivre un léger sentiment de vengeance. Quelqu'un ou quelque chose leur a permis d'avoir tout cela sur un plateau d'argent. Il est, de ce fait, hors de question et d'imagination, de laisser la moindre brèche qui permettrait à leurs opposants : les démocrates, progressistes et laïcs, de le leur dérober. A l'ère du numérique et, par surcroît, la prolifération des réseaux sociaux connaissant un succès fulgurant à travers le monde entier, voilà ce qui donnait de bien intéressantes idées aux partisans d'Ennahdha pour ainsi mettre sur pied toute une stratégie d'attaque menée en solo contre l'opposition tunisienne.
Un journaliste égyptien du nom de Mustapha Zakaria, a mené une enquête à ce sujet, en infiltrant un réseau des « comités électroniques des frères musulmans », une sorte de milice électronique. A lire les résultats de son investigation, nous avons cette curieuse impression de « déjà vu » ou du « déjà vécu ». Car, il suffit de s'abonner à quelques unes des pages Facebook pro-Ennahdha pour cerner le fastidieux travail que les admins s'acharnent à fournir en vue de mettre à terre l'opposition.
Le principe est assez simple : d'abord mobiliser un nombre important de partisans et de sympathisants qui croient en la cause « noble » du mouvement Ennahdha, la cause étant celle de défendre le projet islamiste. Alors ça recrute dans les milieux juvéniles : les jeunes sont vulnérables et immatures donc plus accessibles au niveau mental, ils sont aussi fauchés donc faciles à faire appâter par de l'argent. Les jeunes sont aussi doués dans les domaines de la technologie et de l'Internet. De ce fait, ils ont, à la base, une certaine connaissance du fonctionnement des réseaux sociaux, mais encore, des techniques des logiciels de transformation telle que « Photoshop », très utile dans la mission qu'ils se verront confier.
Ensuite, une fois les équipes formées et jouissant de la confiance des plus hauts responsables du mouvement politique, elles sont prêtes à prendre les armes et s'attaquer à l'ennemi sur un pied de guerre bien ferme : selon l'enquête de Mustapha Zakaria, à chaque membre de ces milices, on attribue une cible bien précise, à titre d'exemple pour illustrer cette stratégie : un personnage politique de l'opposition sur lequel, il va y avoir un travail minutieux de recherche et de fouille dans le passé et le présent dans le but de dénicher des « projets de perles » incontournable instrument des attaques superbement orchestrées.
Ces « projets de perles » sont divers : des photos qui sont truquées, des déclarations sorties de leur contexte, des traductions infidèles de communiqués de manière à altérer les propos y figurant, montage de photos embarrassantes et compromettantes, création de fausses pages Facebook (appelées des fakes) pro-opposition pour y publier de faux contenus semant la confusion au regard de l'opinion publique, réalisation de vidéos biaisées, et bien entendu, guetter les moindres faux pas pour les exploiter à des fins tendancieuses et malintentionnées.
Parallèlement, ces mêmes milices investissent les réseaux sociaux moyennant la création de pages multiples à ne pas en finir, toutes pro-Ennahdha. Sur les murs de ces pages, de grosses campagnes de propagande prônant le projet islamiste et insultant celui de l'opposition se fait par le biais de la promotion de bienfaits du projet et en recourant à une sorte de lavage de cerveaux. Il est aussi la méthode du matraquage : l'opposition c'est l'Occident, ce sont les mécréants, ce sont les anti-islam et ce sont les ennemis de Dieu.
Mustapha Zakaria rapporte, lors de son investigation, que des opérations de piratage de comptes Facebook ou de pages officielles sont, en outre, de rigueur, et qu'à la suite de chaque opération du genre se soldant par un succès, il se répandait dans la salle : « Takbir…Allah Akbar » et cela peut aller même jusque faire une prière en signe de triomphe.
Les milices électroniques puisent dans l'imagination à en créer de faux conflits entre opposants eux-mêmes. Le but est on ne peut plus clair : faire brûler le torchon dans la sphère de l'opposition et diviser ses membres pour les affaiblir afin de pouvoir les attaquer plus facilement. Ce qu'il faut savoir à propos de ce « nid de guêpes » est qu'il est organisé et structuré d'une manière surprenante : ils ne laissent rien au hasard, ils sont prévoyants, ils sont prudents, ils sont méfiants, ils sont professionnels, et ils ont les moyens matériels et financiers nécessaires pour mettre en place cette toile de milices et la faire fonctionner à l'aiguille.
L'opposition ne fait pas le poids face à cette force vive qui s'affermit au sein même de la société. L'opposition ne fait pas le poids car elle n'a pas encore compris cette règle du jeu et ne s'est pas encore munie des mêmes armes de guerre. C'est, d'ailleurs, pourquoi l'on se trouve face à une guerre déséquilibrée et l'on connait d'avance le résultat de ce type de guerre.
Les milices électroniques mènent leur « guerre sainte » pour défendre le projet islamiste. Mais ils ne font guère usage d'armes pacifiques: ils bafouillent la discipline, les bonnes mœurs, les valeurs de l'Islam et ils n'hésitent pas à dénigrer et à salir, mensongèrement, la réputation des gens et cela les caractériserait même. C'est à se demander quelles sont les milices les plus dangereuses : celles des Ligues de Protection de la Révolution ou les pages Facebook pro-Ennahdha ?


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