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Tunisie - Les faucons d'Ennahdha, chasseront-ils les colombes?
Publié dans Business News le 03 - 03 - 2013

Hamadi Jebali, secrétaire général du parti au pouvoir Ennahdha et ancien chef du gouvernement, seul dans sa solitude, se fait de plus en plus rare dans les médias et de plus en plus discret dans le paysage politique, depuis sa démission. Parallèlement, on entend parler de rumeurs sur l'intention des dirigeants d'Ennahdha d'écarter Abdelfattah Mourou ou encore Samir Dilou et pour cause, on leur reproche trop de souplesse, trop d'ouverture et des déclarations contraires aux lignes rouges imposées par Ennahdha. Bref, ils sont contre toute exclusion, entre autres celle de Nidaa Tounes et ceci dérange les autres Nahdhaouis.
Est-ce vrai qu'Ennahdha serait en mesure de "sacrifier" des personnages aussi emblématiques que Mourou, Dilou et Jebali…? Les fissures au sein de ce parti seraient-elles si marquées qu'elles risqueraient de diviser un mouvement jusque là soudé et même exemplaire en matière d'union et de discipline ?

De nouveau, nous empruntons l'image symbolique de la 8ème fable de La Fontaine "Les Vautours et les Pigeons", pour schématiser le conflit interne d'Ennahdha, avec ses deux clans opposés. Dans cette fable, La fontaine a décrit une guerre des Vautours entre eux, que les Colombes ont réussi à pacifier. Cette fable a pour moralité de "nous avertir que les querelles entre méchants doivent être stimulées plutôt qu'apaisées, car tandis qu'ils se déchirent, ils laissent les honnêtes gens vivre en paix". Toute proportion gardée, il ne s'agit pas dans le cas d'Ennahdha, d'un conflit entre les "méchants" et les "gentils" dans le parti, mais plutôt entre les modérés et les extrémistes. Sauf que cette fois-ci, la fin de l'histoire semble se dessiner autrement, avec le départ ou "l'envol" des pigeons ou plutôt des colombes qui désertent le nid partisan!

Hamadi Jebali, l'ancien chef du gouvernement était catégorique, il est allé jusqu'au bout de son initiative. Ceci lui a valu sa renonciation au pouvoir, doublé d'un mécontentement général auprès des partisans du parti Ennahdha, dont il assure encore le secrétariat général; Réalisant son échec avec l'obstination de son parti ainsi que le CPR à opter pour un gouvernement de politiciens, il a quitté le navire, après un mea culpa émouvant. M. Jebali s'était, lors de sa démarche, concerté avec toutes les composantes de la scène politique, sans exclusion aucune. Il a cherché l'appui de plusieurs composantes de la scène nationale et internationale, politique et civile avec des dizaines de rencontres et concertations. Une vraie partie de bras-de-fer s'était alors engagée entre lui et ses partisans d'un côté et Ennahdha, le CPR et les autres opposants à son initiative, de l'autre côté. Le bras d'Ennahdha était plus fort et a pu faire avorter le projet mort-né du gouvernement de technocrates.

Bien qu'embrassant Cheikh Rached Ghannouchi sur le front lors du dernier conseil de la Choura, dans un habituel geste de respect et de loyauté "au père spirituel" du mouvement, Hamadi Jebali avait défié la volonté collective du parti et son initiative a été rejetée en bloc par le Conseil de la "Choura".

Par ailleurs, parmi les "colombes", figure Abdelfattah Mourou membre fondateur d'Ennahdha, mais connu pour être relativement modéré dans ses prises de positions et portant l'image de quelqu'un qui joue un rôle apaisant, qui veut arrondir les angles et œuvrer à trouver des compromis.

Sauf que Cheikh Mourou a vraisemblablement franchi les lignes rouges établies par le parti islamiste. Rappelons que lors d'une interview accordée au journal français Marianne, il avait critiqué son parti sévèrement, au point de suggérer même le remplacement de son leadership. Ensuite, M. Mourou a clairement affirmé à un média turc qu'Ennahdha ferait mieux d'accepter d'intégrer Nidaa Tounes dans le prochain gouvernement et a réitéré son refus à toute sorte d'exclusion.

Cette prise de position a été également adoptée par Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle dans le gouvernement de Jebali. En effet, il a déclaré sur les ondes de Shems FM "qu'il appelle à un dialogue entre Ennahdha et Nidaa Tounes en ce qui concerne la loi d'immunisation de la révolution et non pas à un dialogue entre les cadres des deux formations politiques". Il a également ajouté "qu'aucun parti politique ne doit être exclu des tractations autour de la loi d'immunisation de la révolution sans pour autant laisser la voie ouverte au retour des RCDistes".

Ainsi, Abdelfattah Mourou, et Samir Dilou ont fait preuve de souplesse et d'ouverture, mais ceci déplait aux partisans fanatiques d'Ennahdha qui campent sur leur position de vouloir exclure Nidaa Tounes, principal rival politique d'après les derniers sondages. Pour exprimer la désapprobation du parti à leurs déclarations, le président du conseil de la Choura, Fathi Ayadi a clairement indiqué que ces deux leaders du parti seront appelés à s'expliquer et seront rappelés à l'ordre. Ce à quoi, Abdelfattah Mourou a réitéré ses propos. Plus encore, il a adressé de nouvelles critiques acerbes à l'égard d'Ennahdha, un « parti, rejeté et insulté par les citoyens et dont le capital confiance approche du zéro… », selon les propres termes de M Mourou.

Et face aux rumeurs allant jusqu'à son éventuelle exclusion du parti, le vice-président du mouvement Ennahdha a affirmé, dans une déclaration à l'agence TAP, qu'il n'a pas été informé d'une éventuelle décision de l'écarter du parti en raison de ses déclarations critiques à l'égard de ses dirigeants, tout en reconnaissant avoir reçu des reproches à ce propos. "Je n'ai pas été informé, ni officiellement ni officieusement, d'une éventuelle décision de m'écarter d'Ennahdha".
Cheikh Mourou s'est tout de même attaché à ses déclarations, estimant qu'il s'agit de "vérités qui n'excluent pas l'erreur". Il a également prévenu que "Si le parti décide de m'écarter, il n'y aura plus de devoir de réserve" et que "l'étau se resserre chaque jour sur Ennahdha".

Tout en nuançant son discours, le leader d'Ennahdha Rached Ghannouchi, a réagi quant à la position de son parti par rapport à son adversaire politique Nidda Tounes. Il a affirmé au journal La Presse en date du 28 février 2013: "Nous n'avons pas de relations particulières avec Nidaa Tounes, mais lors des concertations avec les autres partis sous l'égide du chef du gouvernement, nous n'avons pas conditionné notre présence à leur exclusion. Le gouvernement, dirigé par Ennahdha, a reconnu ce parti et Nidaa Tounes fait partie de la carte politique".
Face à cette ambigüité délibérée du discours de Rached Ghannouchi, les déclarations de plusieurs dirigeants semblent plus évidentes et plus claires. La cohabitation d'Ennahdha avec Nidaa Tounes est sérieusement mise en cause. Cette situation risque également de compromettre l'appartenance de certains autres membres d'Ennahdha, ceux qui forment la tendance modérée, souple et tolérante, à l'instar de Néjib Gharbi, chargé de la communication au sein du parti ou encore de Souad Abderrahim, l'élue "moderne" d'Ennahdha à l'ANC. Ennahdha risque, de ce fait, de n'avoir qu'une seule et unique facette, celle des faucons…


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