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Tunisie - La justice rattrapera-t-elle un jour Rafik Abdessalem ?
Publié dans Business News le 03 - 04 - 2013

Il n'est plus sous les feux des projecteurs et s'est totalement éclipsé depuis le remaniement ministériel. Rafik Abdessalem, ancien ministre tunisien des Affaires étrangères et gendre de Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, a pourtant laissé beaucoup de casseroles derrière lui.
Des plaintes ont été déposées concernant certaines affaires, mais d'autres affaires sont passées sous silence. L'opposition tunisienne est étrangement muette, puisqu'elle a profité, elle aussi, de quelques largesses (voir ci-dessous) de M. Abdessalem et ne veut pas insulter l'avenir quant à ses relations avec le beau-père de l'ancien ministre.
Scandale en France ces jours-ci. Gros scandale qui a ébranlé toute la classe politique au pouvoir et même à l'opposition. Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, avait un compte bancaire à l'étranger ! Pire, il a menti en niant avoir ce compte. Même sa démission d'il y a quelques semaines n'a pas servi à calmer les esprits. "Un homme politique doit être irréprochable. Il doit, plus que tout autre citoyen, respecter la loi", a indiqué le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault pour qui "le mensonge n'est pas acceptable en démocratie". A l'origine du scandale, le journal en ligne Mediapart qui n'en est pas à sa première du genre.
En Tunisie, en cette période de démocratie naissante, les journaux essaient de relayer les scandales des hommes politiques au pouvoir. Sauf que le résultat obtenu n'est pas le même qu'en France. Un ministre, voire même un président de la République, peut mentir sans que cela ne soit suivi d'effet.
Business News a bien révélé l'existence d'une entreprise cachée à Londres de Lotfi Zitoun qui n'a jamais été inquiété à ce sujet. La télévision derrière laquelle se cache cette entreprise portant le même nom, continue encore à émettre, sans que l'on sache qui en sont les véritables propriétaires. Et on attend encore les suites du procès intenté contre lui par nos soins, pour insultes et incitation à la violence. D'autres confrères ont publié les documents relatifs à l'existence d'autres entreprises cachées appartenant à des ministres, mais la justice n'a pas bronché.
La palme d'or en matière de révélations compromettantes revient cependant à notre consœur Olfa Riahi qui a été à l'origine du scandale Sheratongate. Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères à l'époque des faits, a séjourné aux frais de l'Etat, avec une amie, au Sheraton. Dix nuitées au compteur. Le compte de son ministère a reçu des virements directs d'une puissance étrangère, contrairement aux pratiques courantes autorisées par la loi.
Paradoxalement, c'est l'effet inverse qui a été obtenu. Au lieu d'interroger le ministre, c'est la journaliste qui a été inquiétée. Elle a été interdite de voyage dans un premier temps et a été convoquée à plusieurs reprises par le ministère public et le juge d'instruction. Elle sera encore interrogée ce vendredi 5 avril. Depuis la révélation de l'affaire, il ne se passe quasiment pas un jour sans qu'elle ne soit menacée, insultée ou intimidée. Elle est même publiquement accusée, par un député, d'intelligence avec une puissance étrangère, sans que le député en question (Habib Ellouze) ne soit inquiété. Des pressions continuent à être exercées sur elle pour qu'elle abandonne le dossier.
Le scandale du Sheratongate n'est pas l'unique à inscrire au passif de Rafik Abdessalem. Quelques jours avant qu'il ne quitte le gouvernement, il s'est illustré par des propos mensongers contre une diplomate tunisienne de longue carrière, Zohra Ladgham.
Le ministre accuse sa subordonnée d'ébriété dans un endroit public. Ses propos sont basés sur une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et il affirme, 24 heures après la diffusion de ladite vidéo, avoir les preuves de son authenticité suite à une enquête. Il annonce, dans la foulée, son limogeage. Propos mensongers, comme le confirment, par la suite, de hauts responsables du ministère. Mme Ladgham n'a pas été limogée. Aucune enquête n'a été diligentée lorsque le ministre a parlé. Pire, la vidéo en question aurait été fabriquée de toutes pièces pour inculper la diplomate, chargée d'affaires à Helsinki.
Un mois après les faits, l'affaire est tue, plus personne n'en parle. Peu importe si le ministre a menti, puisqu'il n'est plus au gouvernement. Peu importe si l'honneur de Zohra Ladgham a été souillé puisqu'il n'y a pas eu mort d'homme. Ni la justice, ni l'opposition ne se sont saisis de cette affaire pour exiger que Rafik Abdessalem rende des comptes et réponde de ses méfaits.
L'opposition est justement muette parce qu'elle a bien profité des largesses de Rafik Abdessalem, mais aussi parce qu'elle privilégie ses propres intérêts politiques à la suprématie de la loi et l'instauration d'une réelle démocratie en Tunisie.
Rafik Abdessalem étant un des plus proches et des plus fidèles de Rached Ghannouchi, elle préfère éviter de « taper » d'aussi près et monnayer ainsi son silence. Monnayer politiquement, mais aussi rubis sur ongles.
C'est que Rafik Abdessalem a su, lorsqu'il était ministre, être généreux et « partager » les dividendes de son pouvoir.
Ainsi, et selon les informations, vérifiées et avérées, obtenues par Business News, le ministre a distribué des centaines (et nous disons bien des centaines) de passeports diplomatiques.
Ceux qui en ont profité ? Les députés de l'ANC, toutes tendances confondues, mais aussi les secrétaires généraux et présidents de partis ayant obtenu des sièges à l'ANC. Parmi eux figurent naturellement le beau-père Rached Ghannouchi.
Les députés continuent, jusqu'aujourd'hui, à bénéficier de ces privilèges de diplomates, sans que personne ne trouve rien à redire, puisqu'il ne viendra certainement pas à l'idée de l'opposition de se mettre une balle au pied et de se priver des « abus de pouvoir » du ministre.
Autres casseroles laissées par le ministre dans son département, les nominations qui ne se basent sur aucun critère de qualification. Les personnes nommées par M. Abdessalem continuent encore à exercer, sans qu'il n'y ait de mesure spécifique, ni administrative, ni juridique.
Si l'affaire Jérôme Cahuzac a fortement ébranlé la classe politique française, alors qu'il n'y a eu ni abus de pouvoir ni dilapidation de l'argent public, les affaires de Rafik Abdessalem (et d'autres ministres), elles, ne semblent ébranler personne, malgré leur gravité et le préjudice causé.
Sous Ben Ali, l'opposition criait sur tous les toits que la démocratie tunisienne était à des années lumière des démocraties occidentales. Une révolution après, cette même opposition perpétue les mêmes pratiques. Le pouvoir fait ce qu'il veut, en toute illégalité et offre quelques os à l'opposition pour qu'elle se taise.
Il faudrait peut-être que les ONG déposent des plaintes contre ces différents ministres et médiatisent fortement leurs actions pour que la justice prenne à bras le corps ces affaires. Comme le démontrent si bien Cahuzac et Abdessalem, on ne peut pas faire confiance aux politiques (quel que soit leur tendance) pour imposer l'Etat de droit !


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