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On n'a pas encore rompu avec la justice aux ordres
Publié dans Business News le 22 - 04 - 2013

Ce n'est pas par hasard si le gouvernement de la Troïka, dirigé par Ennahdha, n'a pas du tout entamé la mise à niveau de la magistrature. En effet, sous tous les régimes autoritaires, la magistrature constitue une véritable machine d'oppression et de spoliation dans la société. Et comme Rached Ghannouchi ne s'est jamais mis en tête d'agir en démocrate et d'instaurer une justice indépendante, il ne saurait opter vers les normes internationales en la matière.
Plusieurs diront sûrement qu'il ne s'agit que d'une attaque gratuite contre Ennahdha. Or, il suffit de faire le bilan de la magistrature pour comprendre les véritables intentions des islamistes et s'ils voulaient vraiment assainir le secteur.
Il est en effet clair que les autorités nahdhaouies veulent juste installer une machine répressive qui les aide à asseoir leur pouvoir et exercer leur vindicte contre les responsables de l'ancien régime qui refusent d'obéir à leurs consignes.
Les conséquences de cette orientation ne se sont pas fait attendre. En effet, on notera que plus de deux ans après la révolution du 14 janvier 2011, aucun ancien haut responsable sous le régime de Ben Ali, séjournant à l'étranger, n'a été remis aux autorités tunisiennes.
Cela va de Ben Ali lui-même et son épouse Leïla Trabelsi, jouissant de la chaleureuse et confortable hospitalisation du Royaume d'Arabie Saoudite, jusqu'à Belhassen Trabelsi séjournant au Canada, en passant par les Slim Chiboub, aux Emirats Arabes Unis et autre Saïda Agrebi en France. Et nous en passons…
Le dernier cas en date est celui de Sakher El Matri qui, après un séjour royal au Qatar sans avoir jamais été inquiété, il vient de bénéficier d'un permis de séjour aux Seychelles qui refuse de le remettre à la Tunisie parce qu'il n'y a pas de traité dans ce sens entre les deux Etats et, ensuite, parce que le gouvernement des Seychelles estime que les conditions d'un procès équitable ne sont pas encore garanties dans notre pays !
Des remarques s'imposent ici : Pourquoi ce forcing des autorités tunisiennes auprès des Seychelles alors qu'elles se sont tues durant deux ans lorsqu'il menait la belle vie au Qatar ? Et où sont les réclamations du gouvernement tunisien pour la remise des autres personnes impliquées dont certains ont été même condamnés par contumace à Tunis et à l'encontre desquels des mandats d'arrêt internationaux ont été émis selon ce qu'assurent, haut et fort, les autorités judiciaires tunisiennes ?
Du coup, Ennahdha n'a pas cru nécessaire de donner un grand coup de balai dans le secteur de la magistrature. En gardant les mêmes juges, ceux notamment qui ont mis en prison pour des dizaines d'années les militants islamistes et gauchistes, ce sont ceux-là mêmes qui ont obéi au doigt et à l'œil à Noureddine Bhiri, lors de son passage au ministère.
Par contre, et comme le précise le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Me Abdessattar Ben Moussa, plein de dossiers, parmi les 82 décisions concernant les juges révoqués, instruits par M. Bhiri, sont carrément vides et ne comportent que des reproches subjectifs à l'égard des concernés comme ce juge auquel on reproche d'avoir pris une bière. C'était pourtant dans un coin isolé. Mais, ‘qui veut noyer son chien, l'accuse de la rage', dit le dicton. La liste de Bhiri est orientée. Personne ne peut s'en douter.
Par ailleurs, le ministère public a toujours répondu présent en harmonie avec la politique nahdhaouie. On laisse en liberté plein de membres des ligues de protection de la révolution qui ont proféré des menaces de mort contre les dirigeants politiques de l'opposition. Ce sont ces derniers qui sont poursuivis !
Une équipe de magistrats continue, par ailleurs, le manège comme du temps de Ben Ali. Les affaires dites sensibles étaient systématiquement dirigées vers certaines chambres qui avaient la charge d'appliquer des jugements préalablement dictés. Une situation rappelant les sentences qui ont envoyé au bagne des centaines de militants d'extrême gauche ou islamistes.
L'affaire de Sami Fehri, qui va être réexaminée pour la énième fois, le 24 de ce mois d'avril, est un cas d'école en la matière. Le ministère public refuse de libérer le prévenu en dépit des arrêtés de la Cour de cassation, ordonnant sa libération. Comble de l'injustice, selon les spécialistes de la hiérarchie des instances.
D'autres affaires suscitent des points d'interrogations dont notamment celle opposant le directeur de Business News à l'ancien ambassadeur de Tunisie aux Emirats. Deux procès sont programmés durant la même semaine portant sur la même affaire dont l'un a été déjà traité avec un non lieu en faveur du directeur de notre journal.
Le choix de Noureddine Bhiri n'était donc pas délibéré. Il fallait avoir quelqu'un qui connaît les rouages de la profession pour bien tirer les ficelles. M. Bhiri a réussi un travail d'orfèvre, en harmonie avec Ali Laârayedh, son ami et camarade des années de plomb, placé judicieusement à la tête du ministère de l'intérieur.
Cette paire se retrouve aujourd'hui à la tête du gouvernement pour terminer ce qu'elle a entrepris au niveau des départements de la Justice et de l'Intérieur. Ce n'est point un secret pour personne que sous la conduite de M. Bhiri, la justice a continué à être sous les ordres. Le ministre nahdhaoui a agi en seul maître à bord, se prévalant de son intégrité et de l'absence de réaction violente auprès de la corporation, comme ce fut le cas lors du mouvement des magistrats.
Le nouveau ministre, Nadhir Ben Ammou, se trouve aujourd'hui confronté à une situation très confuse où il faut mettre à niveau le secteur sans trop toucher à ses équilibres fondamentaux. Noureddine Bhiri lui a légué plusieurs dossiers chauds et urgents comme celui de l'instance de la magistrature, de Sami Fehri, des symboles de l'ancien régime (Abdelwahab Abdallah, Abdelaziz Ben Dhia, Mohamed Ghariani, Abdallah Kallel, etc.), sans parler des jihadistes et des membres des Ligues de protection de la révolution.
La situation est compliquée à un point tel que l'imam Houcine Laâbidi de la Mosquée de la Zitouna s'empare des locaux d'Al Khaldouniya sans que les autorités n'interviennent de manière qui préserve l'autorité de l'Etat et prévienne d'autres dépassements similaires.
Magistrats et forces de l'ordre ont appris à ménager les jihadistes et autres nahdhaouis pendant l'ère de Noureddine Bhiri et Ali Laârayedh. Aujourd'hui, la transition n'est pas facile, surtout qu'il y a un autre bastion à récupérer qui est le ministère des Affaires religieuses à qui échoit la mission de réussir à greffer le wahhabisme dans le pays en remplaçant les imams par des nahdhaouis et des salafistes tout en observant la destruction des mausolées, marabouts et zaouïas pas aux goûts des fanatiques wahhabites.
La mainmise sur la justice n'est donc, selon les observateurs, que l'une des actions entreprises par Ghannouchi et son parti islamiste pour mettre la Tunisie à genoux. Y sont-ils déjà parvenus ? La bataille continue pour éviter un tel scénario.


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