Dans une interview à la radio française RFI, Ferjani Doghmane, membre du Conseil de la Choura du parti Ennahdha est revenu sur les affrontements entre la police et Ansar Chariâa ainsi que la situation sécuritaire globale en Tunisie. Ferjani Doghmane a déclaré, en parlant des violences perpétrées par Ansar Chariâa le 19 mai, que ce sont les groupes laïcs qui ont commencé ces pratiques en refusant de se conformer à la loi sur les rassemblements. « Cet intégrisme religieux est une réponse à l'intégrisme de gauche », selon le député de l'Assemblée constituante. Il prend pour exemple le fait que les manifestations « laïques » changent d'itinéraire violant ainsi la loi. Ferjani Doghmane a ajouté que ceux qui avaient accusé le gouvernement de laxisme envers l'intégrisme religieux veulent pousser les autorités à la confrontation avec la frange extrémiste. Il a ajouté qu'Ennahdha ne commettra jamais l'erreur du régime précédent en privilégiant la solution répressive. Il a assuré qu'il n'y aurait pas de rupture avec Ansar Chariâa et que le dialogue serait privilégié en minimisant la portée des déclarations hostiles à l'Etat de ses leaders qui ne sont que des « prêches », selon lui. Concernant la situation aux frontières avec l'Algérie, Ferjani Doghmane a simplement nié l'existence de « maquis » dans la région du Kef et a exprimé son souhait de ne pas voir les choses s'amplifier. « La Tunisie n'est pas en guerre », a-t-il ajouté. Il a assuré qu'il était hier dans la région du Kef et qu'il n'y avait pas d'opérations de ratissage. Rappelons que l'Algérie a mobilisé 6000 soldats pour sécuriser ses frontières avec la Tunisie, que des membres de l'Armée et de la Garde nationale ont été mutilés et que l'armée algérienne a capturé, aujourd'hui même, deux terroristes en provenance de la Tunisie.