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Tunisie Des prisonniers politiques, plus de 2 ans après la révolution!
Publié dans Business News le 12 - 06 - 2013

Qui l'aurait cru ?! La Tunisie vient d'avoir, officiellement et tristement, son premier réfugié politique à l'étranger. C'est plus précisément en France que Ghazi Béji, condamné à une peine de 7 ans et demi de prison pour athéisme à cause de la publication de caricatures sur le Prophète, a pu obtenir l'asile politique, ainsi que toutes les protections juridiques et administratives afférentes, suite à une lettre reçue de l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides).
Mais si Ghazi Béji est un réfugié politique, les cas de prisonniers politiques en revanche, sont désormais fort nombreux. L'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), par le biais de déclarations de son Secrétaire général, Khaled Krichi, à des médias audiovisuels de la place, précise que les dossiers de ces détenus sont marqués par de graves atteintes aux procédures judiciaires depuis leur arrestation il y a près de vingt six mois. Sachant que la plupart d'entre eux sont écroués durant tout ce temps sans même être fixés sur la date d'un éventuel procès.
En effet, on n'oublie pas qu'ils sont détenus sans jugement, mais encore dans le cadre de la détention préventive, pourtant légalement limitée à un maximum de 14 mois ! Or, ce délai est bafoué sans qu'aucun responsable au sein du ministère de la Justice ne daigne apporter la moindre explication, faute de justification impossible.
Il faut dire que tous les responsables politiques au pouvoir actuellement se réfugient dans l'argument classique stipulant l'indépendance de la magistrature et le principe de la non-ingérence dans les affaires judiciaires.
Résultats de ces pratiques, on se retrouve en présence d'un grand nombre de personnes incarcérées illégalement, c'est-à-dire, soit sans jugement ni procès, soit par dépassement des délais des détentions. Et c'est exactement le cas d'Abdelaziz Ben Dhia, Abdelwahab Abdallah, Mohamed Ghariani, Ridha Grira, pour ne citer que ceux surnommés les grands Barons du régime de Ben Ali. Et dire qu'en dépit de toutes ces entorses, on continue à leur refuser le droit d'être considérés comme étant des prisonniers politiques. "Ils relèvent du droit commun", s'entête à mentionner le département de la Justice.
Il est à signaler le fait que la plupart de ces détenus sont d'un certain âge tout en étant dans un état de santé assez critique. C'est ainsi que Abdelaziz Ben Dhia, qui a dépassé les 80 ans, est très malade (pontage coronarien et diabète). Abdelwahab Abdallah (diabète) et, bien entendu, Ridha Grira, ex-ministre de la Défense, qui se trouve dans un état tragique. En effet, atteint d'une tumeur, il serait au stade final et ses jours seraient même comptés. « Il a le droit de mourir parmi les siens» , s'élève M. Krichi lors d'une récente diffusion de l'émission "Midi show" sur Mosaïque FM.
«Nous ne cherchons pas la polémique ni le bras de fer avec la justice mais plutôt à sensibiliser l'opinion sur ces injustices. Mon beau père est vieux et malade. Nous craignons pour sa vie avec la chaleur de l'été qui arrive et le manque de soins. Il a servi de bouc émissaire pendant deux ans et demi pour permettre à d'autres de se cacher. Il est temps qu'il rentre à la maison », supplie une proche parente à Abdelaziz Ben Dhia.
D'ailleurs et contrairement à certaines rumeurs laissant entendre que les anciens dirigeants sont placés dans des « logements » luxueux, cela est complètement faux selon le secrétaire général de l'AISPP. Au contraire, affirme t-il, leur transfert est toujours effectué avec les prisonniers de droit commun ce qui les contraint, pas mal de fois, à faire face à des insultes et autres injures de toutes sortes. Il ne faut pas oublier, non plus que vu leur âge avancé, ils sont dans l'impossibilité de rester debout dans les parloirs pour rencontrer leurs proches derrière la barrière lors des visites qui ne sont jamais privées.
A tout cela on ajoute la dernière décision de la Cour de Cassation annulant celle de la Chambre des mises en accusation auprès de la Cour d'Appel de Tunis concernant l'affaire principale portant sur le financement de l'ex RCD et la mise à disposition, et ce pour absence de qualité concernant le plaignant, en l'occurrence le fameux Collectif des Vingt cinq.
Cette décision aurait dû entraîner, logiquement, la libération de tous les détenus concernés par cette question et, ultérieurement, l'annulation de toutes les autres plaintes déposées par le même Collectif.
En effet, à bien voir la totalité des décisions actées par cette Cour de cassation, on y lit :
- la cour a confirmé que l'accusation était infondée car le financement des partis par détachement de fonctionnaires n'était pas illégal et tombe sous le coup des règles de financement des partis.
- la cour a confirmé la prescription après 10 ans pour certains d'entre eux (H. Karoui, A. Ben Dhia, ...) et donc aucune accusation ne peut être retenue.
- la cour a confirmé que le dépassement de délai des 14 mois maximum de détention préventive entraîne l'obligation de libérer les accusés.
- la cour considère illégal le démembrement de l'affaire (avoir scindé l'affaire en deux : 10 accusés, dont 3 incarcérés, et 40 toujours en attente en liberté).
- le collectif des 25 avocats n'avait aucune qualité pour porter plainte
Au vu de ce jugement, les autorités auraient dû ordonner la libération immédiate des accusés, mais pour faire durer le suspens, on retourne en chambre des mises en accusation qui, on l'espère cette fois ci, prendra la décision de libération qui, juridiquement, s'impose, selon les spécialistes qui n'ont pas hésité à le crier, haut et fort, sur des plateaux télévisés dont notamment Hassen Ghodhbani sur Ettounsia.


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