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Tunisie Qui sème le Recoba récolte El Brenz
Publié dans Business News le 19 - 07 - 2013

« Qui sème le Recoba récolte El Brenz », peut-on lire sur les pages des réseaux sociaux. Se présentant comme ‘' l'alternative inespérée'' contre ce qu'on appelle les Ligues de protection de la révolution, tant adulées par le pouvoir, la Ligue de protection de la Nation et du Citoyen fait jubiler opposition et modernistes. Au cœur de ces ligues, d'anciens taulards se disant « prêts à tout » pour assurer la sécurité des citoyens et pour œuvrer pour le bien du pays. Quand d'anciens taulards se deviennent des policiers en herbe…

« Nous sommes prêts à tout pour assurer la protection des citoyens contre les Ligues de protection de la révolution », tel est le slogan des Ligues de protection de la Nation et du Citoyen. Partie il y a à peine quelques semaines de la ville de Sfax, cette initiative s'est étendue à de nombreuses villes tunisiennes, telles que Gafsa, Monastir et Sousse, et ne manquera pas de toucher la capitale.
« Son initiative nous a tenté et nous a semblé bien exprimer la colère des Tunisiens face à la recrudescence de la violence, à cause des LPR, ce bâton avec lequel Ennahdha frappe tout rassemblement populaire et toute alliance civile ou partisane », avait déclaré Badreddine Tarhouni, fondateur de la ligue de protection de la nation et du citoyen à Tunis et originaire de Bab Jedid, quartier populaire de la capitale. L'idée séduit et rien ne laisse penser pour l'instant que la contagion s'arrêtera là.
Ce mouvement, né dans la ville de Sfax, a été créé par un certain Marouen Mestiri, plus connu sous le nom de Marouen «El Brenz ». Ce chômeur de 33 ans, aux allures de gangster et au discours de Musulman pieux ponctué par des références au Prophète Mohamed, à Bourguiba et à Napoléon Bonaparte, est un ancien taulard qui ne s'en cache pas. Issu du quartier très populaire d'El Haffara, il a rassemblé ses voisins et anciens compagnons de cellule autour d'une cause « noble », dit-il : « Répondre à la violence par la violence ».
Nous ignorons si le nom est une déviation orthographique du mot « Prince » en référence à ses nombreux bijoux affichés en signe ostentatoire de réussite dans ce milieu là, mais l'homme est connu sous ce pseudonyme dans toute la ville de Sfax. Avec 22 arrestations à son actif, il se dit prêt à en assumer une 23ème
Ce n'est certainement pas un hasard que la Ligue anti-LPR soit née à Sfax. La ville, marquée par un vide sécuritaire post-révolutionnaire, a été l'endroit rêvé pour que gangs et bandes de crime organisé pullulent. Le No man's land sécuritaire, dans cette ville que les habitants appellent désormais « la Chicago tunisienne », a permis à des milices, dont certaines armées, de fleurir. Avec pour fonds de commerce « la protection du citoyen et des entreprises », moyennant bien sûr rémunération, certains anciens détenus se sont faits « police à la place de la police ». Tout un business.
Dans le collimateur de ces ligues, les LPR, milices proches du pouvoir dont les méthodes ne sont pas bien différentes. Dénonçant une « justice politisée » Marouen Mestiri affirme que ce serait aux ligues citoyennes que les LPR devraient rendre des comptes estimant que ce serait le fait que les forces de l'ordre n'aient pas assumé leurs responsabilités qui lui donne ce pouvoir aujourd'hui.

La confrontation risque de se transformer en véritable guerre des gangs où le plus fort fera régner sa loi. Dans le camp des opposants modernistes, progressistes et autres laïcs, on jubile à l'idée de ce « robin des bois des temps modernes » qui libérera le pays de l'emprise des LPR, là où le pouvoir n'a pas souhaité le faire. En gros, l'ennemi de mon ennemi est forcément mon ami…peu importe les méthodes. Les voix qui se sont élevées contre le discours enflammé d'un Sahbi Atig appelant au lynchage dans les rues de la Tunisie de « ceux qui se dresseraient contre la légitimité », se sont plutôt faites timides face à l'émergence de ces nouvelles milices.
Quelques voix d' « irréductibles démocrates » se sont tout de même fait entendre contre ces ligues citoyennes. La première à se prononcer, la LTDH via son président, Abdessattar Moussa, qui a condamné « toute forme de violence quel que soit son objectif ». Selon ses dires, jeudi 18 juillet à Mosaïque Fm, « il est inadmissible de laisser libre cours à la formation de pareils groupes appelant ouvertement à la violence ».
Une position sur laquelle se rejoint Sihem Ben Sedrine, porte-parole du conseil national des libertés. La militante qui s'est auparavant illustrée par des positions plutôt sympathisantes avec les LPR, allant jusqu'à assister à un de leurs meetings, s'est élevée aujourd'hui pour dénoncer la création de groupes rassemblant des « délinquants et repris de justice ». Les ligues citoyennes ont vu le jour, affirme-t-elle, « pour faire face aux ligues de protection de la révolution, qui pratiquent à leur tour la violence et usent de la menace à l'encontre de l'opposition et la société civile ». Les partis au pouvoir, n'ont pas souhaité accorder suffisamment d'importance à ces milices fraîchement créées pour se prononcer sur le sujet. Moncef Marzouki en commentera certainement les agissements lors de sa parution quotidienne ramadanesque sur la chaîne privée TNN.
Force est de reconnaître cependant que ces ligues dérangent leurs cibles. Suite à la fermeture des bureaux des LPR à Sfax, ces derniers ont préféré faire appel à la justice plutôt que de contre-attaquer. Un recours a été déposé au tribunal de Sfax pour des « menaces de mort ». « Recoba ne ferait pas le poids devant El Brenz », ironise-t-on sur les réseaux sociaux. « Le gagnant de la bataille entre les deux ligues devra se mesurer aux salafistes jihadistes », iront jusqu'à dire d'autres.
Dans le monde de la voyoucratie, un point commun unit les deux camps : les deux ligues sont hors la loi et ne s'en cachent pas. Si les ligues de Recoba et de Deghij disent n'avoir que faire de la justice, les Ligues d'El Brenz, elles, n'ont pas encore obtenu d'agrément, mais n'attendent pas l'aval des autorités pour agir. Leurs orientations politiques restent floues pour l'instant. Les théories pullulent sur la toile. On leur soupçonne une proximité avec Nidaa Tounès. Une politisation que Marouen Mestiri dément et affirme qu'aucun parti n'est derrière cette initiative. Alors que des bruits courent, dans les milieux informés à Sfax, que ce dernier aurait reçu des sommes d'argent de la part de partis politiques qui l'auraient engagé pour assurer la sécurité de leur meeting dans la région, visés par les perturbations des LPR, ce dernier dément. « Nous n'avons reçu de l'argent de personne et nous n'avons besoin de personne pour survivre », tient-il à préciser.
Mais de tels agissements, cautionnés dans le camp de l'opposition, sont dangereux. Ils risquent de faire basculer le pays dans la violence et une sorte de guerre des gangs qui obéit à la loi de la jungle. Les ligues de protection de la nation ne risqueraient-elles pas de suivre le même chemin que leurs homologues ? Accéder à une certaine légitimité auprès des citoyens qu'ils proposent de protéger, légitimité dont ils pourraient se servir contre une partie du peuple tunisien… Inutile de rappeler le rôle des comités de quartier post-14 janvier dans l'ascension des LPR aujourd'hui et dans leur prétendue « légitimité post-révolutionnaire »…


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