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Plénière du 6 août 2013, coup de grâce à l'ANC
Publié dans Business News le 06 - 08 - 2013

Mardi, 6 août 2013, six mois après l'assassinat de Chokri Belaïd, deux événements majeurs marqueront cette journée. La réunion de l'Assemblée nationale constituante en plénière, première depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi, et ce malgré le retrait des élus de l'opposition qui ont déserté leurs sièges. Et le rassemblement organisé par les élus de l'opposition aujourd'hui, place du Bardo devant le siège de la constituante. Un rassemblement « massif » ambitionnant de « faire chuter le pouvoir en place ». Plus que jamais les deux camps s'opposent et rien ne semble plus les unir. Faites vos jeux, rien ne va plus…
Après la joie, les députés du pouvoir auront eu une belle gueule de bois en cette journée du 6 août 2013. A peine les festivités de la « melyounia » du pouvoir terminée, le 3 août, le Bardo se réveille aujourd'hui, 10 h du matin, avec une plénière qui annonce une assemblée nationale proche de la décrépitude.
Organisée par les élus de la Troïka pour questionner le gouvernement sur des dossiers d'ordre sécuritaire, notamment et surtout les attentats terroristes survenus au Jebel Chaâmbi et ayant causé la mort de près de 14 soldats, cette plénière a réuni, le chef du gouvernement, accompagné, entre autres, des ministres de l'Intérieur, de la Défense, de la Justice, des Affaires étrangères, du Commerce, etc. 135 députés étaient présents composés de 97% des élus d'Ennahdha et de 89% de ceux du CPR. « Une véritable déception », regrette Lotfi Zitoun sur sa page Facebook : « où sont les autres et surtout ceux qui appartiennent à la Troïka ? ».
Cette séance, tenue dans une volonté de faire comprendre que l'ANC fait partie de la solution et non du problème et pour asséner un coup aux appels à sa dissolution, semble avoir produit l'effet contraire.
« La séance plénière d'aujourd'hui sera le coup de grâce dans le cercueil de l'Assemblée de la honte », affirme le député retiré Abdelaziz Kotti. « Les députés présents, qu'il a qualifiés de demi-hommes, n'ont de place ni à l'intérieur de ces murs ni à l'extérieur [où l'opposition a élu domicile]. Le peuple se prononcera aujourd'hui pour leur dire de rejoindre la poubelle de l'histoire ».
Dans l'autre camp, la soixantaine d'élus dissidents de la Constituante ont exprimé leur refus d'assister à cette plénière, qualifiée d' « illégale » par Karima Souid qui fait remarquer que le quorum n'avait pas été atteint lors de la réunion du bureau de l'ANC, en l'absence de plusieurs membres, et que cette plénière ne pouvait donc pas être organisée.
« Tout ce qui sort de la plénière en cours n'a pas lieu d'être et sa place est au musée du Bardo », fait remarquer Mongi Rahoui. « Les vrais élus du peuple ne participent pas à la plénière », avait déclaré Samir Taïeb, autre élu retiré, qui précise : « le sit-in continue et nous passerons la fête de l'Aïd au Bardo ». La manifestation géante du 6 août, la « melyounia », marquera la chute du pouvoir, iront jusqu'à dire certains députés.
A l'extérieur d'une assemblée nationale qu'ils ont désertée, les députés dissidents se sont réunis et ont tenu une conférence de presse. Une sorte de plénière extra-muros marquant leur opposition à tout ce qui se déroule au sein de l'ANC. « Une conférence de presse symbolique pour résister à ce qui se passe au sein de l'Assemblée », selon Samir Taïeb. Aucune intention donc de regagner les rangs comme leur ont demandé de le faire les élus siégeant à l'hémicycle. « Cette plénière ne fait que diviser la scène politique », fait remarquer le député Naceur Brahmi, « il n'y a que les partisans de la Troïka qui y participent ».
Au sein de l'Assemblée, au milieu de la cacophonie ambiante et habituelle, les discours se font diviseurs mais indécis. Si certaines voix se sont élevées pour appeler à l'union et à rétablir la confiance, d'autres se sont faites remarquer par des diatribes enflammées visant l'opposition, accusée de semer le chaos.
Sahbi Atig, député d'Ennahdha, qui avait, quelques jours avant l'assassinat de Mohamed Brahmi, appelé les partisans du pouvoir à écraser dans la rue tous ceux qui s'aventureraient à remettre en cause la légitimité, a critiqué les appels à dissoudre le pouvoir. Dans un nouveau discours de banalisation des violences politiques, il déclare « Après le 11 septembre, les Américains n'ont pas appelé à la démission de Bush ni à la dissolution du Congrès ». De quel droit, les Tunisiens oseraient le demander aujourd'hui ? Semble-t-il dire. Et d'ajouter : « Ceux qui appellent à la chute des institutions ont peur des élections et n'en veulent pas ». Mouna Ben Nasr, élue du parti Al Moubadara, a préféré participer à la séance plénière alors que son parti a décidé de retirer ses élus de l'Assemblée nationale constituante. Avant de se faire exclure de son parti, elle prononcera un discours dans lequel elle affirme «pour l'intérêt de mon pays, ma place est ici », sous les applaudissements des élus de la Troïka.
« L'Assemblée nationale est une ligne rouge [...] les appels à sa dissolution ne sont annonciateurs que d'anarchie et de chaos », ne cesseront de marteler élus de la Troïka et leaders politiques du pouvoir. Les élus présents au sein de l'hémicycle qualifient cette absence de trahison « C'est une trahison pour les martyrs si nous ne poursuivons pas cette transition », avait déclaré le président de l'ANC Mustapha Ben Jaâfar dans son discours d'ouverture.
Alors qu'ils étaient persona non grata aux funérailles de Mohamed Brahmi, le 27 juillet dernier, les élus de la Troïka ont profité de cette plénière pour organiser une oraison funèbre au défunt, dont le siège, vide, a été orné de fleurs et décoré du drapeau national. Larmes et vive émotion étaient perceptibles dans les discours des élus. En face de la caméra, regardés par des milliers de Tunisiens en direct à la tv, les élus du pouvoir auront eu l'occasion de pleurer le défunt. Une sorte de mea culpa, à peine avoué, face à ceux qui les pointent du doigt dans ce climat de recrudescence de la violence.
Mais cette oraison funèbre n'a pas été au goût de la famille du défunt qui, encore une fois, a fait part de sa volonté de voir les membres du pouvoir exclus de ce prétendu hommage à Mohamed Brahmi. « Nous refusons la commémoration de Mohamed Brahmi dans votre ANC », se sont-ils exprimés dans un communiqué rapporté par la TAP, ce matin. A l'occasion, Ben Jaâfar avait même annoncé qu'une salle de réunion du siège du Bardo portera le nom du défunt. « A gerber », s'est prononcée sans détour la députée retirée, Karima Souid, dans un tweet, s'indignant : « Même pas une place ou une rue, mais une ordinaire salle de réunion !! ».
Les élus encore présents à l'Assemblée se disent prêts au dialogue mais « sans conditions préalables ». « Tout pourra être discuté et pourra faire l'objet de consensus, hormis la dissolution de ce toit sous lequel vous devrez tous vous réunir », marque Ben Jaâfar dans son discours d'ouverture. Aucune concession de taille n'est donc au rendez-vous. La légitimité vacillante et la peur de devoir céder leurs places aura eu raison de l'aura en berne de l'ANC aujourd'hui. L'Assemblée nationale aura été, aujourd'hui plus que jamais, la parfaite représentation d'un pouvoir vacillant. Sièges vides et discours disparates, l'ANC proche d'être enterrée ?...


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