Slim Ben Hmidène, ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières a répondu aujourd'hui 23 août, dans une réponse officielle envoyée aux médias à l'information faisant état d'un incident survenu à l'aéroport de Djerba, lorsque celui-ci s'est vu refuser l'accès au salon d'honneur, sous prétexte qu'il était en voyage privé. Dans la correspondance envoyée à nombre de médias, le ministère de Domaines de l'Etat a attaqué d'une manière virulente, le travail journalistique, y voyant « une déformation outrancière de la réalité» qui « ne sied pas avec les règles déontologiques du métier ». Le ministère nie « toute réaction hystérique » de la part de M. Ben Hmidène qui n'a fait que « manifester son dépit » quant à un retard précédant son accès au salon d'honneur. Par ailleurs, et dans une déclaration accordée à Assabah News, on remarquera certaines contradictions de M. Ben Hmidène. Il a ainsi indiqué qu'il a dû attendre une demi- heure que des agents procèdent à l'ouverture du salon d'honneur, ce qui est, selon lui, « inadmissible ». Revenant sur les propos évoquant une réaction quasi hystérique, celui-ci ne dément pas avoir « haussé la voix, dans un accès de colère ». Selon le ministre des Domaines de l'Etat, certes son voyage était d'ordre privé, mais il a appelé à l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités d'un tel incident. Slim Ben Hmidène, qui dit avoir reçu des excuses de la part de la direction générale de l'Office de l'Aviation civile et des Aéroports (OACA), a affirmé que sur un plan protocolaire, il est d'usage que le salon d'honneur soit accessible aux personnalités nationales, qu'elles soient en déplacement professionnel ou privé. Le responsable des salons d'honneur a, quant à lui, affirmé que ses services n'étaient pas avisés par la présence du ministre et qu'il n'est pas responsable des querelles s'étant déroulées entre le ministre et les agents de l'aéroport. Nous relèverons, de notre côté, le fait que la déclaration qui nous est parvenue soit envoyée officiellement par le ministère que dirige M. Ben Hmidène et nous noterons, à bon escient, le fait que l'incident provoqué par le ministre ne se soit pas passé dans un cadre professionnel, mais privé. A ce titre, il est plus approprié que M. Ben Hmidène gère à titre personnel une affaire qu'il a provoquée et qui ne dépend guère de son ministère, dont les services sont payés par le contribuable et ne sont pas là pour gérer les affaires privées du ministre. Quant à l'argument du ministre concernant l'usage du salon d'honneur accessible aux personnalités, qu'elles soient en déplacement professionnel ou privé, il est bon de remarquer qu'il dit vrai. C'était l'usage sous « le régime déchu » (terme adulé par le ministre) et c'est l'usage encore dans les républiques bananières. Dans les démocraties qui se respectent, les salons d'honneur ne sont accessibles que pour les déplacements officiels. En privé, un ministre prend la file d'attente comme tout le monde. Mieux, il privilégie la proximité avec le peuple pour s'enquérir de sa situation et de ses doléances.