Dans une nouvelle étape de lutte qui exprime la profondeur de leurs souffrances et leur détermination à s'emparer de leurs droits, une marche massive a été lancée mercredi matin 7 mai 2025, à Tunis, organisée par plus de 250 travailleuses agricoles de divers gouvernorats de la République. La marche est partie de l'avenue Habib Bourguiba et a atteint la place des Droits de l'Homme dans la capitale, pour honorer les âmes des martyrs de la « camionnette », victimes d'accidents impliquant des camions de transport illégal, et pour ouvrir la deuxième conférence du mouvement « Voix des travailleuses agricoles », qui a été organisée dans le Palais des Congrès de la capitale sous le slogan « Reconnaissance de la profession de travailleur dans le secteur agricole ». Au cours de la conférence, les travailleuses agricoles ont soulevé un certain nombre de revendications fondamentales, notamment la reconnaissance légale de la profession d'ouvrière agricole, la fourniture de transports sûrs, de salaires décents et équitables, une couverture sociale et sanitaire complète, ainsi que le droit à l'auto-organisation et à la participation au dialogue social et à la prise de décision. Les participantes ont souligné que cette conférence représente l'aboutissement d'une lutte continue qui dure depuis plus de cinq ans, face à ce qu'elles ont décrit comme « l'exclusion politique et la marginalisation sociale ». Les femmes représentent plus de 80% de la main-d'œuvre totale du secteur agricole, et le nombre de travailleuses agricoles en Tunisie est estimé à plus de 500 000, dont la plupart travaillent dans des conditions inadaptées, sans contrat, sans sécurité sociale, ni même les moyens de protection les plus élémentaires. À l'issue de la conférence, le mouvement a annoncé le lancement de la « Pétition nationale pour la reconnaissance de la profession d'ouvrière agricole », qui a recueilli 2 000 signatures de travailleuses à travers le pays. Elles ont également indiqué qu'elles étaient prêtes à lancer une grève générale nationale des travailleuses agricoles si le gouvernement ne répondait pas à leurs revendications légitimes. Cette action intervient à un moment où les accidents mortels impliquant des travailleuses sont en augmentation en raison du manque de transports sûrs, dans un silence persistant malgré les conditions désastreuses et les violations répétées. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!