Libéré après quatre jours de détention préventive, Me Slaheddine Hajri a tenu à dénoncer les conditions dans lesquelles vivent les détenus dans les locaux des forces de sécurité à Bouchoucha, et ce lors de son passage, aujourd'hui lundi 11 novembre 2013 sur le plateau de Midi Show à Mosaïque Fm. Après un récapitulatif des circonstances de son arrestation le 5 novembre par la police à La Goulette suite à une dispute anodine avec le gardien d'un parking et bien qu'il ait fait état de son identité et de son statut d'avocat, il a été traité d'une manière inhumaine, selon ses dires. Tout d'abord, il a dû passer près de 12 heures, debout, au poste de La Goulette avant d'être transféré à Bouchoucha, tard dans la soirée. « Et à partir de là, ce fut un vrai calvaire : un manque total d'hygiène, une nourriture en dessous du minimum exigé, interdiction de visite, impossibilité de dormir plus d'une heure d'affilée durant la nuit. Bref, un véritable cauchemar », a-t-il dit en substance. « Mais un jour, ajoute t-il, les lieux de détention ont été transformés, comme par enchantement, en un hôtel et le traitement est devenu très aimable. Renseignements pris sur les motifs de cette métamorphose, il s'est avéré qu'une délégation d'une ONG allait rendre visite aux locaux. Mais juste après son départ, la situation est redevenue comme auparavant ». Me Hajri a précisé qu'il tient à dénoncer ces faits tant qu'il a l'occasion de le faire, car le commun des citoyens n'a pas l'opportunité de s'élever contre ces pratiques tout en lançant des appels pressants aux autorités compétentes de remédier à cette situation lamentable dans le sens où la détention préventive consiste juste à priver quelqu'un de sa liberté, mais jamais à le faire vivre dans des conditions humiliantes et inhumaines.