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Tunisie - Des bras, cassés pour gouverner, mais agiles pour se servir
Publié dans Business News le 15 - 11 - 2013

Lors d'une interview accordée à une chaîne arabe, le président de la République déclarait, sans broncher, que son salaire ne dépassait pas celui d'un enseignant universitaire arrivé en haut de l'échelle professionnelle. A moins que tous les universitaires tunisiens coûtent à l'Etat la bagatelle de 30 mille dinars par mois, la déclaration du président est fausse. A différents niveaux de l'Etat, les jeux d'argent et les manipulations sont légion. Cela fait mauvais genre pour un gouvernement qui avait placé la lutte contre ces pratiques en tête de ses priorités.
Les gouvernants « élus » de la Tunisie sont loin de donner l'exemple en matière de transparence et de bonne gouvernance des deniers publics. Plusieurs affaires ont défrayé la chronique et, dans certains cas, cette mauvaise gestion est devenue institutionnalisée avec force décrets et décisions.
L'un des précurseurs de cette pratique douteuse est le ministre de l'Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem. Ce dernier a proposé un décret au chef du gouvernement faisant état de sa promotion du grade de maître de conférences à celui de professeur des Universités. Le décret en question comporte également une clause et intéressée. Moncef Ben Salem va récupérer un rappel de tous les salaires dus depuis sa mise à l'écart de l'enseignement, c'est-à-dire depuis le 1er septembre 1987 ! Inutile de rappeler que durant toute cette période, Moncef Ben Salem n'a ni enseigné ni fait de la recherche ni produit des articles. Par conséquent, Moncef Ben Salem a tout bonnement perçu un salaire contre un travail qui n'a pas été fait. Le pas vers l'emploi fictif est vite fait.
La mauvaise gestion des ressources publiques et le népotisme ne se sont pas limités au cas de Moncef Ben Salem. Un autre membre du gouvernement a, également, trempé dans ce type de magouille. Sihem Badi, ministre de la Femme et des Affaires de la famille, s'est particulièrement occupée des affaires de sa propre famille. En avril 2013, plusieurs médias de la place se sont émus du fait que la ministre envoie sa sœur, Souhir, pour représenter la Tunisie lors de stages à l'étranger aux frais de l'Etat. Souhir Badi sera accompagnée lors de ces stages par Maher Souilem, membre du CPR et nommé en qualité de chargé de mission au ministère de la Femme. Information importante, le seul lien entre Souhir Badi et le ministère de la Femme est le fait que sa sœur, Sihem, soit ministre. Pourquoi envoyer à ces stages une femme qui, non seulement ne fait pas partie du ministère mais se trouve être la sœur de la ministre ? L'odeur du népotisme est tenace et le doute sur les intentions de la ministre est très mince. On notera également que lesdits stages sont organisés par l'Organisation de la Femme arabe (OFA) où la participation de la Tunisie s'élève à 116.000 dinars. Cette organisation a attribué des prix à Leila Ben Ali et avait été boycottée par le gouvernement Béji Caïd Essebsi pour cette raison. Sous le gouvernement d'Ennahdha, l'échange de bons procédés et les fraudes ont repris.
La palme de la malversation revient sans conteste à l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem. Monsieur « le gendre » comme on se plaisait à l'appeler dans les couloirs du ministère est impliqué dans une affaire de détournement de fonds. Un don chinois pour la Tunisie d'un montant d'un million de dollars américains aurait atterri sur le compte personnel du ministre d'après les révélations de la blogueuse Olfa Riahi. Rafik Abdessalem s'en est évidemment défendu et l'affaire a été portée devant les tribunaux. Aujourd'hui, les procédures concernant cette affaire sont gelées et l'ancien ministre n'a même pas été entendu par le juge en tant que prévenu au grand étonnement du collectif des 25 avocats. Quand on sait que des procédures expresses ont eu lieu dans d'autres affaires, il est permis de s'interroger sur les raisons de ce gel des procédures qui paraît, au bas mot, suspect.
Par ce type de pratiques, nos gouvernants actuels confirment les suspicions qui pèsent sur leur gestion des deniers publics. Ils donnent l'impression de considérer le budget de l'Etat comme étant une malle remplie d'argent dans laquelle on peut se servir tranquillement et faire profiter ses proches et moins proches. L'un des exemples illustrant cette situation est la plainte récemment déposée par l'Ordre des ingénieurs tunisiens contre le chef du gouvernement Ali Laârayedh.
Cette plainte vient suite à la décision du chef du gouvernement d'accorder une promotion à un certain nombre d'ingénieurs qui passeront du rang d'ingénieurs principaux à celui d'ingénieurs généraux. Précisons dans ce contexte que l'ordre des ingénieurs tunisiens n'a pas été consulté pour l'attribution de ces promotions qui vont, par ailleurs, s'accompagner d'une substantielle augmentation salariale. Ceci est l'une des conséquences de la fameuse loi d'amnistie législative générale en vertu de laquelle des postes ont été distribués à tour de bras. Des postes et des fonctions qui ont été, évidemment, attribués à ceux qui étaient, d'après leurs dires, persécutés par l'ancien régime.
Mettant de côté tous les tracas et les problèmes dont souffre la Tunisie depuis la révolution, les élus de l'ANC et les gouvernants se sont évertués à partager le gâteau qu'ils estiment avoir gagné à travers les élections. Entre l'effectif pléthorique de la présidence de la République dont les sièges ont été attribués en guise de récompense et les postes accordés dans l'administration sans aucune considération aux compétences, on ne peut que pleurer nos impôts.
Au vu de cette utilisation douteuse de l'argent de l'Etat, on ne peut qu'être sceptiques quant à l'instauration de nouvelles taxes et surtout quant à la volonté des politiques de restaurer la confiance du gouverné en son gouverneur. Les actes étant toujours plus parlants que les paroles, l'opinion publique tunisienne ne risque pas de refaire confiance à son gouvernement tant que ces pratiques continueront. En instaurant des lois faites sur mesure et en émettant des décrets liberticides, les gouvernants actuels nous rappellent de douloureux précédents de ce type, vécus sous l'ère Ben Ali. Un autre point commun que le gouvernement prétendument « élu » partage avec le gouvernement de la « dictature ».


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