Dans une déclaration à Business News vendredi 20 décembre 2013, Elyes Fakhfakh, ministre des Finances, a indiqué ne pas être au courant du retrait des notes de la Tunisie par Standard & Poor's. Mais non seulement le ministre n'est pas courant, mais Ali Laârayedh et Ridha Saïdi ne le sont pas également. Qui a donc pris cette décision de retirer les notes ? D'après M. Fakhfakh, c'est la Banque Centrale de Tunisie qui a fait part à l'agence de notation de sa volonté de ne plus être notée. Quand on fait remarquer à M. Fakhfakh que l'agence de notation a bien indiqué dans son communiqué que c'est la volonté du gouvernement et que l'agence fait bien la distinction entre une banque centrale et un gouvernement, le ministre insiste pour dire que c'est bien la BCT qui est derrière cette décision unilatérale et que ni lui ni le chef du gouvernement, ni le ministre conseiller chargé de l'économie ne sont informés. Elyes Fakhfakh reproche d'ailleurs à la BCT qu'il n'y ait pas eu de concertation à ce sujet et exprime clairement ses regrets. « On peut comprendre que l'on cherche à rationnaliser le nombre des agences qui notent la Tunisie, quatre ça fait trop et ça coute cher (150.000 dollars par agence), mais le moment est très mal choisi. Nous cherchons à redonner confiance aux partenaires étrangers, nous cherchons à les rassurer, nous n'avons rien à cacher et il n'y a aucune raison de prendre cette décision en ce moment. On peut discuter le nombre des agences qui notent la Tunisie, plusieurs pays n'ont que deux agences qui les notent, mais le moment est mal choisi », a indiqué M. Fakhfakh. Contacté par Business News, un responsable à la BCT nous a indiqué que les propos d'Elyes Fakhfakh ne sont pas faux et qu'un communiqué officiel sera publié aujourd'hui à ce sujet.