C'est ce que vient de faire Mehdi Jomâa en décidant une diminution des salaires de ses ministres de 20%. Cette première action constitue un signal fort surtout quand on demande aux partenaires sociaux le gel des salaires et une trêve sociale. Tout le monde s'accorde à dire que pour sortir le pays de la crise économique et attirer les investisseurs il est impératif de décréter une trêve sociale. Mais comment faire « avaler la pilule » si nos députés ne donnent pas l'exemple ? En effet l'article 4 (ex article 6 rejeté) voté en toute hâte, prévoit une autonomie financière pour l'ANC, avec une augmentation salariale de plus de mille dinars et un rappel de 21 mille dinars par député ! A l'instar du député Gassas, qui a menacé de « casser le micro » si on ne lui accorde pas sa prime de logement, (quelle classe !) certains « représentants du peuple » auraient conditionné leur vote en faveur de la Constitution à cette augmentation faramineuse. Quel bel exemple de patriotisme ! Il y aurait donc lieu de relativiser le vote massif en faveur de la Constitution. Qu'en serait-il si ceux qui ont posé cette condition n'avaient pas obtenu gain de cause ? Comment dès lors convaincre des travailleurs qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts de cesser leurs revendications ? Comment arrêter cette hémorragie et quels sont les recours si nos députés ne décident pas, dans un élan de solidarité nationale, de renoncer à cette augmentation ? Certains d'entre eux (des plus honnêtes), n'ont-ils pas proposé de terminer leur mandat bénévolement ? Il est certain que nous sommes tous des novices dans l'exercice de la démocratie, mais il y a des comportements inadmissibles. Il faudra donc retenir la leçon et rectifier le tir pour les prochaines élections. Voici quelques propositions qui, si elles sont adoptées, rendront l'ANC (le Conseil du peuple) plus proche du peuple et surtout plus crédible : - Fixer les salaires des députés à une valeur raisonnable, en DINARS TUNISIENS, sans augmentation possible durant tout le mandat ; pour que le poste ne soit pas financièrement attirant. Le sacrifice n'est pas l'apanage des militaires et policiers, dont le métier n'attire ni par ses salaires ni par ses risques. Que ceux et celles qui veulent représenter le peuple et prétendent défendre ses intérêts et pas les leurs, acceptent cette condition ou renoncent à se présenter. - Réduire drastiquement le nombre de députés, pour plus d'efficacité et de rentabilité, car dans l'actuelle Assemblée plusieurs représentants ne sont là que pour le show ! - Exiger un niveau intellectuel minimum pour être un digne représentant du peuple tunisien. - Et enfin instaurer une tenue correcte en bannissant les jeans, les tenues de combats et autres savates ! Servir le peuple est une mission noble qui nécessite des sacrifices, n'est ce pas messieurs les honorables représentants ? *Capitaine de Vaisseau Major retraité