Le Syndicat national des Journalistes tunisiens (SNJT) a rendu public un communiqué daté du 13 mai 2014 dans lequel l'organisation réagit à l'affaire Iheb Chaouch. "Notre collègue Iheb Chaouch, journaliste à Wataniya 1, a été convoqué, pour un questionnaire par la direction de son établissement, et ce, suite à ses déclarations, samedi dernier, sur la chaîne Ettounsiya dans lesquelles il critiquait le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomâa. Notre collègue estime que des consignes ministérielles seraient derrière ce questionnaire par lequel on cherchait à lui faire peur et à asservir les médias publics. Nos collègues des services de l'information et de la production aux chaines Wataniya 1 et Wataniya 2 se sont déjà plaints de ce qu'ils ont appelé le retour des consignes ministérielles qui n'avaient qu'un but, intervenir dans la ligne éditoriale. Le syndicat des journalistes craint que ces événements cachent une volonté de faire mainmise sur le secteur des médias public. Ce qui renforce ces soupçons chez nous, c'est l'initiative qu'a prise le directeur général adjoint et qui consistait en la publication d'un communiqué que nous qualifions d'irresponsable dans lequel il accuse de manière non fondée les journalistes et déprécie tout personne qui appelle à combler les vides dans l'une des entreprises publiques les plus importantes, à savoir la télévision nationale. Ce qui ancre une fois de plus ces soupçons dans nos esprits, c'est le fait de dire dans le communiqué en question que « La gestion du bien public (la télévision nationale) est en cours, se fait avec l'accompagnement des autorités de tutelle et avance avec des pas sûrs. Cette formulation confirme l'intention de retirer au poste de PDG ses fonctions usuelles permettant ainsi au gouvernement de renforcer son emprise sur ce bien ayant une importance particulière en cette période pré-électorale. Le syndicat national des journalistes appelle la HAICA à prendre sa responsabilité pour dévoiler la mauvaise foi du gouvernement et son manquement à ses engagements devant les différentes structures du métier concernant les nominations qui doivent être revues. Le syndicat des journalistes attire l'attention sur la gravité de toute tentative visant à orienter ou guider les médias en rendant la présence à la conférence de presse du chef du gouvernement –demain- exclusive pour les rédacteurs en chef et en excluant les médias régionaux. Le syndicat rappelle que ces éventuelles démarches sont à une période où le gouvernement s'apprête à annoncer une série de mesures que le peuple tunisien n'apprécierait pas".