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La grève des médias en Tunisie vue par le Figaro
Publié dans Tunisie Numérique le 18 - 10 - 2012

L'Appel à la grève lancé par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour la journée du mercredi 17 février a reçu un large écho à l'étranger et outre la solidarité affichée par l'Union des syndicats de la presse arabe qui a décrété une heure de grève, l'événement a été largement commenté.
Le Figaro a réalisé un article dans lequel il a analysé les causes qui ont abouti à la détérioration des rapports entre les médias et les autorités du pays.
Fronde des médias en Tunisie
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a appelé à une grève générale mercredi pour dénoncer les tentatives des islamistes au pouvoir de phagocyter la presse.
Chocolat chaud et Café noir ont disparu sine die des ondes de Radio-Tunis International. Deux émissions matinales «qui rebondissaient sur l'actualité politique, sociale et culturelle, sur un tempo jugé un peu trop critique», expliquent leurs animatrices Najoua Zouhair et Nedia Haddaoui. En juin, le directeur de Radio-Tunis a cédé la place à «un simple technicien». Une ascension fulgurante qui doit tout, selon les deux jeunes femmes, à une sympathie sans réserve pour Ennahda, le parti islamiste au pouvoir.
« À l'approche du ramadan, monsieur nous a demandé de rebaptiser ces deux émissions, sous prétexte que parler de chocolat et de café frisait le sacrilège en période de jeûne. Nous avons refusé.» Najoua et Nedia ont été du même coup suspendues d'antenne. Elles se sont solidarisées avec leurs collègues du groupe de presse Dar Assabah.
Plusieurs d'entre eux ont annoncé une grève de la faim à partir de jeudi. Dar Assabah, qui fut pendant quelques années la propriété de Sakher el-Matri, gendre de l'ex-président Ben Ali, avant d'être saisi par l'Etat, publie deux quotidiens: Assabah (arabophone) et Le Temps (francophone). Les rédactions des deux journaux sont en guerre depuis plusieurs semaines contre leur nouveau PDG, Lotfi Touati, parachuté au mois d'août à la tête du groupe. « Un véritable putsch» assure Sana Farhat, journaliste et déléguée syndicale.
Accusé de vouloir phagocyter la presse, le gouvernement s'en défend bien maladroitement. Pas question de «laisser certains médias se transformer en tribunes d'opposition à l'action du gouvernement», n'a pu s'empêcher de lâcher le chef de la diplomatie, Rafiq Abdessalem, en s'empressant d'ajouter que l'objectif est de les «assainir en écartant les symboles de l'ancien régime». Sauf que Lotfi Touati, un ancien commissaire de police impliqué jadis dans une affaire de corruption, s'est longtemps illustré comme l'un des chantres de Ben Ali.
La confrontation a culminé lorsque Touati a fait appel à la police pour disperser le sit-in des journalistes et bloquer la parution d'une motion stigmatisant un directeur « qui prend ses ordres auprès du gouvernement». La censure, poursuit Sana, « nous l'avons durement éprouvée sous Ben Ali. Combien de fois suis-je rentré en larmes chez moi parce que je n'avais même plus le droit d'écrire sur de simples inondations susceptibles d'égratigner l'image du régime. Je n'ai pas envie de revivre cet enfer».
Des «mercenaires»
À Tunis, l'euphorie d'une liberté d'expression enfin recouvrée aura été de courte durée. Depuis des mois, les tensions entre les médias et les islamistes au pouvoir alimentent la chronique. Elles ont commencé avec la diffusion sur la chaîne privée Nessma TV du film Persepolis où Dieu est représenté sous les traits d'un aimable vieillard. Le patron de la chaîne, Nabil Karoui, avait dû présenter ses excuses et payer une amende pour ce «blasphème» qui avait déclenché la colère des fondamentalistes. En février, le directeur du quotidien arabophone Ettounsia a été incarcéré huit jours pour avoir publié en une photo de nu pourtant bien innocente.
Fin août, Sami Fehri, patron d'Ettounsiya TV, a été placé en détention, officiellement, en raison de ses liens avec Belhassem Trabelsi, beau-frère de Ben Ali, en réalité, soutient l'intéressé, pour son émission satirique, «Les Guignols de l'info». Et puis, il y a ces nominations à tout va de «mercenaires» à la tête des deux chaînes de la télévision nationale, de l'agence officielle TAP ou du quotidien La Presse, le plus grand journal francophone du pays, dirigé aujourd'hui par l'ancien patron du Renouveau, l'organe officiel de l'ex-RCD, le parti de Ben Ali.
«Il est inadmissible qu'on réutilise des personnalités qui ont supervisé la censure et la désinformation sous Ben Ali», s'insurge Kamel Labidi, président de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric). Début juillet, après avoir publié un rapport «qui n'a suscité aucune réaction à part des remerciements polis», Labidi a gelé les activités de l'Inric. Ecœuré, il constate que «le gouvernement, obnubilé par les prochaines élections (prévues en juin prochain), tourne le dos aux réformes et s'immisce dans les rédactions en s'appuyant sur des gens qui ont fait jadis leurs preuves en matière de docilité».
L'ennemi public des journalistes tunisiens a un nom: Lotfi Zitoun, influent conseiller du premier ministre Hamadi Jebali. «Zitoun mène une campagne de dénigrement des médias, affirme Sana Farhat. Il a même menacé de publier une liste noire de journalistes anciens collabos.»
Il faut reconnaître, confirme Kamel Labidi qu'Ennahda peine «à rompre avec les pratiques de l'ancien régime qui avait fait des médias publics des canaux de propagande et de manipulation». Le Syndicat national des journalistes tunisiens, qui soutient Sana Farhat et ses collègues, a appelé à une grève générale mercredi.


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