La récente visite en Libye du patron de Nessma TV, Nébil Karoui, a suscité une réelle polémique dans le milieu politique et médiatique tunisien. Certains l'accusent carrément de blanchir le terrorisme. Business News a interrogé l'équipe de M. Karoui sur la vérité de sa visite, voici la réponse telle que nous l'avons reçue, accompagnée de photos et vidéos. Les graves événements qui se passent en Libye sont l'objet de l'attention, de la préoccupation et du suivi de l'ensemble des pays de la méditerranée et notamment de l'Union Européenne. C'est pourquoi, Bernardino Leon, représentant spécial de l'Union Européenne pour la région du sud de la méditerranée vient d'être nommé depuis août 2014, représentant spécial et chef de la mission d'appui des Nations Unies en Libye. Il avait notamment, auparavant joué un rôle, en Tunisie, dans le rapprochement entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghanouchi, ayant permis l'arrivée du gouvernement de Mehdi Jomâa. Dans le cadre de sa nouvelle mission en Libye, Bernardino Leon a demandé à Nébil Karoui, qui, de par sa position à la tête de Nessma TV, média à rayonnement maghrébin, entretient des relations avec tous les protagonistes de la scène libyenne, de l'accompagner et d'être son conseiller lors de sa dernière visite en Libye. Il est à rappeler que Nébil Karoui avait été déjà à l'origine, en 2012, de la rencontre qui avait réuni l'ancien premier ministre libyen Mahmoud Jibril et Béji Caïd Essebsi et que la chaîne Nessma avait réalisé des interviews avec des figures notables du paysage politique libyen telles que Ali Mohamed Sallabi, Ali Zeidan, Mahmoud Jibril, Abdelhakim Belhaj et Abdallah Naker. La dernière visite du représentant de l'UE en Libye a regroupé, outre Nébil Karoui, les membres d'une délégation internationale composée de l'ambassadrice de l'union européenne en Libye, Nataliya Apostolova et de l'ambassadeur d'Italie en Libye, Giuseppe Buccino Grimaldi. Cette visite avait pour principal objectif d'obtenir un accord de cessez-le-feu et d'instaurer un dialogue entre les parties libyennes en conflit en vue d'une réconciliation nationale afin que le nouveau gouvernement Libyen puisse œuvrer dans un environnement stable et sécurisé, à l'abri de toute intervention étrangère, et que les institutions de l'Etat puissent fonctionner normalement. La visite a mené la délégation tour à tour à Tobrouk, Misrata, Tripoli et Zenten où elle a eu des entretiens avec les responsables de ces régions. Avant son départ en Libye, et dans un souci de transparence et de coordination, Nébil Karoui avait pris soin d'informer les autorités tunisiennes de l'objet de la visite et ce, compte tenu de l'influence et des retombés de la situation politique et sécuritaire du voisin libyen sur la situation en Tunisie.