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Démocratie start-up, dites-vous? Oui, mais…
Publié dans Business News le 11 - 09 - 2014

Comment peut-on parler de démocratie start-up en ignorant les bases premières qui font le succès d'une start-up? Il paraît que cette question n'a pas été suffisamment discutée par les personnes en charge de ce dossier. Sommes-nous sûrs, d'avoir identifié le bon ‘' business model'' en prenant en compte la Tunisie post-révolution? Avons-nous identifié les composantes de l'écosystème et, en particulier, les pièces fragilisées qu'il va falloir réparer ou remplacer? Rien n'est moins sûr.
Traiter séparément chacune des pièces défaillantes du système, c'est ignorer la réalité et l'histoire du comment et du pourquoi qui ont fait que nous sommes ici, logés à cette enseigne. Laisser les choses comme si de rien n'était, revient à panser nos plaies ouvertes en espérant calmer nos douleurs. Mettre tous nos malheurs sur le compte du soi-disant échec d'une révolution, ou sur le dos d'un trop-plein de leaders incompétents, serait une conduite irresponsable envers la réalité d'une société bel et bien souffrante. Il nous faudra affronter courageusement le fait que notre écosystème stagne et que notre balance commerciale soit inversée pour espérer un jour sortir de cette boucle infernale qui nous tire vers l'échec. Nous n'avons besoin ni de plus ni de mieux du même, nous avons besoin d'un nouveau système par lequel et dans lequel tous les actionnaires peuvent bien profiter et prospérer.
Ce gouvernement bénéficie, à première vue, du fait qu'il est largement constitué de personnes qui ont réussi dans le secteur privé, il est censé de même avoir tiré les bonnes leçons des erreurs commises par ses prédécesseurs, il devrait être capable d'innover et, en cas de nécessité, certains le diront, retro-innover (reverse innovate) de nouveaux "business models" pour traiter une économie enlisée au stade de point mort.
Considérons alors quelques problématiques clés qui doivent être analysées alors que nous nous embarquons dans ce "'Business model" de démocratie start-up :
1. Quelles valeurs ajoutées, ces (22) projets vont-ils créer à moyen et long termes? Pourront-ils améliorer notre niveau de vie? Vont-ils nous donner de nouvelles options, ou simplement nous servir d'alternatives? En gardant à l'esprit que le citoyen moyen pense le plus probablement aux réseaux routiers, aux hôpitaux et aux équipements médicaux, aux systèmes d'énergies renouvelables, aux filières alimentaires alternatives, aux écoles et autres nécessités quotidiennes, quels impacts ces projets auraient-ils sur ce citoyen, et seront-ils vraiment réalisés?
2. A qui profiteraient ces projets? La réponse est simple : cela dépendra s'ils sont des initiatives strictement privées ou des projets réalisés en mode "responsabilité sociale". Dans le premier cas, les projets sont destinés à maximiser les profits et à servir en tant que rampes de lancement pour des multinationales cherchant à retro-innover pour se maintenir à flot. Ce type de projets n'est pas destiné à servir le public, qui y est ciblé juste en tant que client-payeur. Dans le deuxième cas, les projets ont un objectif socioéconomique et viseront à maximiser les taux de réalisation des buts assignés comme l'accès des zones rurales aux soins et à l'éducation de base, l'accès aux technologies et notamment à l'internet pour tous, au transport public gratuit…
3. Ces nouvelles initiatives apporteraient-elles des solutions différentes de celles existantes? Comment pourrait-on s'assurer qu'elles ne succomberont pas au même sort que les autres? Leurs études ont-elles été réalisées par ce gouvernement, ceux qui l'ont précédé ou par des ONG? Saurait-on, par exemple, pourquoi certaines; sinon la plupart; des initiatives gérées par le gouvernement ont-elles échoué? Connaitrait-on, au moins, le rôle joué par le leadership politique dans le succès ou l'échec de ces projets technologiques inducteurs de transformations? A-t-on documenté, inventorié les erreurs, les négligences, les mauvaises comme les bonnes pratiques, des initiatives similaires précédentes que ce soit chez nous ou chez les autres?
4. De quelles ressources ces projets auront-ils besoin pour atteindre les objectifs escomptés? A-t-on réellement pensé au scénario du changement du leadership politique? A-t-on aujourd'hui, ou va-t-on former demain, les agents, cadres opérationnels et stratégiques nécessaires pour réaliser ces projets? A-t-on aujourd'hui, ou va-t-on acquérir demain, la logistique nécessaire pour assurer la fabrication, le transport et la livraison des biens et services qui en résulteront? Si ces projets réaliseront leurs potentiels, a-t-on pensé à adapter l'offre énergétique, y compris renouvelable, à la demande qui serait, bien sûr, bien plus importante?Avons-nous un plan de formation pour préparer les nouvelles générations d'ingénieurs, d'enseignants et d'ouvriers pour pouvoir conduire et réaliser ces projets et surtout apprendre et s'améliorer pour lancer de nouvelles initiatives encore plus ambitieuses? Avons-nous les experts en environnement pour pouvoir faire face aux impacts que ces projets ne manqueraient pas d'occasionner au milieu naturel?
5. Quel type de relations et d'interactions devrait être mis en place pour forcer le succès?
Pour réussir ces réalisations capitales, plusieurs acteurs doivent être en synergie et synchronisation avec la stratégie mise en place, après tout il s'agit bel et bien de notre ‘'start-up'' nationale, peu importe ce que nous en pensons. Notre succès exige l'alignement et la coordination entre les différents partenaires à savoir les syndicats, les associations socioprofessionnelles tels l'UGTT et l'UTICA, les ministères, l'administration et les institutions publiques ainsi que le secteur privé.
Le défi ne sera que plus dur à relever, si l'on prend en considération la politique politicienne qui règne au pays actuellement, tout comme la profonde césure qui traverse notre société.
Il est à espérer que ce gouvernement sortant, ait pensé à un mécanisme innovant qui mettra ces projets sur la bonne voie, à travers un modèle d'implémentation facilement exécutable par d'autres. Ce sera l'héritage qu'il aurait à montrer aux générations futures, en étant le gouvernement qui a pu mettre en place la première pierre dans l'édifice du projet tunisien.
Cette démocratie start-up devrait être la voie de sortie de la Tunisie vers le salut, après quatre ans de pays-en-roue-libre. Mais ceci n'ira pas sans difficultés, sans révisions profondes des lois et réglementations existantes, et surtout sans une refonte totale des valeurs de la société.
* Professeur en Développement de Leadership et Management a Mediterranean School of Business et analyste politique, maitrise en Management et Operations de Harvard University


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