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Campagne électorale : la véritable guerre des images
Publié dans Business News le 20 - 10 - 2014

Plus qu'une semaine avant les élections législatives du 26 octobre 2014. Sur le terrain et sur la toile, les partis s'agitent et brandissent leurs meilleures armes : des images et des prises de vue destinées à impressionner les futurs électeurs, mais aussi et surtout, leurs adversaires politiques. Les deux géants de la politique, Ennahdha et Nidaa Tounes, roulent des mécaniques et rivalisent en plans serrés et images d'une foule déchaînée afin d'exposer l'importance de leurs bases électorales.
Le week-end du 18 octobre 2014 est la dernière ligne droite de cette campagne pour les législatives, la journée de silence électoral étant prévue pour ce samedi 25. Samedi, les deux grands partis ont chacun choisi une ville dans laquelle leurs présidents et figures emblématiques auront exhibé leurs forces de frappe. Aussi bien Ennahdha, à Sfax, que Nidaa Tounes, à Kairouan, ont fait salle comble. Quelques milliers de personnes étaient présentes brandissant les emblèmes des deux partis respectifs et les rassurant sur leurs scores au scrutin.
« Sfax, capitale du sud, terre de lutte et de travail, fera vaincre la révolution contre les forces contre-révolutionnaires, tout comme elle a scellé le sort du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali quand la ville a manifesté en masse, en 2011, pour rejeter l'injustice et de la dictature », a déclaré Rached Ghannouchi dans son discours prononcé samedi devant des milliers de personnes. 15.000 personnes étaient présentes selon les organisateurs du meeting. Rached Ghannouchi n'a pas manqué dans son discours, non sans prétention, de leur présenter ses excuses « parce que de nombreuses personnes n'avaient pas pu trouver de chaises et ont dû assister à l'événement depuis l'extérieur du théâtre ». En matière de capacité d'accueil, Ennahdha a pourtant choisi la salle de spectacle la plus importante de la ville.
De l'autre côté, à Kairouan, la présence de Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounes et son candidat à la présidentielle, a elle aussi suscité un important mouvement de foule. Quelques milliers de personnes étaient venues écouter son discours. 7.000 selon les organisateurs. Pour cet événement, le parti de BCE n'a pas misé sur la taille de l'espace mais sur la dimension religieuse de la ville. Si le lieu dans lequel l'événement a été organisé ne concurrençait pas avec celui choisi par Ennahdha, c'est néanmoins pour sa proximité avec la grande mosquée Okba Ibn Nafaâ qu'il semble l'avoir été. « Nidaa Tounes ambitionne dans le cadre de son programme électoral de sauver la région et de renforcer sa place économique, sociale et culturelle. Nous ambitionnons aussi d'instaurer un Etat moderne où il n'y a pas de place pour le terrorisme », a-t-il dit dans la ville où l'organisation terroriste d'Ansar Chariâa a organisé son dernier meeting.
Dans la Kairouan conservatrice, 4ème ville sainte du monde arabo-musulman, le parti destourien a souhaité faire de l'ombre à son concurrent islamiste. Ambiance festive et musique traditionnelle ont accompagné le discours du leader de Nidaa qui a conclu son discours ponctué de surates coraniques en disant que « nous sommes réunis aujourd'hui dans l'espace de Okba Ibn Nafaâ. Nous sommes un peuple musulman et ils ne pourront pas renchérir sur ça ». A quelques dizaines de kilomètres, le parti rival, Ennahdha, déchaînait les foules en rappelant à Sfax qu'elle « sera encore une fois décisive pour remporter la bataille face à la contre-révolution ».

Les deux meetings, tenus simultanément ont fait un tabac et ont généré les présences escomptées par les organisateurs des deux partis. Deux chiffres cependant non comparables compte tenu des dimensions différentes des deux villes en matière de population, de pouvoir électoral et même de taille de l'espace choisi pour l'événement. Et pourtant, simultanément à la tenue des deux meetings, la guerre des images a battu son plein sur la toile et par médias interposés. Des plans serrés, des foules chauffées à blanc et des slogans et emblèmes brandis. Tous les moyens étaient bons pour montrer l'ampleur de l'intérêt électoral pour l'événement et donc pour le parti.
Mais cette guerre des images ne s'est pas arrêtée là. Cette fin de semaine a été riche en meetings et autres événements populaires. Présent au sud, Rached Ghannouchi en a profité pour animer des meetings à Gabès, sa ville natale, mais aussi à Gafsa, histoire d'exposer le programme du parti dans les deux circonscriptions électorales. Idem pour Nidaa Tounes qui s'est déployé à Sfax, Zarzis, Djerba, Nabeul, etc. entre samedi et dimanche avec la présence des grands ténors du mouvement.
« Ils ont peur de l'image. Les images montrent la réalité des choses », a déclaré Rached Ghannouchi à l'adresse de ses adversaires politiques, lors d'un meeting tenu par son parti dans la ville de Bizerte. Revenant sur la polémique suscitée par l'utilisation de drones pour filmer le meeting d'Ennahdha, notamment à Sousse, il a dit : « le drone a montré que 15.000 personnes étaient présentes et non 1.500 comme ils ont dit ».
Pour aider à convaincre politiques, électeurs et opinion publique de la « nécessité de voter pour eux », de plus en plus de photos et de vidéos sont diffusées sur la toile et, dans cette guerre des images, certains n'hésitent pas à user de tous les moyens et pas des plus éthiques. Des images d'enfants brandissant le logo d'Ennahdha, des photos d'étrangers présents aux meetings ou des slogans d'Ennahdha placardés dans des cimetières ont été utilisées par le parti islamiste pour sa démonstration de force. Emouvoir pour convaincre, intimider pour forcer la main.
Mais cette guerre de l'image passe indéniablement par une guerre de l'information. Dans les médias, selon leurs orientations et proximités politiques, les nombres de présents différent. Un même meeting peut avoir réuni quelques centaines à quelques milliers de personnes, selon le média qui diffuse l'information. D'autres feront le choix de donner la parole à certains et non à d'autres ou d'évoquer les masses déplacées par tel parti en omettant celles qui sont venues assister à l'événement d'un adversaire politique.
Pour ce dernier week-end d'avant les élections, des milliers de sympathisants ont répondu présents aux meetings des deux grands partis candidats aux législatives, Nidaa et Ennahdha. A la recherche d'une popularité perdue ou, au contraire, fraichement retrouvée, chaque camp multiplie les plans serrés, les prises de vue d'une foule de plus en plus dense et les images triées au volet afin de montrer que pour le 26 octobre, ces masses voteront pour lui. Pour l'heure, les jeux ne sont pas encore faits, et, à une semaine des élections, tout peut changer. Les images de terrain refléteront-elles les résultats des urnes ?


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