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Interview Noureddine Hached : Cessons de faire de la Tunisie le pays des occasions manquées !
Publié dans Business News le 07 - 11 - 2014

Pour la série des interviews de candidats à la présidentielle, publiées chaque vendredi, Noureddine Hached a reçu Business News dans son QG de campagne à Tunis. Le syndicaliste, fils aîné de la figure nationale Farhat Hached fondateur de l'UGTT et diplomate accrédité dans plusieurs pays, nous livre sa vision d'une Tunisie réconciliée avec son Histoire et ouverte sur l'avenir. Noureddine Hached expose ici son programme présidentiel et sa lecture du paysage politique tunisien en pleine mutation. Interview.
Quelle lecture faites-vous des résultats des élections législatives ?
Les élections législatives ont été pour moi très intéressantes. Elles m'ont rappelées, si on prend la peine d'étudier dans le détail ce qui s'est passé, des études qui ont été faites sur des démocraties qui existent depuis longtemps. Des études fines permettent de comprendre beaucoup de choses à ces élections, et en premier lieu, le fait que réellement le peuple tunisien est un peuple génial et qu'il a réellement voulu ce résultat. Ceci est ma lecture des choses. Evidemment, sur plus de 5 millions d'électeurs inscrits, ce ne sont que 3 millions qui se sont dirigés vers les urnes, mais c'est un bon score. Près de 60% de participation pour des élections législatives, c'est la moyenne mondiale. Le peuple est génial parce qu'il n'a donné aucune majorité à aucun des partis politiques et il a émis un certain nombre de messages. Depuis les résultats des élections, les partis ont eu une certaine migraine, ils n'arrivent pas à savoir comment s'en sortir. Ces résultats résument la subtilité des Tunisiens, en réalité j'ai toujours eu cette idée de notre peuple avec laquelle j'ai grandi et c'est pour cela que j'ai une confiance aveugle en le peuple tunisien. En termes politiques évidemment, les élections ouvrent un champ : Il y a possibilité aux formations politiques de pouvoir réaliser quelque chose pour les Tunisiens. Toutefois, en tant qu'historien, les cinq années à venir seront parmi les plus difficiles que vivra le pays. Les dossiers, les problèmes, les défis, les enjeux, l'Histoire elle-même, les accumulations sont tellement complexes et demandent des réponses urgentes. C'est pour cette raison que les partis politiques nouvellement élus au Parlement se doivent d'agir, de comprendre et de lire la situation. Je suis surpris de certains discours qui se font depuis quelques semaines, après les élections, c'est comme s'ils n'avaient pas reçu le message du peuple tunisien. Il a été clair, il a fait son choix pour que ces responsables de partis politiques, essentiellement, trouvent les voies et les moyens pour pouvoir répondre d'urgence aux problèmes que vivent les Tunisiens.
Pensez-vous que les législatives vont créer une dynamique positive en faveur de certains hommes politiques ?
Il est de tradition de lier les deux. Les décisions des partis ou des tendances politiques pour choisir les lois électorales, pour faire en sorte que les élections soient liées ou indépendantes l'une de l'autre, pour que les législatives devancent la présidentielle, font partie de ce jeu merveilleux de la politique. Il est donc de bon ton de dire que les élections législatives, de tradition, créent une dynamique et entrainent derrière elles les personnalités ou la personnalité qui est considérée comme la plus favorable. Normalement, cette dynamique là joue en sa faveur. Cependant, dans le cas présent, le parti vainqueur n'est pas majoritaire. Les Tunisiens n'oublient jamais les choses, ils ont un souvenir extrêmement extraordinaire, les trois années que nous avons passées sont l'exemple le plus récent pour eux de la démocratie naissante. Ils ont vu un président de l'Assemblée, un chef du gouvernement et un président de la République qui se trouvaient des alliés, et chez les Tunisiens il s'agissait du même pouvoir. Le peuple a intégré le jeu démocratique, et surtout, il connait tout le monde, il sait mettre un nom sur chaque visage. De ce fait, je ne pense pas qu'il se laissera entrainer pour que les partis politiques quels qu'ils soient, gèrent les trois institutions et c'est parmi les éléments d'analyse qui m'ont poussé à me présenter en tant que candidat indépendant, parce que le peuple Tunisien a besoin cette fois-ci d'un président qu'il élira et non celui désigné par un parti politique. Le peuple Tunisien a appris à ne pas mettre ces œufs dans le même panier.
Quelles sont les grandes lignes de votre programme présidentiel ?
Quand j'ai réfléchi à cette élection et me suis décidé à m'engager, et vu les expériences que j'ai eues avec les autres pays comme l'Italie, la Belgique ou le Japon où les chefs d'Etat n'ont pas d'importantes prérogatives, j'ai vu qu'aucun de ces dirigeants n'avait un programme. J'ai compris qu'on ne parle pas de programme pour ce type de chef d'Etat comme le notre maintenant, bien qu'il ait beaucoup de prérogatives. Un chef d'Etat doit avoir une vision : de ce qu'il va faire, de ses convictions, de ce qui le lie à ce peuple qui va l'élire et surtout qu'il ait une confiance personnelle. Ma vision est venue de par mon parcours, de par mon histoire, à ce moment que je pense important aujourd'hui, de ce que j'ai appelé « la Tunisie éternelle ». Cette Tunisie des ancêtres, aujourd'hui pour des raisons locales, régionales et mondiales est menacée. Pour moi c'est l'un des enjeux des cinq années à venir, au-delà des réalisations importantes qui doivent être faites, qui sont des moyens pour le développement, l'amélioration de la vie des gens… Nous ne sommes pas les seuls sur cette terre à tenter de répondre à tout cela, et je dis souvent que les solutions sont connues, puisqu'il y a 195 pays aux Nations unies parmi lesquels plusieurs ont réussi. On peut s'inspirer de leur exemple en Tunisie. On n'a pas besoin de grandes études, ultra modernes pour savoir ce qu'il y a à faire en 2014 dans le pays, c'est le lien, le ciment qui doit lier les Tunisiens entre eux, permettre pour cette petite terre et ce grand peuple d'exister après 3.000 ans. Je pense que c'est cela la vision de la Tunisie éternelle qui me porte, mais pour ce faire, évidemment, il y a les prérogatives constitutionnelles de la Défense et de la Sécurité, de la Diplomatie, des Droit de l'Homme. Il y a des moyens constitutionnels tels que le suffrage universel, être président du conseil des ministres… Par conséquent, ceci m'a permis de préparer mon programme d'une soixantaine de pages. Ma vision de la Défense est d'être participative. Les Tunisiens doivent y participer mais elle aussi devra participer dans l'économie du pays, dans les zones agricoles et sahariennes, pour les développer. Que les jeunes soient plus intégrés dans les armées tunisiennes, pas seulement en tant que soldats ou officiers, mais aussi comme volontaires. Que le service national soit développé, qu'il soit égalitaire pour tout le monde, filles et garçons. Donc, il faudra instaurer une Défense participative, parce que la Défense a changé de modèle, nous ne sommes plus dans la Défense du territoire comme à l'ancienne, maintenant on parle de cyber Défense et de guerre… La chance de la Tunisie c'est d'avoir une élite au sein de l'armée qui possède les connaissances. Au niveau de la sécurité nationale, je proposerai la cération à l'Assemblée d'une commission permanente de la Défense et de la Sécurité nationale. Ceci permettra aux élus du peuple d'être conscients et au courant des difficultés mais aussi des enjeux de la Défense, et d'être sensibilisés à voter les budgets nécessaires. Je pense également que le ministère de l'Intérieur a fait son temps, tel qu'il est conçu depuis 60 ans. Pour donner un sens à l'article de la Constitution sur la décentralisation positive, je voudrais aller plus loin, par la création des districts qui réunissent trois ou quatre gouvernorats : ils élisent leur président, leur Conseil. Ces districts seront des structures entre l'Etat central et le gouvernorat, ayant des prérogatives locales et en même temps une partie du budget national qui soit géré par les Conseils et donc par le peuple. C'est pour moi le plus grand acte révolutionnaire, c'est d'arriver à le réaliser. On aura un ministère qui regroupera tout ce qui existe dans le ministère de l'Intérieur, en rapport avec les municipalités, les gouvernorats, la gestion locale et régionale, mais aussi les services du ministère du Développement qui s'occupent du développement régional. Nous ne pouvons plus nous permettre dans ce petit pays d'avoir des déperditions, des choses perdues dans les dédales kafkaïens de la bureaucratie. Un deuxième ministère sera entièrement consacré à la Sécurité. Parce que l'enjeu est important, il faut avoir un département qui s'en occupe, une agence nationale de la coordination du renseignement. Se structurer est important : avoir un chef d'Etat major auprès du président de la République pour pouvoir coordonner est primordial. Concernant le volet diplomatique, j'ai eu de la chance de consacrer 30 ans de ma vie au service du pays en étant ambassadeur dans plusieurs pays. Ma vision est que nous ne parlons plus d'une diplomatie au singulier, maintenant il faut parler de diplomatie au pluriel. Il y a bien entendu la diplomatie classique qui s'intéresse à la politique, aux relations internationales et stratégiques, etc. Toutefois, maintenant il faut aller plus loin et voir plus grand. Mon expérience des petits pays : la Belgique, la Suisse ou la Suède m'a montré que plus on est petit, plus il faut voir grand sinon on finit par être étranglé et d'autres vont nous dépasser. Notre destin depuis Carthage, c'est de voir toujours plus grand, notre génération a été mitigée mais nos jeunes au contraire suivent le chemin de nos parents et il faut leur donner cette opportunité de voir plus grand, et c'est pour cette raison que la diplomatie est le moyen de donner ces clés. C'est pour cela aussi que la révolution tunisienne a créé dans le monde, surtout occidental, ce concept que j'appelle « le besoin de Tunisie ». Notre pays, cet îlot qui réussit, nous devons en faire une partie de notre diplomatie, vendre au monde cette idée de besoin de Tunisie. J'introduis aussi la diplomatie économique et financière à améliorer, une plus grande intégration verticale-horizontale. Je propose que chaque ministère ait un conseiller diplomatique qui soit diplomate et rattaché au ministère des Affaires étrangères. Il se chargera de l'international, du protocole et des contacts avec les ambassades. Le rôle du président pour ces cinq prochaines années, c'est d'avoir tous les jours ce rôle de conciliateur et de médiateur. Il suffit d'avoir de la bonne volonté et moins d'amour-propre, de venir servir le peuple. Je propose un pacte de confiance à la jeunesse tunisienne, un Conseil de la jeunesse auprès du président sera mis en place, qui travaillera en permanence avec des jeunes.
Qui va faire que la Tunisie intègre la technologie mondiale ? La Tunisie pour l'instant n'est qu'un consommateur ! Je m'engage, je lutterai tous les jours contre toute ce qui entrave un jeune tunisien dans la réalisation de son projet. Je briserai toutes les procédures bureaucratiques qui font qu'un jeune attende des années parce que telle procédure, telle loi, tel texte le demandent. On gagnera la bataille de la culture, de l'attachement de ces jeunes à leur propre pays, pour que la Tunisie éternelle puisse continuer.
Des enfants qui ont quitté par milliers l'école cette année, je le vis comme un drame national. Qu'est ce qu'on en fait ? Des futurs morts sur les plages européennes ou des futurs membres de Daech. J'ai déjà un plan pour tout cela, c'est pour moi des cercles de vigilance au niveau de la Défense et de la Sécurité par les jeunes, c'est pour moi un cercle que j'ai appelé le cercle des incorruptibles qui se déploiera sur toute la Tunisie. Il faut cesser de faire de la Tunisie un pays des occasions manquées. C'est le peuple cette fois-ci qui va décider, c'est lui qui se rendra aux urnes le 23 novembre. Il va être devant sa conscience, je souhaite qu'il ne se lève pas le lendemain avec une gueule de bois et qu'il se dise j'ai fait le bon choix, parce que cette fois c'est pour cinq ans. J'ai peur d'une chose seulement, c'est de dire peut-être que le peuple sera obligé encore une fois en 2017 ou 2018 et de faire de nouveaux sacrifices. Pour cette raison, je sens que je fais partie de la solution.
Quelles seront vos premières décisions en tant que président de la République ?
Ma volonté, dès le premier jour, est d'aller à Monastir me recueillir sur la tombe de Habib Bourguiba, parce qu'il fait partie de cette Tunisie éternelle. C'est un signal que je veux donner parce qu'il est le fondateur de l'Etat moderne, de la Tunisie indépendante, nous lui devons cela et il doit être honoré à ce titre. Il faut s'attacher aux symboles, revenir à nos sources, à notre authenticité, mais en même temps accueillir le futur, être intégré au nouveau monde. Par ailleurs, la décision immédiate sera comme je l'ai promis, de faire des réunions sur le champ et d'aller visiter sur le terrain et comprendre le pourquoi des défaillances. Je lancerai également les dossiers qui font partie des prérogatives du président : la nomination de l'Etat major, agir immédiatement selon ce que la loi et le texte de la Constitution permettent au chef de l'Etat parce que je serai dans le respect le plus total de notre Constitution. Je serai le garant de tout ce qui est en rapport avec les droits de l'Homme, lancer aussi la mise en place de la restructuration du ministère des Affaires étrangères. En outre, un pays ne peut marcher que sur ses deux jambes : le travail et le capital. Je ne suis pas contre le capital national et il faudra en même temps promouvoir la valeur du travail. Je porterai ce message éternel que je reçois de mon père et de nos parents, de cet acquis tunisien unique au monde qu'est le social permanent. Je dis honneur au travail, il faut que le travail prenne la place sur celle de l'argent, et qui a été à l'origine de toutes les corruptions. D'un autre coté, je visiterai immédiatement les pays voisins et je travaillerai tous les jours pour le Maghreb. Imaginez ce territoire unique au monde, de Nouakchott à Benghazi, avec ses terres, ses richesses. Il viendra un jour où le projet du Grand Maghreb se fera. C'est un déni de l'Histoire que la génération actuelle aux commandes continue à ne pas réaliser ce projet. Je compte créer des contacts pour que le Grand Maghreb voie le jour.
Comment sera financée votre campagne ?
Cette histoire de financement me donne la migraine parce que je suis indépendant, je ne dispose pas d'un parti politique avec une machine derrière, je n'ai pas non plus une fortune personnelle. Il reste donc le soutien des uns et des autres et c'est avec cela que ma campagne sera financée. Je le vis comme un frein parfois, parce que je n'ai pas toujours les moyens de visiter des endroits en Tunisie où on me demande d'être. Je ne fais pas de victimisation gratuite et déplacée, mais c'est la réalité, surtout je n'ai pas prévu le niveau des dégâts qui a été fait, sur la société tunisienne au cours de ces dernières années, le lien qui existe entre l'argent et la politique, l'argent et les questions nationales, et la chose publique. Je suis en train d'œuvrer avec les moyens que nous avons et c'est révoltant de voir des partis drainer des chiffres importants là dans un pays où des Tunisiens connaissent la misère, devant une classe moyenne qui vit des drames parfois et qui en train de devenir une classe pauvre ! On continue de parler d'un budget de la présidence qui est faramineux ! Ce budget là, combien de personnes peut-il faire vivre, combien de maisons peuvent recevoir de l'eau grâce à cet argent ? Il ne s'agit pas de populisme, celui-ci consiste à faire des discours et ne font rien sur le terrain. Ma volonté est très forte, et je m'engage devant le peuple, à faire que le nombre d'heure que j'aurais passé sur le terrain, dans les maisons, les usines, les cafés, dans les unités agricoles, soit plus important que le nombre d'heures que j'aurais passé derrière un bureau ou en visite dans un pays ou un autre. Ma seule promesse c'est de travailler dur, de faire en sorte qu'on se partage les responsabilités et les devoirs. Le peuple Tunisien est prêt et le servir sera extraordinaire. Ce sujet est le pendant de tout ce dont on parle comme argent.
En une phrase, pourquoi on voterait pour vous ?
J'espère faire communiquer aux Tunisiens le regard, la sensibilité, le sentiment de confiance ou la volonté de confiance que je serai à leur coté. Quand je dis que j'ai grandi avec أحبك يا شعب (Phrase culte du martyr Farhat Hached), ce n'est pas un simple slogan, ce n'est pas un titre, je l'ai porté en moi et il vient des profondeurs de l'Histoire, que le peuple également porte en lui-même. C'est ce qui nous unit, je suis uni au peuple tunisien par ce pacte et parce que je ressens une très grande responsabilité. J'espère être au niveau si les Tunisiens acceptent de me faire confiance et j'y travaillerai tous les jours en totale transparence, en totale protection du plus faible, des travailleurs, des sans travail. Je porte une partie de la solution et j'essaye de contribuer avec les Tunisiens à améliorer la situation dans le pays. J'espère qu'on me tendra la main pour cette mission ce ne sera pas facile parce que le contexte tunisien, maghrébin, arabo-musulman, mondial est en pleine mutation, un 21ème siècle est en train de se construire et l'humanité est consciente de cela. Nous prenons conscience que ce costume que nous nous sommes taillé depuis deux siècles devient trop petit. Le politique tel qu'on le connait ne répond plus à toutes les avancées, à ce que pensent les jeunes. C'est pour cette raison qu'il y a cette fièvre parce qu'un monde se construit qui est porteur de dangers, mais il est aussi porteur de chances et d'opportunités, et la Tunisie devra s'y intégrer.


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