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Nouveau poids des partis et reports des voix : personne n'est sur une autoroute
Publié dans Business News le 09 - 11 - 2014

Le paysage politique a de nouvelles règles depuis le 26 octobre et ces nouvelles règles sont établies à partir du poids de chaque parti en fonction des voix obtenues au cours des dernières législatives. Ces voix vont peser lourdement à la présidentielle du 23 novembre et chacun des candidats est en train de faire les yeux doux aux partis pour gagner leurs faveurs. Tour d'horizon et pronostics.
Un tableau réalisé par Business News à partir des résultats provisoires des législatives obtenus par les différents partis en 2014 comparés aux résultats définitifs obtenus en 2011 montre un tout nouveau paysage politique en Tunisie. Désormais, c'est Nidaa Tounes qui accapare 36,85% des voix et 39,6% des sièges au parlement. Un parti qui, jusqu'il n'y a pas très longtemps, était qualifié de phénomène médiatique qui n'a aucune base. Les adversaires politiques de Nidaa ont laissé longtemps croire à leurs bases que le parti de Béji Caïd Essebsi n'avait aucun poids et n'existait que dans les médias de la honte. Les législatives du 26 octobre ont constitué un tournant historique puisque la donne a radicalement changé. Les partis qui se prévalaient de véritables assises populaires se sont avérés vides. A leur tête Ettakatol et Al Massar qui n'ont rien pu gagner, mais aussi le CPR, Al Mahabba et Al Joumhouri qui ont obtenu respectivement 4, 2 et 1 sièges et qui ne pèsent désormais que 1,96% et 1,16% et 1,6% en termes de voix.
Paradoxalement, et en dépit de ces chiffres dramatiques et de cette claque des électeurs, les candidats à la présidentielle de ces partis continuent à tromper leurs bases sur leur poids réel leur laissant croire qu'ils pèsent encore quelque chose dans le paysage médiatique. C'est notamment le cas de Moncef Marzouki et de Hachemi Hamdi et, à degré moindre de Mustapha Ben Jaâfar et Ahmed Néjib Chebbi.
Pour expliquer cette confiance en soi et cette grande détermination, il y a deux hypothèses. Soit ces candidats n'ont pas d'autres explications à donner à leurs militants et sont obligés d'aller jusqu'au bout. C'est vraisemblablement le cas de Ahmed Néjib Chebbi et Mustapha Ben Jaâfar. Soit ils sont encore dans leur tour d'ivoire et continuent à établir des calculs politiques sur la base de leur militantisme historique indéniable (le cas de Moncef Marzouki) et leur poids en 2011 (le cas de Marzouki et de Hachemi Hamdi).
Le tableau ci-dessous montre des chiffres comparant le résultat de 2014 à celui de 2011.
Les chiffres sont têtus. Ennahdha, le CPR et Ettakatol sont les partis qui ont perdu le plus grand nombre d'électeurs entre 2011 et 2014. A eux trois, ils ont perdu 1,1 million de voix. Soit près du tiers de l'ensemble des électeurs tunisiens ayant voté en 2014.
Que les candidats continuent à rêvasser comme ils veulent, les chiffres ne trompent personne. Contrairement aux meetings et les discours de propagande.
Le nombre total des électeurs aux législatives du 26 octobre était légèrement inférieur à 3,5 millions d'électeurs. A la présidentielle du 23 novembre, on devrait s'attendre à quelque 2,5 millions, selon les estimations de plusieurs observateurs et analystes politiques.
Les électeurs des partis ayant perdu aux élections ont très peu de chances d'aller voter au 1er tour de la présidentielle. Idem pour une bonne partie des électeurs d'Ennahdha, estiment les mêmes observateurs. Le conseil de la Choura d'Ennahdha n'a pas donné de consigne de vote et n'a pas appelé à la mobilisation générale, contrairement aux législatives. Le message est clair : « votez pour qui vous voulez ! ». Ce message peut être compris comme étant un appel au vote pour le compte de Moncef Marzouki, mais ce serait aller vite en besogne. Une majorité des dirigeants d'Ennahdha est contre l'actuel président de la République. Pour les bases (le peuple d'Ennahdha comme les a appelés Marzouki), la moitié d'entre elles n'est même pas politisée. On pense notamment à ces personnes âgées qui écoutent attentivement les consignes du chef du bureau local et qui partent au bureau de vote munies d'un petit papillon comprenant le chiffre et le logo d'Ennahdha. Vu que le conseil de la choura n'a pas donné de consignes, il n'y aura donc pas de mobilisation des votants pour le 23 novembre. Reste l'autre moitié qui pourrait éventuellement aller voter, soit quelque 450.000 personnes.
Quant à Nidaa Tounes, qui a obtenu 1,2 million de voix aux législatives, les observateurs sont divisés. Il y a ceux qui estiment que la mobilisation des législatives ne se répètera pas à la présidentielle, vu la question du vote utile. Et il y a ceux qui estiment que la partie n'est pas encore finie et qu'il faut mener Béji Caïd Essebsi jusqu'à bon port pour qu'il puisse gagner les élections et permettre à son parti de travailler plus ou moins tranquillement. Il y a surtout, parmi les électeurs de Nidaa, ceux qui tiennent à barrer la route à Moncef Marzouki qu'on dit favori, aux côtés de Slim Riahi. Une mobilisation totale n'est donc pas à exclure pour que BCE puisse passer dès le 1er tour.
Quels reports ?
- Béji Caïd Essebsi
Vraisemblablement, Béji Caïd Essebsi obtiendra 1,2 million de Nidaa auxquels il faudra rajouter quelque 75.000 voix d'Afek, 20.000 voix de l'Alliance démocratique, 25.000 voix de l'UPT et une bonne vingtaine de milliers de voix de ceux qui ont voté pour les listes RCDistes. Soit 1,34 million, soit 53,6%. Cette estimation haute fait passer BCE dès le premier tour en partant de l'hypothèse qu'il y aura 2,5 millions de votants. Mais il faut également voir l'estimation basse.
Si les électeurs de Nidaa ne se mobilisent pas en masse, BCE obtiendra 750.000 voix de Nidaa, 50.000 voix d'Afek, zéro voix de l'Alliance, 10.000 voix de l'UPT et 10.000 voix des différentes listes RCDistes. Soit 820.000 voix en tout, soit 32,8%. Dans cette hypothèse basse, il y aura donc un second tour. Les dirigeants de Nidaa savent donc ce qui leur reste à faire pour pouvoir passer dès le premier tour : mobiliser davantage leurs fans et militants et faire les yeux doux aux Afek, UPT et RCDistes.
- Moncef Marzouki
La véritable débâcle du CPR n'a pas découragé Moncef Marzouki à aller de l'avant et il croit encore en ses chances. Il suffit de voir les discours des leaders de son parti pour constater que ces gens-là pensent encore que leurs chances sont intactes. La machine du CPR est cependant grippée et ce n'est que la semaine dernière que l'on a pensé à mobiliser les bases pour trouver des observateurs.
Aux législatives du 26 octobre, le parti de l'actuel président a obtenu 68.000 voix sur lesquelles il peut compter à la présidentielle. A ces voix, il peut espérer sans problème obtenir les 66.000 voix de son « jumeau » Tayyar et une quinzaine de milliers de voix dispersées entre les différents partis islamistes et révolutionnaires, comme Binaa et Wafa au cas où Abderraouf Ayadi accepte de se retirer.
Mais l'essentiel des voix sur lesquelles compte Moncef Marzouki, ce sont celles du « peuple d'Ennahdha ». Vu qu'il n'y a pas eu de consigne de vote de Majlis Choura et vu que le parti ne va pas mobiliser ses troupes pour un président qui les a longtemps dénigrés, Marzouki peut espérer au meilleur des cas obtenir 400.000 voix. Soit 550.000 voix au total pour l'hypothèse haute. Soit 22%.
Pour l'hypothèse basse, Moncef Marzouki a la garantie des 68.000 voix de ses troupes, 50.000 voix parvenant du Tayyar (plusieurs parmi les militants du Tayyar n'aiment pas Marzouki et lui préfèrent Néjib Chebbi), une dizaine de milliers de voix islamistes et révolutionnaires dispersées et 50.000 voix seulement d'Ennahdha. Pourquoi 50.000 dans cette hypothèse basse ? Parce qu'outre la démobilisation naturelle de la moitié des Nahdhaouis, il peut y avoir des appels discrets pour soutenir quelques amis d'Ennahdha dont notamment Hamouda Ben Slama ou Mohamed Frikha.
L'objectif étant de disperser les voix au maximum et garantir l'élection dès le premier tour avec BCE qui a rencontré Rached Ghannouchi l'année dernière à Paris, mais aussi (apparemment) la semaine dernière à Tunis. Un accord secret entre les deux premiers partis du pays, avec à la clé quelques portefeuilles ministériels ou la présidence de l'assemblée, n'est pas à exclure des scénarios. Dans cette hypothèse basse, Moncef Marzouki ne récoltera que 178.000 voix, soit 7,1%.
- Slim Riahi
Troisième force politique dans le paysage tunisien, l'UPL a un candidat très controversé en la personne de Slim Riahi. L'UPL a pu obtenir 140.000 voix aux législatives et il est quasiment impossible de le voir dépasser ce chiffre, en dépit de ce que disent les sondages. Il avait un espoir, obtenir des voix d'Ennahdha, mais vu que le Majlis choura a tranché, cet espoir est parti en l'air et on ne voit vraiment pas d'où est-ce qu'il peut « quémander » des voix. Slim Riahi, en théorie et loin des sondages, ne devrait pas dépasser les 5,5%.
- Hamma Hammami
Avec 122.000 voix aux législatives, le Front populaire figure parmi les grands vainqueurs des législatives. Le charisme et l'historique de son candidat Hamma Hammami fait que ce candidat a de véritables chances de passer au second tour, s'il obtient les faveurs de quelques partis et si l'un des candidats perdants accepte de se retirer pour le soutenir. Reste à savoir qui.
Dans l'hypothèse haute (ou basse), les militants du FP sont de véritables engagés et ils devraient aller en masse pour la présidentielle. Les 120.000 voix des législatives sont garanties auxquelles on pourrait rajouter 20.000 voix de l'Alliance démocratique, une dizaine de milliers d'Al Joumhouri, une vingtaine de milliers de l'UPT et, peut-être, une vingtaine de milliers d'Ettakatol, en souvenir du 18-Octobre. Dans cette hypothèse haute, Hamma Hammami aura 190.000 voix, soit 7,6%.
Dans l'hypothèse basse, Hamma récoltera assurément l'ensemble des voix du FP et une trentaine de milliers de voix des différents partis cités plus haut, soit 150.000 voix, soit 6%.
- Ahmed Néjib Chebbi, Mustapha Ben Jaâfar et Hachemi Hamdi
Avec 55.000 voix et un siège pour son parti Al Joumhouri, Ahmed Néjib Chebbi a théoriquement très peu de chances de passer le 1er tour, surtout que la mobilisation est actuellement quasi-totale pour BCE. D'où peut-il récolter des voix ? L'espoir était d'en obtenir chez Ennahdha, mais cet espoir s'est évaporé.
Pour Hachemi Hamdi, son parti Mahabba a obtenu 40.000 voix et deux sièges. Même s'il s'est donné la peine de rentrer en Tunisie après un long exil et même s'il est en train de mouiller sérieusement la chemise, il a peu d'espoir d'atteindre les 100.000 voix.
Quant à Mustapha Ben Jaâfar, avec les 23.000 voix obtenues par son parti aux législatives et l'absence de soutien d'Ennahdha, il a plutôt intérêt à se retirer et lancer un appel de report de voix à un autre candidat.
- Les 20 autres ?
Il reste encore 20 candidats, mais deux se sont déjà retirés. Abderrahim Zouari et Mohamed Hamdi. Le parti du premier a déjà lancé l'appel du report des voix vers BCE tandis que le second se morfond encore dans le silence. Une petite partie de ses voix (37.000) pourraient éventuellement aller vers Moncef Marzouki.
Quant aux 18 autres, et à leur tête Mondher Zenaïdi, Kalthoum Kennou, Hamouda Ben Slama et Mohamed Frikha, les espoirs sont très minimes de concurrencer les trois challengers de BCE, à savoir Marzouki, Hammami et Riahi. Ils n'ont pas de machine de parti derrière eux et leur aura ou leur célébrité n'est pas suffisante à elle seule face à des concurrents largement en avance et bénéficiant de grands soutiens, notamment pour Marzouki et Hammami.


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