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Par son excellente campagne, Moncef Marzouki fait oublier trois ans de bourdes
Publié dans Business News le 20 - 11 - 2014

S'il faut classer les candidats par la qualité de leur campagne, Moncef Marzouki sera parmi les trois premiers, voire le premier. Malgré la triche, les abus, les contrevérités, l'actuel président de la République, candidat à sa propre succession, a réussi à faire oublier auprès de ses fans trois ans de bourdes multiples et à diaboliser son principal adversaire politique. Il mise sur la mémoire courte des Tunisiens et il risque de réussir son exercice !
En vingt jours de campagne électorale, Moncef Marzouki a fait le tour de la Tunisie, du nord au sud, d'est en ouest. Rares ont été les candidats à mouiller autant la chemise et à faire pareil. On n'en dénombre que trois, à savoir Ahmed Néjib Chebbi, Mondher Zenaïdi et Moncef Marzouki. A degré moindre Hamma Hammami et Mustapha Ben Jaâfar. Des centaines et des centaines de kilomètres ont été parcourus et des milliers de poignées de mains serrées.
A deux jours des élections, on sait que c'est serré, mais on ne peut pas en dire davantage en raison d'un code électoral qui a imposé la bêtise de certains de ses rédacteurs à cette campagne, puisqu'il interdit la publication de sondages. En dépit de l'absence de cet élément important dans toute vie démocratique, les candidats continuent leur course croyant, dans leur majorité, qu'ils vont la réussir. C'est quand même extraordinaire ce qui se passe dans ce pays. Le moment est réellement historique. Qui, il y a cinq ans, pouvait croire qu'il pourrait y avoir en Tunisie, à J-2, un tel suspens pour un tel scrutin ? Qui pouvait penser qu'il pourrait y avoir un président, candidat à sa propre succession, faire autant de kilomètres sans être assuré de gagner. Et, il faut le dire, Marzouki n'est pas assuré de gagner. Les autres candidats non plus et on est à J-2 !
Parce qu'il faut rendre à César ce qui lui appartient, même si c'est un blasphème que de comparer Marzouki à César, l'actuel président a fait une excellente campagne. Il a réussi à toucher la sensibilité de centaines de milliers de personnes. Le choc du 26 octobre avec l'échec cuisant de son équipe aux législatives (66.000 voix seulement et 4 sièges au parlement) a fait bouger le président de la République. Trois ans de critiques médiatiques et de sondages d'opinion alarmants ne l'ont pas sensibilisé. Il lui a fallu un vrai choc pour qu'il bouge et il a bougé.
Dans son périple, Moncef Marzouki a misé sur deux points qui ont constitué l'essentiel de sa stratégie : la diabolisation de l'adversaire d'un côté, l'amnésie de ses électeurs de l'autre. Il fallait faire peur aux gens d'élire un adversaire capable de les renvoyer vers la dictature. Il fait appel à leur mémoire et leur peur naturelle et humaine de revenir vers les prisons et la répression. Auprès des islamistes, l'argument a fait mouche. L'essentiel de son soutien actuel vient justement du « peuple d'Ennahdha », comme il l'a dit lui-même en s'adressant à eux en direct, après avoir désespéré du soutien officiel des dirigeants du parti islamiste.
Si la première partie était basée sur la mémoire, la seconde était basée sur l'omission. Moncef Marzouki a tout fait pour faire oublier à ses électeurs ses trois années de bourdes monumentales. Il avait réponse à tout, il avait explication pour n'importe quel point.
A chaque question, il avait un bouc émissaire tout prêt pour justifier la bourde. Etrangement, ça marche ! Et ça marche à merveille auprès d'un public qui ne sait pas pousser le président au-delà de ses réponses et au bout de son raisonnement. Ses paradoxes n'étonnent personne.
Dans sa campagne, Moncef Marzouki parle de morale et d'éthique, alors que les principaux dirigeants de son parti multiplient les actes et paroles reflétant la bassesse la plus abjecte. Cela va jusqu'à son cercle familial, si on prend l'exemple de son frère Mokhlès (voir l'article consacré à ce sujet).
Moncef Marzouki parle de militantisme, alors qu'aucun militant des Droits de l'Homme, et encore moins de la LTDH ou de la LIDH ne témoigne en sa faveur ou ne lui a apporté un soutien dans sa campagne. Même pas ses proches des années de braise, comme Om Zied, Abderraouf Ayadi ou Khemaïs Chammari.
Moncef Marzouki dénonce les abus de biens publics, alors qu'il a usé et abusé de l'argent de la présidence de la République dans sa campagne.
Moncef Marzouki dit qu'il doit être là pour empêcher l'hégémonie du parti vainqueur des élections, alors qu'il a brillé par son absence lors de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi ou la mort lente, à la suite d'une longue grève de la faim, de deux salafistes en prison.
Moncef Marzouki a réussi à faire oublier tout cela. Les islamistes le soutiennent, alors qu'il n'a cessé de critiquer leurs dirigeants pendant les trois années de la troïka. Les salafistes le soutiennent, alors qu'ils étaient traités, il n'y a pas si longtemps, de microbes ! Salafistes et islamistes oublient qu'il ne les a jamais protégés et ne se rendent pas compte qu'il ne les protègera jamais !
Moncef Marzouki a réussi à tout faire oublier, y compris l'inscription dans son Livre noir de journalistes qui figurent aujourd'hui parmi ses soutiens ! Chapeau l'artiste !
Ses contrevérités ne seront dénoncées que par une intelligentsia pointée du doigt comme étant une « caste bourgeoise régionaliste qui méprise le petit peuple ».
Ses abus ne seront dévoilés que par des journalistes pointés du doigt comme étant des « journaleux corrompus à la solde de l'ancien régime ».
Ses bourdes ne seront divulguées que par des observateurs qui ne s'arrêtent que sur les petits détails insignifiants en occultant l'essentiel.
Il n'a jamais tenu une promesse ces dernières années ? Peu importe, il les tiendra toutes les cinq prochaines.
Bravo ! Ça fait mouche !
De 66 mille voix aux législatives, Moncef Marzouki a des chances de dépasser largement un million de voix à la présidentielle. Et tout cela en vingt jours !
Les personnes sensées sont conscientes du danger d'élire un candidat machiavélique capable, en si peu de temps, de brasser aussi large et de tromper autant de gens. C'est le même discours dont use Moncef Marzouki pour diaboliser son adversaire politique principal, Béji Caïd Essebsi et c'est le même discours dont usent les adversaires de Moncef Marzouki pour le diaboliser.
On est à J-2 et rien n'est encore joué. On ne sait toujours pas qui va remporter cette présidentielle, même si le premier tour semble avoir déjà été bouclé. Ce suspense est déjà un succès pour le pays ! Mais le succès sera amer, très amer pour le perdant et ses électeurs.
Quel que soit le nom de ce perdant, il va pouvoir dire que c'est un démoniaque qui a gagné et c'est dommage, un grand dommage, pour la Tunisie. Les cinq ans à venir ne seront certainement pas de tout repos pour la Tunisie.


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