Nul ne peut nier l'importance de l'apparence dans l'impression que peut dégager un politicien, encore plus quand celui-ci est candidat à la présidentielle, voire plus quand ce dernier est souvent décrié pour son allure négligée. Une leçon que semble avoir compris Moncef Marzouki, avec trois ans de retard et une semaine avant le scrutin l'opposant dans son second tour à un Béji Caïd Esebsi que beaucoup présentent comme le candidat « présentable » susceptible de redonner à l'Etat son prestige. En effet, Moncef Marzouki qu'on dit bien coaché, en cette période de dernière ligne droite avant la présidentielle, a tenu son meeting d'El Menzah, ce dimanche 14 décembre 2014, une cravate autour du cou. Une normalité à laquelle le président de la République- candidat à sa propre succession s'obstinait à s'opposer. Le lien entre la cravate et le résultat aux élections est fait par M.Marzouki lui-même: celui-ci lance, ainsi, à la foule " ce bout de tissus me ramènera-t-il plus de voix?" Illustrant ce qui est perçu par certains observateurs comme une mise en scène annonçant le changement d'apparence recherché, deux jeunes filles ont ainsi investi la scène et fait, au président, ce présent bien particulier. Dans une galanterie probablement calculée, celui-ci a porté le cadeau et a offert, de lui-même, une image nouvelle rampant, symboliquement et en apparence, avec l'image d'un Moncef Marzouki qui se voulait politicien original et non conventionnel. I.O.