Invité de « Rencontre spéciale » émission diffusée sur Nessma TV avec Meriem Belkadhi, ce soir du mardi 16 décembre 2014, Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, a eu à faire un tour d'horizon de la situation politique d'avant le second tour de l'élection présidentielle et des éventuelles configurations du prochain paysage au pouvoir. Le chef du parti islamiste a commencé par réitérer qu'Ennahdha ne soutient aucun candidat à la présidentielle et laisse le libre choix à ses bases de voter pour le candidat qu'elles veulent voir accéder à la magistrature suprême. Il a aussi appelé à un discours apaisant et rationnel de la part des différentes parties en lice, car la Tunisie ne supporte pas les éventuels appels à la division ou à la violence. Evoquant les divergences apparues au sein d'Ennahdha en ces circonstances de période électorale pour la présidentielle, le chef du parti a cité les mêmes argumentations dans le sens où les différences de points de vues constituent un signe de bonne santé. L'essentiel est, selon ses dires, qu'en fin de compte, l'homogénéité autour du consensus obtenu, prime, et ce après délibérations au sein du Conseil de la choura du mouvement. Prié de se prononcer sur un probable retour de la tyrannie et une crainte du « taghaouel » en cas de victoire du candidat de Nidaa Tounès, M. Ghannouchi a répondu catégoriquement : « Personnellement je n'ai pas cette hantise et il est impossible pour quiconque de faire retourner le pays à la tyrannie et à la répression. C'est une ère révolue », a-t-il martelé en substance. Donnant sa vision de la gouvernance de la Tunisie dans le cas d'une victoire de Moncef Marzouki ou de Béji Caïd Essebsi, le leader d'Ennahdha a indiqué qu'il est, certes plus facile de diriger le pays si les deux têtes de l'exécutif sont du même bord, mais dans le cas contraire, la cohabitation est possible et viable comme cela a été le cas, à maintes reprises en France, par exemple, ou comme la situation vécue actuellement aux Etats-Unis d'Amérique. « En tous les cas et en ce qui nous concerne, nous composerons avec le candidat qui sera élu par le peuple et nous accepterons les résultats qui seront proclamés par l'ISIE, une instance en laquelle nous avons entièrement confiance », a précisé Rached Ghannouchi en conclusion. Sarra HLAOUI