Le candidat au second tour de l'élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi est intervenu, vendredi 19 décembre 2014, dans l'émission Midi Show sur les ondes de Mosaïque Fm, où il a adressé un message aux Tunisiens à la veille de la journée du silence électoral, prévu ce samedi. Béji Caïd Essebsi a appelé les citoyens à voter massivement parce que le futur de la Tunisie est entre leurs mains : « Votez pour celui que vous aurez choisi, peu importe le candidat. Toutefois, ceux qui veulent le changement et l'espoir pour que le pays sorte de la crise, qu'ils votent pour ma candidature. Ceux qui ont été convaincus par la prestation de la Troïka et le modèle qu'elle a véhiculé, qu'ils votent pour mon adversaire ! ». Le chef de Nidaa Tounes se dit confiant en la maturité des Tunisiens et affirme que s'il est élu, les bonnes conditions pour que les citoyens ressentent la fierté d'appartenir à leur pays, seront créées. Répondant à l'invitation de son adversaire pour une partie de football, BCE déclare qu'il ne joue pas au foot, mais que s'il le fait, cela sera avec les jambes et non avec les mains, en un clin d'œil au match entrepris pas Moncef Marzouki. Sur un ton enjoué, il révèle qu'il joue plutôt à la Playstation, chez lui. Plus sérieusement, M. Caïd Essebsi affirme qu'il est en train d'entreprendre une réelle campagne électorale, alors que son concurrent mène presque exclusivement une campagne contre sa candidature : « Il n'y a pas un seul jour où Marzouki n'invente pas une histoire pour me dénigrer ! Il a également dit que si je gagnais, c'est que les élections sont falsifiées ! C'est quand même insensé de mettre en doute la partialité de l'ISIE, il est quand même l'actuel président de la République et il doit être conscient de la gravité de ses propos ! ». Concernant la création d'une commission chargée d'amender la Constitution, BCE souligne que Nidaa Tounes n'a pas l'intention d'amender le texte de lois. S'agissant de l'IVD, le candidat assure que l'instance doit travailler sans passer par les règlements de compte et que la justice doit être rendue, « mais nous n'avons pas encore vu de justice transitionnelle… », clame-t-il. Sur les accusations alléguant que sa famille aura un rôle politique à jouer s'il gagne, BCE rétorque qu'il a une famille respectueuse : « Ma femme, par exemple ne veut pas habiter le Palais de Carthage, et je vous le dit tout de suite, je n'ai pas nommé un de mes proches comme consul à Bonn ! » (En référence à Moncef Marzouki). Par ailleurs, il indique que la loi impose une déclaration de biens et que Moncef Marzouki pâlirait en se rendant compte de leur modestie, parce qu'il fait partie d'une génération pour laquelle l'argent importe peu. D'un autre coté, le candidat au second tour revient sur la position du Front populaire, précisant qu'il a de bonnes relations avec la formation de gauche et qu'il tient à son unité, puisqu'elle représente un acquis pour l'équilibre dans le paysage politique : « Ils ont pris une position claire contre Marzouki et ils ont laissé le choix à leur électorat pour voter ou non pour moi. C'est un honneur si les frontistes me donnent leurs voix ». Parlant de la démission de Hamadi Jebali, il affirme qu'il n'a pas démissionné à cause de lui et qu'il s'était déjà préparé à partir. Pour Chourou et Ellouz il rappelle que ca n'a jamais été la bonne entente… « Je ne suis pas pour la division d'Ennahdha ; ils ont leur place sur la scène politique et ont un chef sage. Toutefois, des composantes extrémistes au sein d'Ennahdha veulent reconduire le modèle de la Troïka. On va cohabiter avec le parti islamiste dans le respect mutuel et on ne veut pas un gouvernement composé d'un unique parti ».