La militante féministe, Khadija Chérif, proposée à la tête du ministère de la Femme par Habib Essid lors de la première version du gouvernement, est revenue, mardi 3 février 2015, sur les raisons de son éviction de la nouvelle équipe gouvernementale. Intervenant sur les ondes de Shems Fm, Khadija Chérif s'est dite déçue de la démarche entreprise par le chef du gouvernement désigné : « J'ai été appelée à participer au gouvernement et à l'exercice de la démocratie. J'avais à cœur de contribuer à l'amélioration de la situation des femmes tunisiennes avec un programme sérieux et on m'informe à la dernière minute que je suis écartée, plus précisément 24h avant l'annonce du nouveau gouvernement ». Ainsi, Khadija Chérif affirme qu'un certain camp au sein de Nidaa Tounes était contre sa nomination, outre le mouvement Ennahdha et Afek Tounes. Elle a rappelé la campagne de dénigrement visant sa personne et ses positions progressistes par les pages d'obédience islamiste. « Le mouvement Ennahdha a joué un rôle central causant mon éviction, mais également Afek Tounes. Les échos qui me sont parvenus en attestent. Mon remplacement a été évoqué lors des négociations autour de la nouvelle composition du gouvernement, essentiellement entre Afek et Ennahdha ». Khadija Chérif souligne que l'alliance entre Afek et Ennahdha est tout a fait claire, en atteste son remplacement par une dirigeante au sein du parti présidé par Yassine Brahim. « Il est légitime que les partis défendent la mise en place d'un gouvernement politique. Toutefois, ce qui est décevant, c'est la démarche qui porte atteinte à la crédibilité du gouvernement », affirme-t-elle. Par ailleurs, la militante évoque son appartenance à l'Association des femmes démocrates, qui a été déterminante, selon elle, dans son éviction.