Les noms et sigles qui se succèdent à longueur de journée depuis que les Tunisiens ont arraché la liberté de la parole sont la plupart du temps incompréhensibles pour beaucoup d'entre eux ayant vécu sous le règne de Ben Ali sans connaître les autres partis d'opposition RCD, Rassemblement Constitutionnel Démocratique, ancien parti au pouvoir et héritier du Destour -le parti fondé par Abdelaziz Thaalbi dans les années 20 et dirigé par Bourguiba depuis 1934. Le plus important parti de la lutte contre la France pour l'indépendance du pays. Il a été débaptisé plusieurs fois pour devenir d'abord le Néo Destour en 1934, le PSD (Parti Socialiste Destourien) après 1964 et enfin le RCD en 1988. Le Mouvement Ettajdid, l'héritier en fait du PCT, le Parti Communiste Tunisien, un de plus vieux partis en Tunisie. Interdit par Bourguiba dans les années 60, il a été autorisé une deuxième fois en 1981 .Après la chute de l'URSS et la fin du communisme, il s'est mué en Mouvement Ettajdid, en s'ouvrant sur les composantes progressistes de a scène politique. Il a accepté de participer au Gouvernement d'Union Nationale. Le Mouvement Ennahdha, c'est le mouvement islamiste tunisien dont le leader est Rached Ghannouchi, condamné à mort par le régime de Ben Ali et exilé à Londres depuis plusieurs années. Le Nahdha a été décapité par le régime de Ben Ali dans les années 90 mais ses militants n'ont pas disparu et ils se terraient en attendant leur heure. Le Nahda vient d'être autorisé par le gouvernement d'union nationale, hier jeudi 20 janvier. Le POCT, Parti Ouvrier Communiste Tunisien, un mouvement héritier des luttes des étudiants communistes de l'université depuis les années 60 et qui s'est distingué pendant le règne de Ben Ali par ces luttes et la saga de son leader Hamma Hammami qui était, pendant des années, en clandestinité en Tunisie relayé courageusement par sa femme Me Radhia Nassraoui. Le POCT est bien implanté dans certains cercles comme à l'université et au sein des organisations de la société civile. Le PDP, Parti démocratique progressiste est le nouveau nom du Rassemblement Socialiste Progressiste, parti fondé dans les années 80 par M. Nejib Chebbi. D'obédience plutôt nationalistes arabe le parti s'est progressivement orienté vers un rassemblement plus large des plusieurs écoles de gauche et même des islamistes qu'on qualifiait de progressistes. Le PDP, bien qu'autorisé par le régime de Ben Ali, n'a jamais été admis à participer à la vue politique à cause de ses positions plus radicales que les autres. Le PDP participe au gouvernement d'union nationale. Il y a bien évidement d'autres mouvements et groupuscules de toute obédience et particulièrement de gauche qui peuplent la scène politique. On peut citer les fameux WATAD, nationaux démocrates de l'université tunisienne, les nassériens de M. Bechir Essid, ancien bâtonnier, la Ligue de la Gauche Travailliste, les Gauchistes Indépendants, le Parti National Démocrate du Travail, et d'autres encore qu'il faudrait découvrir au fur et à mesure qu'ils se manifestent.